Coup de pouce: financement de projets touristiques au Québec
Lors des Assises de l’industrie touristique 2006, qui ont eu lieu le vendredi 26 mai dernier à Montréal, Louis Aubuchon, conseiller au Fonds de solidarité FTQ, a présenté quelques données sur le financement de projets touristiques au Québec. Hormis le Fonds de solidarité FTQ, il existe également d’autres sources de financement, malgré que l’industrie du tourisme reste le parent pauvre de l’investissement aux entreprises.
Le Fonds de solidarité FTQ (Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec) est connu comme une société de capital de risque pour les PME québécoises. Sa mission principale consiste à contribuer à la création et au maintien des emplois au Québec, en investissant dans les moyennes et petites entreprises. Plus spécifiquement, le Fonds de solidarité FTQ s’occupe du démarrage, de l’expansion et de la relance des PME.
Fin novembre 2005, l’actif net du Fonds s’élevait à 6,5 milliards $CA et représentait des investissements de 2,7 milliards $CA, répartis dans 2139 entreprises partenaires. En région, le Fonds est secondé par 16 fonds régionaux. Ceux-ci sont actifs dans presque tous les secteurs de l’économie québécoise, y compris le récréotourisme (environ 3%).
«Avoir une idée» ou «avoir un projet»
Lors de sa présentation, Louis Aubuchon a fortement insisté sur la différence qui peut exister entre «avoir une idée» et «avoir un projet». Selon lui, l’idée est «une vision, un rêve». Le projet, lui, est la réflexion d’une idée afin de la rendre matérialisable (chiffrable).
Pour être considéré valable, le projet devra avoir un rendement suffisant pour satisfaire tous les besoins de l’entreprise (les frais de fonctionnement, les salaires des employés ainsi qu’une marge pour couvrir une augmentation à venir, d’éventuels frais de rénovation ou d’agrandissement, des frais de promotion, etc.). Les promoteurs ont trop souvent tendance à présenter un budget de «démarrage», oubliant qu’ils auront par la suite une entreprise à faire vivre!
Il convient également d’analyser dans les moindres détails le marché et la clientèle potentielle. L’organisme prêteur, pour sa part, étudie également le profil du promoteur du projet et sa vision économique, son plan d’affaires et ses prévisions financières. En outre, il étudie le risque associé.
Y a-t-il place pour le capital de risque dans le tourisme?
Au-delà de cette présentation, nous pouvons nous demander quelle est réellement l’importance accordée à l’industrie touristique par celle du capital de risque, puisque d’aucuns déplorent que ce secteur soit bien trop souvent considéré comme peu ou non rentable et qu’il soit risqué, voire même dangereux, d’y investir.
En 2005, l’industrie québécoise du capital de risque représentait 710 M$ injectés dans l’économie, tous secteurs industriels confondus (soit une hausse de 12% par rapport à 2004). Au cours des trois premiers mois de 2006, elle a connu un accroissement de son activité, les dollars investis totalisant 155 millions de dollars (soit 8% de plus qu’au même trimestre l’an dernier). Le nombre d’entreprises québécoises ayant reçu du capital de risque a aussi augmenté de 6%, passant de 82 entreprises au 1er trimestre de 2005 à 87 à la même période de 2006.
C’est le secteur des technologies de l’information (TI) qui en sort grand gagnant, avec plus du tiers du montant total investi (soit 244 M$ versés à 76 entreprises). Viennent ensuite les entreprises de la catégorie «sciences de la vie» avec 51 entreprises héritant collectivement de 196 M$ (soit une progression de 12% par rapport à 2004).
La part de capital de risque investi par région au Québec, en 2005, se présente comme suit:
Malheureusement, la part allouée au secteur récréotouristique est tellement minime qu’elle n’apparaît même pas dans le bilan annuel 2005 de Réseau Capital, l’Association du capital-risque et du placement privé du Québec.
Dans la liste des projets touristiques financés par le Fonds de solidarité FTQ, citons, entre autres, le Manoir Richelieu, le Château Mont Tremblant, le Château Bonne Entente, Transat A.T., Jonview Canada, la Pourvoirie Mirage, Les Croisières 2001, etc.
D’autres sources de financement
Il existe bien entendu d’autres sources de financement pour les PME au Québec, par exemple (liste non exhaustive):
- les institutions bancaires traditionnelles
- Investissement Québec
- la Caisse de dépôt et de placement du Québec (CDPQ)
- Desjardins Capital de risque
- la Banque de développement du Canada (BDC)
- etc.
Il y a également un fonds spécial de capital de risque appelé Fonds d’intervention économique régional (FIER). Ce dernier doit servir aux entreprises (tous secteurs industriels confondus) pour appuyer le développement des secteurs économiques les plus dynamiques de la région.
Présentation de Louis Aubuchon (fichier pdf)
Le sujet vous intéresse, lisez aussi:
– PME, relève-toi!
– Structures de gouvernance et financement du tourisme
Voir aussi
Fonds de solidarité FTQ
Fonds FIER
Réseau Capital
Sources:
– Aubuchon, Louis. «Performance financière et financement de projets touristiques au Québec», Assises de l’industrie touristique 2006, Montréal, 26 mai 2006.
– Réseau Capital. «Bilan de l’industrie québécoise du capital de risque pour le 1er trimestre 2006», 10 mai 2006.
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