Les précieux conseils d’un gourou du leadership
Monsieur Ram Charan, expert en leadership, consultant, auteur et conférencier décrit comme étant le meilleur de sa profession par le magazine Fortune, a récemment parlé aux gestionnaires québécois des cinq habiletés à développer pour être un bon leader: être à l’affut des tendances, se concentrer sur des choix stratégiques, rechercher de grandes idées porteuses, connaître son équipe de travail, s’assurer de l’exécution. Ses conseils vous intéressent?
Ce compte rendu relate également un point de vue intéressant de Daniel Gélinas, directeur général du Festival d’été de Québec et des Fêtes du 400e anniversaire de Québec.
En plus des cinq habiletés de base à développer, M. Charan propose avant tout aux gestionnaires de ne choisir qu’une ou deux habiletés et de les pratiquer de façon régulière et systématique. Et de persévérer. Et de continuer jusqu’à ce qu’elles fassent partie intégrante des habitudes de travail. Seulement ensuite, les gestionnaires devraient tenter d’améliorer une autre habileté.
1. Être à l’affut des tendances
Un bon leader doit s’exercer à voir au-delà de son entreprise et de son industrie. Il doit regarder plus loin que l’horizon. Il sait tirer profit des tendances et s’interroger sur ce qu’elles signifient dans un contexte d’affaires. À cet effet, nous vous suggérons de lire ou de relire le «Petit guide du parfait Globe-Veilleur».
2. Se concentrer sur des choix stratégiques
Il s’agit de miser sur les ingrédients critiques de l’entreprise. Comment arriver à ces choix? Bien sûr, des études de marché et des conseils peuvent aider, mais les grands leaders choisissent par instinct. Pas n’importe lequel: un instinct développé. L’observation du comportement des consommateurs, quotidiennement et partout autour de soi, contribue à développer son instinct.
Afin d’intégrer ces deux premières habiletés, M. Charan suggère un exercice tout simple. Au début de chaque réunion d’équipe, ce qui veut dire environ chaque semaine, allouez une dizaine de minutes pour discuter d’une tendance observée, d’un comportement qui semble nouveau, d’un article d’intérêt, etc. Cette pratique systématique favorisera le développement du sens de l’observation, de l’analyse et de l’instinct.
3. Rechercher de grandes idées porteuses
Être à l’affût des nouveautés et tenter de trouver l’idée qui sera porteuse d’avenir est une des habiletés des grands leaders. Apple, qui a décidé de miser sur le design de ses ordinateurs, est un exemple. Or, toutes les idées ne sont pas nécessairement bonnes. En référence, M. Charan citait General Electric qui, au cours des 23 années où il a conseillé l’entreprise, a eu neuf excellentes idées, et qui les a portées jusqu’au bout.
4. Connaître son équipe de travail
Monsieur Charan a insisté sur l’importance de connaître son équipe et de tenter de découvrir le god’s gift, le talent naturel, en chacun. Qu’est-ce que l’individu aime faire et dans quoi excelle-t-il? L’étape suivante est bien sûr d’exploiter son talent naturel, de lui permettre de prendre de l’expansion. Il s’agit de mettre la bonne personne au bon endroit. Il ne faut pas essayer de rendre les gens parfaits et nécessairement polyvalents en tout, mais plutôt optimiser leur potentiel. M. Charan ajoute aussi qu’il importe de toujours continuer à rechercher et à attirer de nouveaux talents ainsi qu’à les motiver et à les inspirer.
5. S’assurer de l’exécution
Il est essentiel de veiller à ce que les choses soient faites! Pour cela, il importe de rendre les employés et les équipes de travail imputables de leurs actions. Non seulement les résultats obtenus s’amélioreront, mais encore cette méthode insufflera un sentiment de responsabilité et de fierté. De plus, le conférencier rappelle l’importance de toujours clore les rencontres de travail en ayant clairement déterminé qui fera quoi dans les jours à venir. Enfin, le suivi des actions est indispensable.
La responsabilisation selon Daniel Gélinas
Plus tard dans la journée, Monsieur Daniel Gélinas, directeur général du Festival d’été de Québec et des Fêtes du 400e anniversaire de Québec, a présenté sa vision de l’imputabilité au sein d’une organisation. Une structure organisationnelle où les postes de travail s’entrecoupent et où les fonctions sont mal réparties ne permet pas de bien gérer l’exécution des tâches. Cette structure est illustrée par le schéma ci-contre, où un cercle représente un poste d’emploi. Lorsqu’une erreur survient dans une telle organisation, il n’y a pas de responsable clairement identifié et chacun peut se décharger des conséquences.
Pour M. Gélinas, une structure permettant une saine imputabilité ressemble plutôt au schéma ci-contre où un poste d’emploi correspond à une case dans la pyramide.
Chacun des postes est bien défini et les descriptions de tâches sont claires. Il recommande également de garder le maximum de décisions au plus bas niveau possible afin que les problèmes éprouvés ne remontent pas la pyramide et engorgent les fonctions plus stratégiques. Cette façon de faire favorise aussi une plus grande vitesse de réaction. Une telle organisation du travail est particulièrement profitable pour la gestion d’événements importants, puisqu’elle permet à ses dirigeants de se dégager des responsabilités juste avant et pendant les festivités afin de mieux observer et évaluer la prestation.
Sources:
– Charan, Ram. «Leaders at all levels», présentation lors du Forum Urgence Leadership 1re édition, Les Grandes Conférences Les Affaires, en collaboration avec Knightsbridge, 1er juin 2009.
– Gélinas, Daniel. «Leaders et gestion du risque: assurez le succès de vos protégés tout en veillant à la bonne marche des projets», présentation lors du Forum Urgence Leadership 1re édition, Les Grandes Conférences Les Affaires, en collaboration avec Knightsbridge, 1er juin 2009.
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