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Analyses - 20 mai 2004

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mai 2004

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Le haut de gamme n’est plus un luxe, c’est une réalité!

Malgré les différentes crises à répétition qu’a subies l’industrie touristique ces derniers temps, le tourisme de luxe se porte bien! Selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), le tourisme haut de gamme génère 20% des dépenses totales (soit un chiffre d’affaires de 91 milliards de dollars).

Stimulé par le développement des courts séjours, accentué par le vieillissement de la population des pays développés et l’arrivée sur le marché de nouvelles classes bourgeoises en provenance de certaines régions de Chine, de Russie, de l’Inde ou du Brésil, le tourisme de luxe a de beaux jours devant lui.

Preuve de la tendance émergente, il a maintenant lui aussi droit à son salon: l’International Luxury Travel Market. Celui-ci s’est tenu pour la première fois en décembre 2003 à Cannes. Il regroupait environ 450 exposants pour 1500 visiteurs triés sur le volet.

Mais à quoi tient le luxe?

Le luxe n’est plus simplement une question de gros lustres en diamants et d’escaliers en marbre rose. Le haut de gamme est maintenant synonyme de service irréprochable, d’espace, de silence, d’exclusivité et de rareté, d’originalité et d’insolite, de «sur mesure» et de sécurité.

Une nouvelle géographie du luxe

Les perspectives d’activité des entreprises du luxe réjouissent aussi les investisseurs. Jadis, les riches Américains traversaient l’Atlantique pour visiter les grands hôtels luxueux d’Italie, de Suisse ou de la Côte d’Azur.

Aujourd’hui, quand on étudie les régions où s’implantent les nouveaux complexes hôteliers haut de gamme, l’on s’aperçoit que plusieurs se démarquent particulièrement, comme:

  • l’Asie: avec la Chine, la Malaisie, Hong Kong, New Delhi, etc.;
  • les anciens pays du bloc de l’Est qui viennent d’entrer dans l’Europe à 25;
  • les pays du golfe Persique et le Moyen-Orient: le Qatar, le Sultanat d’Oman, l’Arabie saoudite.

Aux Émirats Arabes Unis, sachant les réserves pétrolières limitées, Dubaï mise sur l’hôtellerie de luxe et pour ce faire, rien n’est trop beau ni trop cher. Au pays de la démesure, les chantiers poussent comme des champignons: pour accueillir un maximum de vacanciers, la ville s’est lancée dans la construction de gigantesques complexes de loisirs et de shopping, d’hôtels cinq étoiles, etc. Pas de limites pour promouvoir un tourisme haut de gamme!

Dubaï – The Palm

En Hongrie, Budapest assiste à la renaissance du palais Gresham. La chaîne hôtelière Four Seasons aura mis deux ans pour redonner son lustre à cet hôtel de luxe 5 étoiles: le Four Seasons Hotel Gresham Palace a ouvert ses portes en juin dernier.

Dans le grand courant de l’élargissement de l’Europe, de nombreux investisseurs se tournent vers Budapest, Prague ou Varsovie. Là où le parc hôtelier haut de gamme n’en est encore qu’à ses premiers balbutiements, nombreuses sont les grandes marques qui souhaitent développer les États baltes.

Pour quel type de clientèle?

Selon Simon Langlois, professeur de sociologie à l’Université Laval, la richesse n’est plus l’apanage des grands entrepreneurs. Il affirme que l’addition des revenus d’un couple ayant des entrées d’argent élevées et l’arrivée des baby-boomers au sommet de l’échelle salariale, combinées à l’héritage qu’ils reçoivent de leurs parents, font que de plus en plus de gens accumulent des fortunes. Et selon lui, ce phénomène d’accumulation de la richesse ira en s’accentuant dans les années à venir.

Le touriste de luxe dicte des conditions particulières, du fait qu’il dispose de temps et d’argent. Il recherche des expériences de qualité et exige un service personnalisé et discret. Il est bien informé, expérimenté et plus aventureux qu’on ne pourrait le croire. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir également un oeil sur la valeur de l’argent: il accepte de payer le gros prix en autant qu’il obtienne satisfaction, exclusivité et service.

Du luxe au Québec?

Bien qu’au Québec, il n’y ait pas de tradition de luxe ni de palaces en tant que tels, quelques produits sont dignes de mention:

  • l’hôtel Quintessence à Mont-Tremblant;
  • l’hôtel-boutique Saint-James dans le Vieux-Montréal;
  • excursions d’une semaine en traîneau à chiens dans le Grand Nord;
  • excursions en hélicoptère pour observer les blanchons (bébés phoques) au large des Îles-de-la-Madeleine;
  • les raids de Kamoutik Aventure : raids extrêmes de motoneige;
  • les forfaits de chasse d’automne au caribou (Baie-James et Nunavik);
  • les forfaits de pêche au saumon sur la rivière Delay (Nunavik).

Bref…

Selon certains experts, l’industrie hôtelière sera bientôt divisée en deux extrêmes: le tourisme de masse pour Monsieur et Madame Tout-le-monde et le tourisme de luxe.

Il est impossible de développer le marché du luxe rapidement et sans investissements importants. Cependant, ce marché peut rapporter des bénéfices plus élevés avec moins de visiteurs.

Voir aussi

Transports: la première classe reprend du galon

Sources:
– TourMag. «Le tourisme de luxe « pèse » 91 milliards de dollars: entre très haut de gamme et démocratisation», 29 février 2004.
– Travel Daily News. «Luxury Tourism: A matter for all, not just hotels», février 2004.
– Revue Espaces. «Tourisme de luxe, 1re et 2e parties», février et mars 2004.
– Le Figaro. «Les chaînes hôtelières avancent leurs pions», 29 avril 2004.
– Scemama, Corinne. «Luxe: Les folies de Dubaï», L’Express, 13 février 2003.

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