Êtes-vous «out» en matière de recrutement? (Compte rendu de conférence)
Les candidats ne se bousculent plus à votre porte. Les petites annonces d’emplois des quotidiens n’ont plus la cote. Le CV classique sous format papier fait figure de dinosaure. Savez-vous comment les jeunes s’y prennent pour dénicher leur emploi? Pour eux, Internet, techno et rapidité égalent mode de vie! Lors de la 7e journée RH du Conseil québécois des ressources humaines en tourisme, trois jeunes finissants universitaires nous ont révélé leur stratégie de recherche d’emploi.
Voici comment ces jeunes entrent de plain-pied dans le cyber-recrutement:
- Ils consultent des sites Internet dédiés aux choix de carrière, à la préparation d’un CV et aux démarches d’emplois.
- Leurs recherches d’emploi se concentrent principalement sur le Web: différents portails d’offres d’emplois, dont Emploi Québec, des sites d’entreprises, des sites gouvernementaux, des moteurs de recherche ainsi que les carrefours jeunesse-emploi. Ils déplorent l’absence d’un portail d’emplois en tourisme qui faciliterait grandement leurs recherches.
- Ils utilisent les fils RSS afin d’être avisés lorsque de nouvelles informations ou de nouveaux postes sont affichés.
- Ils consultent les blogues et les forums sur l’emploi (on y lit parfois des rumeurs de toutes sortes…). Il existe un tel forum en récréologie [www.recreologie.com/phpBB2/].
- Avant de poser leur candidature, les jeunes consultent le site Web de l’entreprise pour mieux la connaître. Ils veulent savoir si l’image de la compagnie les interpelle et si ses valeurs correspondent aux leurs. La visualisation d’un organigramme les aide à mieux comprendre sa structure. Ils veulent de l’information récente (et non un site qui a été mis à jour en 2006) et claire: un onglet pour les offres d’emplois, savoir qui contacter et à qui envoyer son CV (selon Monster Inc., 94% des chercheurs d’emploi consultent les sites Web des entreprises pour découvrir les possibilités d’y travailler et 25% décident de ne pas postuler à cause de ce qu’ils y voient).
- Ils veulent une bonne description des postes car ils n’aiment pas perdre de temps inutilement et cela leur permet de découvrir des nouveaux emplois dont ils ne connaissaient pas l’existence.
- Ils aiment échanger des courriels ou clavarder avec l’employeur. S’ils obtiennent une réponse dans la journée, ils sont d’autant plus satisfaits. Ils sont offusqués s’ils envoient un CV et qu’ils ne reçoivent aucune réponse (même son de cloche de la part de groupes d’étudiants suisses lorsqu’un directeur d’hôtel les a rencontrés – environ 70% des étudiants qui avaient postulé pour un emploi n’avaient jamais reçu de réponse de l’employeur et se disaient déçus de cette attitude. Selon Monster Inc., 87% des candidats affirment qu’ils ont une meilleure impression d’une entreprise lorsqu’ils reçoivent une lettre de remerciement).
- Ils sont surpris de voir un emploi affiché dans un journal et de ne pas le retrouver sur le site de l’entreprise.
- Lorsqu’ils constatent qu’un même emploi revient souvent chez le même employeur, ils se demandent alors si le problème ne se situe pas justement au niveau de l’entreprise.
- Même si Internet est idéal pour la recherche d’emploi, il est important d’avoir un contact direct avec les employeurs afin de vérifier les compatibilités de personnalités.
Les jeunes d’aujourd’hui carburent à la rapidité, à Internet, à la techno et aux nouveautés: téléphone cellulaire, podcasting, blackberry, réseaux sociaux et de partage (Facebook, YouTube, FlickR), univers virtuel (Second Life), blogosphère, forums de discussion, clavardage, fils RSS, Webcam, Wi-Fi, wiki, géopositionnement et plus encore! La création d’un blogue professionnel fait partie des travaux des étudiants de la Faculté libre des sciences économiques et de gestion à Lille en France.
Pas étonnant qu’avec cette panoplie d’outils les méthodes de recrutement et de recherche d’emploi évoluent et se multiplient.
Comment, en tant qu’employeur, savoir tirer profit du marché de l’emploi 2.0? À suivre dans le prochain Globe-Veilleur.
Sources:
– Étudiants en recherche d’emploi, 7e journée RH du Conseil québécois des ressources humaines en tourisme, «La gestion du changement pour réussir le virage techno en RH», tenue à Trois-Rivières, 26 septembre 2007:
- Marie-Lou Bélisle-Denis (Baccalauréat en communication – relations humaines, Université du Québec à Montréal);
- Caroline Bérubé (Baccalauréat en Loisir, Culture et Tourisme, Université du Québec à Trois-Rivières);
- Benoit Lévesque-Beaulieu (Baccalauréat en Loisir, Culture et Tourisme, Université du Québec à Trois-Rivières).
– Zerbib, Corinne. «Voyage dans la blogosphère emploi», Courrier Cadres no 1623, 30 mars 2006, p. 40-41.
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Dans les dernières semaines, j’ai lu plusieurs articles sur le sujet et j’ai l’impression qu’on a tendance à oublier les baby boomers! Plus souvent que jamais, il reviennent sur le marché du travail s’ils sont retraités afin de donner un coup de main dans l’industrie. La main d’oeuvre jeune et qualifiée en tourisme se fait rare et les entreprises touristiques n’ont pas toutes les moyens d’effectuer le virage 2.0 en question.
Vous avez raison Éric, il ne faut pas oublier que les baby-boomers constituent un bassin de main-d’œuvre intéressant. Le Réseau de veille en tourisme l’a d’ailleurs souligné à plusieurs reprises dans ses textes. Vous n’avez qu’à jeter un coup d’œil à Seniors, baby-boomers, générations X et Y – des clients, mais aussi des employés (section intitulée «Les 55 ans et plus considérés comme une solution à la pénurie de main-d’oeuvre annoncée»). De même, nous mentionnons dans l’analyse Nous entrons dans l’ère des ressources humaines – Bilan et défis à relever qu’une nouvelle dynamique de travail pour les 55 ans et plus s’installe.