Soyez tendance, soyez no-frills chic!
Le no-frills chic est un modèle d’affaires où les entreprises misent sur des produits ou des services à bas prix, mais en y ajoutant un design attrayant, des éléments haut de gamme ou un service exceptionnel, pour créer des expériences uniques à un prix abordable. C’est ce qui se passe quand le low cost rencontre le style boutique. Un concept bien ancré en Europe qui gagne l’Amérique du Nord à une vitesse folle.
Le concept no-frills chic est l’évolution naturelle du concept low cost; il s’agit d’entreprises qui pratiquent des prix très bas grâce à une planification à long terme, à une automatisation maximale des prestations ainsi qu’à l’ajout de surcharges pour tout service additionnel. Les compagnies aériennes ont été les premières à commercialiser le concept, mais il est applicable à d’autres secteurs d’activités. (Lire aussi: La «low cost mania», première et deuxième parties.)
C’est l’ajout du «chic» qui change toute la donne! De la simple prestation de service, on parle dorénavant d’expérience. Quoi de mieux que des exemples concrets pour illustrer le concept.
Compagnies aériennes
Alors que Ryanair et easyJet sont de purs low cost, sans aucun fla-fla, les entreprises américaines JetBlue et Song vont un peu plus loin et constituent de bonnes illustrations du no-frills chic. En effet, JetBlue offre de larges sièges de cuir tous équipés d’une télévision satellite gratuite et s’ajouteront bientôt plus de 100 chaînes de radio satellite et de films à la carte.
La filiale de Delta, Song, a misé sur un menu qui, quoiqu’il ne soit toujours pas inclus dans le prix, est composé d’aliments de qualité et de marques bien connues.
Au Japon, la nouvelle entreprise StarFlyer combine aussi les bas prix et la haute qualité. Spacieux, leurs avions se limitent à 144 sièges pour des appareils pouvant en contenir 170. L’image ci-dessous illustre bien l’espace, les sièges de luxe et les moniteurs LCD individuels. On y trouve aussi un branchement pour ordinateur portable.
source: www.starflyer.jp
Établissements hôteliers
En ce qui concerne l’hôtellerie, la marche est bien entamée en Europe et gagne rapidement l’Amérique du Nord. Une vague de nouveaux hôtels combinent petits prix et style, amenant ainsi un vent d’innovation sur l’industrie.
- La chaîne Intercontinental a lancé sa filiale Hotel Indigo, des hôtels boutiques alliant design et prix abordables. On compte déjà 23 établissements – le premier hôtel a vu le jour en 2004 – et près de 180 autres sont à venir!
- En Allemagne, les 25-Hours Hotels ne manquent pas de style! Le rétro embrasse l’ultramoderne à partir de 90 euros par nuit.
- Un autre pionnier, Qbic, présente un design original visant à maximiser l’espace. L’ameublement est très moderne, certains éléments de la salle de bains sont dessinés par le célèbre Philippe Stark, l’enregistrement est automatisé et plusieurs autres services complètent le portrait: téléviseur, espace pour travailler ou manger, connexion Internet et un éclairage permettant de changer l’ambiance (du fuchsia à l’ambré en passant par le vert menthe et le bleu ciel).
- Le géant indien Tata Group s’est aussi lancé dans la course avec indiOne où ses chambres agréablement décorées, à partir de 20 USD, offrent aussi l’air climatisé, un réfrigérateur et un écran plat. Le groupe prévoit en ouvrir 150!
- Les deux hôtels Alt, l’un à Québec et l’autre dans le quartier Dix30 de Brossard, font partie de la toute nouvelle classe d’établissement du Groupe Germain, qui prévoit en construire 15 à 20 de plus au Canada d’ici 5 ans. On y applique parfaitement le concept du no-frills chic, c’est-à-dire du style, un lit confortable, un plafond de 2,9 mètres (9,6 pieds), une bonne insonorisation et un prix de 129$ par chambre.
Cette liste pourrait se poursuivre et inclure les chaînes Yotel (lire aussi: Yotel! Quand l’hôtellerie s’éclate), CitizenM, Nitenite, etc.
Le concept no-frills chic instaure de nouveaux standards en hôtellerie où certains services tels qu’une connexion Internet sans fil, une douche-pluie, un téléviseur à écran plat sont offerts sans coûts supplémentaires, le tout à un prix très abordable. Ces établissements optimisent généralement leur site Internet pour présenter les services auxquels les clients peuvent s’attendre lors du séjour. Ne sentez-vous pas derrière ces hôtels no-frills chic un esprit de modernité?
Un concept qui plaît à plusieurs
Le no-frills chic se révèle une tendance déterminante puisqu’elle est susceptible de changer les attentes des consommateurs. Les économes apprécieront l’expérience chic à bas coût et délaisseront les produits et services simplement low cost. Les habituels consommateurs de produits de luxe seront tentés de renoncer aux offres traditionnelles. Le marché visé est donc large: il touche autant des individus purement préoccupés par le prix que des plus sophistiqués qui apprécient le design et la qualité. Le marché inclut également les voyageurs d’affaires qui se sentiront confortables et bien desservis par les services et qui pourront respecter des politiques d’entreprise de plus en plus strictes en matière de dépenses. Notons que plusieurs de ces établissements proposent également des salles de réunions toutes équipées, comme c’est le cas des hôtels Alt.
Le no-frills chic vise donc son large auditoire d’une façon nouvelle, c’est-à-dire sans distinction selon les segments démographiques ou le revenu comme le font plusieurs chaînes hôtelières.
Le low cost est là pour durer (et même s’amplifier; lire aussi: Free comme dans gratuit!), mais il devra de plus en plus procurer des expériences agréables et esthétiques. Voilà pourquoi le no-frills chic se développe rapidement. En effet, quels produits ou services ne requièrent aucune expérience?
Lire aussi:
– La «low cost mania» première partie
– La «low cost mania» deuxième partie
– Yotel! Quand l’hôtellerie s’éclate
– Free comme dans gratuit!
Sources:
– Herter, Elliott. «Budget Hotels Pare Staff, Space», Universal Press Syndicate, 13 novembre 2007.
– Cloutier, Laurier. «Groupe Germain veut construire de 15 à 20 hôtels ALT en 5 ans», La Presse, 16 avril 2008.
– Ballaira, Annalisa. «Emerging Trends in the Hotel Industry: No Frills More Trills for European Travellers?», 14 octobre 2007
– Trend Watching. «No-Frills Chic», juin 2004.
– The Economist. «Capsule Hotels: Thinking Small», 17 novembre 2007.
Sites Web:
– www.25hours-hotel.com
– www.hotelindigo.com
– www.jetblue.com
– www.althotels.ca
– www.qbichotels.com
Vous désirez diffuser cet article ? Voir notre politique de diffusion ›
Consultez notre Netiquette