Performance comparée: le Québec et Montréal tirent leur épingle du jeu en hébergement!
L’étude du ministère du Tourisme sur la performance du secteur de l’hébergement compile des statistiques sur les trois grandes villes touristiques canadiennes de même que sur les trois principales provinces. Nous vous présentons des tableaux-compilation de ces statistiques qui permettent d’y jauger la place de chacun.
Le présent texte fait suite à «L’industrie hôtelière au Québec: où en est-on?».
À première vue, le Québec et Montréal soutiennent la comparaison
Un premier coup d’oeil aux tableaux-compilation 1 et 2 laisse entrevoir que le Québec et Montréal tirent bien leur épingle du jeu. Pour observer l’évolution graphique des données des tableaux, consultez l’étude du ministère du Tourisme «La performance du secteur de l’hébergement au Québec». Il importe de rappeler qu’en 2003 le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) a touché plus durement Toronto et l’Ontario, de même que la Colombie-Britannique (clientèle asiatique).
Tableau 1
Performance comparée du Québec
Période 1998-2004
A priori, on peut considérer que l’augmentation significative des prix dans la région de Montréal influence fortement les données du Québec et que ces dernières ne représentent pas la dynamique de l’ensemble des régions.
L’Ontario et la Colombie-Britannique, avec respectivement une hausse de 13 et de 15% de leur revenu total d’exploitation de 1998 à 2004, ont vu leur part relative diminuer au Canada, ce qui laisse supposer que leur performance se situait en deçà de la moyenne canadienne. Le Québec obtient une meilleure note car il a réussi à augmenter son revenu total d’exploitation de 29% et ainsi à gagner 1,3% du marché canadien.
Quant au revenu d’exploitation par établissement, le Québec a réussi un sérieux rattrapage (+51%) en haussant surtout le prix des chambres. Il a rejoint le revenu d’exploitation de la Colombie-Britannique et se rapproche de la moyenne canadienne. On observe toutefois une baisse du nombre d’établissements de 14% au Québec contre une augmentation de 10% en Colombie-Britannique.
Malgré des investissements privés et publics inhabituels en 1998 au Québec, la moyenne des sommes investies dans cette province reste inférieure à celles de l’Ontario et de la Colombie-Britannique.
Tableau 2
Performance comparée de Montréal
Période 1998-2006*
On remarque que Montréal aussi s’est rattrapée depuis 1998 et cette amélioration est principalement due à la hausse des prix. Pour analyser ces chiffres et pour mieux évaluer la performance de chacune des villes, il importe de mettre en perspective la variation de l’offre et de la demande de chambres dans chacune d’elles.
Maintenant que Montréal s’est ajustée à la compétition, une hausse continue des prix pourrait lui être nuisible si elle veut concurrencer les autres grandes villes canadiennes. De plus, pour le Québécois qui veut faire une escapade à Montréal, il faut souligner que son salaire moyen se situe en deçà du salaire moyen de l’Ontarien et du salarié de la Colombie-Britannique et que le prix moyen des chambres à Montréal surpasse celui de ces villes. La clientèle québécoise est non négligeable pour Montréal car, selon Tourisme Montréal, environ un touriste sur deux provenait du Québec en 2004. Par ailleurs, la clientèle d’agrément (957 000), deux fois plus nombreuse que la clientèle d’affaires, est plus sensible au prix et pourrait alors s’héberger de plus en plus chez les parents et les amis.
Merci à Denis Dutilly, coordonnateur à la Direction de la recherche et de la prospective du ministère du Tourisme du Québec.
Sources:
– Ministère du Tourisme. «La performance du secteur de l’hébergement au Québec», mai 2007.
– Tourisme Montréal. «Les touristes québécois à Montréal en 2004», avril 2006.
– Tourisme Montréal. «Le tourisme à Montréal», mars 2006.
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