Comment les Québécois utilisent-ils leur temps libre?
Il existe un dénominateur commun aux vacances, aux activités de loisir et aux autres passe-temps: il s’agit du temps libre. L’industrie touristique livre bataille à d’autres types d’occupation pour accaparer le temps disponible des consommateurs, principalement celui des Québécois. Comment se divise ce précieux temps discrétionnaire? Quelles sont les activités qui bénéficient de la plus forte intensité de pratique? Adoptons-nous les mêmes comportements lorsque nous sommes en vacances?
Distinction entre quantité et intensité
Il est intéressant de constater que certains adeptes consacrent énormément de temps à leur loisir de prédilection. Pour ce faire, nous avons d’abord segmenté les loisirs en deux grandes familles: les activités de plein air et celles de divertissement. Pour différencier les activités de loisirs de plein air et celles liées au divertissement, soulignons que ces dernières comprennent davantage d’activités intérieures ou réalisées dans des espaces extérieurs plus restreints (ex.: jardin zoologique). Pour chacun de ces segments, nous avons divisé l’intensité de la pratique en trois catégories: les amateurs (une ou deux fois par année), les réguliers (3 à 9 fois par année) et les mordus (10 fois ou plus par année).
Planchistes et golfeurs: des avides
D’après les données du Print Measurement Bureau (PMB), la pêche s’avère l’une des activités les plus populaires des Québécois en termes du nombre total d’adeptes: plus de 954 000 personnes s’y adonnent, dont quelque 232 000 mordus (graphique 1). On remarque que le golf arrive non loin derrière, avec ses 755 000 adeptes, mais qu’il se classe bon premier en matière de participation avec ses 236 000 golfeurs «mordus». Les sports de glisse comptent également une grande proportion de passionnés alors que 152 000 skieurs alpins (26%) appartiennent à cette catégorie. C’est encore plus vrai pour les planchistes car c’est la seule activité qui compte plus de mordus (111 000) que de réguliers (65 000) ou d’amateurs (91 000).
Théâtres et clubs de nuit à l’avant-scène du divertissement
Sur le plan du divertissement, les sorties au théâtre (1,32 million de personnes) et dans les clubs de nuit ou les bars (1,29 million de personnes) occupent une grande partie du temps libre des Québécois (graphique 2). La majorité des activités sont pratiquées une à deux fois annuellement, à l’exception des sorties dans les clubs de nuit et les bars où plus du tiers des adeptes (441 000) sont des mordus. On remarque la place importante qu’occupent les activités culturelles différentes dans la vie des gens.
Temps libre en vacances
Les vacances occupent une grande partie de nos temps libres de loisirs. Au cours des douze derniers mois, plus de 2,85 millions de Québécois ont effectué un voyage de vacances à l’intérieur du Canada (y compris au Québec) et 1,4 million à l’extérieur du pays, selon le Print Measurement Bureau. Précisons qu’il s’agit ici d’individus et non de voyages personnes.
Les sorties à la plage sont particulièrement prisées par les Québécois, puisque 714 000 personnes s’y sont adonnées lors d’un voyage au Canada et 740 000 lors d’un séjour à l’extérieur du pays (graphique 3). Les randonnées pédestres et la visite de parcs nationaux/provinciaux figurent également parmi les activités les plus populaires.
Si l’on examine les taux d’incidence (tableau 1), on constate que 25% des Québécois qui voyagent au Canada se sont rendus à la plage, comparativement à 53% de ceux qui voyagent à l’extérieur du Canada.
Évolution des dépenses de loisirs
Lorsqu’on traduit certains des temps libres en dépenses des ménages, on constate que les spectacles occupent une part de plus en plus importante du portefeuille (graphique 4). En 2004, les ménages québécois ont dépensé en moyenne 605$ pour cette activité. C’est plus que les voyages à forfait qui génèrent des dépenses moyennes de 374$. À ce chapitre, la catégorie des «véhicules de loisirs et moteurs hors-bord» est celle qui affiche les plus forts taux de croissance depuis 1997, alors que ce type d’achat a plus que triplé au cours de cette période.
Même si cela ne se traduit pas toujours en journées de vacances, il est clair que la société est de plus en plus orientée vers les loisirs. Mais il est vrai aussi que nos temps libres s’entremêlent souvent avec nos occupations professionnelles. Il est de plus en plus difficile par exemple de résister à la prise des courriels le week-end. Nos temps libres sont aussi souvent fragmentés et se limitent de plus en plus à de courts séjours. Chose certaine, rien n’empêche l’industrie touristique de se tailler la part du lion dans cette tarte du loisir qui ne cesse de grandir.
Sources:
– Print Measurement Bureau, 2005.
– Statistique Canada, base de données CANSIM, 1997-2004.
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