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Analyses - 27 octobre 2009

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octobre 2009

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Pouvons-nous compter sur les étudiants pour pourvoir à nos postes en tourisme?

Une étude commandée par le Conseil québécois des ressources humaines en tourisme révèle que les jeunes de 15 à 24 ans, et plus particulièrement les étudiants, constituent un bassin de main-d’œuvre important pour l’industrie touristique québécoise. Malheureusement, cette tranche de la population diminuera d’ici 10 ans et créera une sérieuse pénurie de main-d’œuvre. Les projections indiquent qu’en 2011, il manquera 4100 jeunes pour occuper des postes dans l’industrie touristique, dont 2700 étudiants. En 2016, la situation sera plus dramatique encore, alors que ce manque s’élèvera à près de 30 000 jeunes, dont 19 200 étudiants.

L’Étude sur la place de la main-d’œuvre étudiante dans l’industrie touristique nous aide à comprendre la dynamique d’emploi des jeunes travailleurs de 15 à 24 ans et propose des stratégies à mettre en œuvre pour contrer les difficultés de recrutement qui s’annoncent.

Dans un premier temps, voici ce que nous révèlent les statistiques.

La population des jeunes au Québec

La population des jeunes de 15 à 24 ans chutera de plus de 13% de 2011 à 2021 (graphique 1).

Etudiants_pour_postes_tourisme_graph1

Le marché du travail chez les jeunes de 15 à 24 ans en 2008

Les données suivantes quantifient le marché de l’emploi chez les jeunes de 15 à 24 ans:

  • 65,1% travaillaient;
  • 11,6% étaient au chômage;
  • 56,6% fréquentaient un établissement scolaire;
  • 56,2% étaient des étudiants au travail;
  • 12,4% étaient des étudiants au chômage.

L’emploi chez les jeunes a augmenté de 2,3% en moyenne annuellement de 1997 à 2008.

RH - Gr 2 Situation emploi 15 24 ans Qc

L’industrie touristique comme employeur en 2008

Au Québec, l’industrie touristique représente un employeur majeur, et ce, particulièrement auprès des jeunes de 15-24 ans. Elle procure:

  • 11% de tous les emplois durant l’été;
  • 42,3% de tous les emplois des jeunes durant l’été;
  • 44,6% des emplois d’été des étudiants (25 200 étudiants);
  • 61,7% des emplois des étudiants durant l’année scolaire.

L’emploi saisonnier estival (mai à août) dans l’industrie touristique en 2008 représente:

  • 31,2% de tous les emplois saisonniers en été (hausse moyenne de 4,7% de 1997 à 2008);
  • 51 500 emplois chez les 15-64 ans (hausse moyenne annuelle de 4,7% depuis 11 ans);
  • 18,5% dans les régions excentrées et 12,1% dans les régions urbaines.

On constate que l’industrie touristique a recours à de plus en plus de travailleurs saisonniers en période estivale en raison de la croissance du volume des touristes-excursionnistes et des recettes (hausse moyenne annuelle respective de 6,2% et de 7,2% de 1997 à 2008):

  • 33 100 emplois chez les jeunes de 15 à 24 ans en 2008 comparativement à 18 000 en 1997, soit une hausse moyenne annuelle de 5,7%.

Cependant, les étudiants travaillent de moins en moins l’été:

  • malgré une hausse du nombre d’emplois saisonniers d’été dans l’ensemble des industries, l’emploi estival est en baisse pour les étudiants travailleurs de 15 à 24 ans, passant de 25,5% en 1997 à 18,9% en 2008.

Et ils travaillent de plus en plus durant leurs études:

  • 64,2% en 2008 contre 49,2% en 1997.

L’évolution de la rémunération et des heures travaillées des étudiants pendant la période estivale

Depuis les dix dernières années, l’industrie touristique a ajusté les salaires horaires, en offrant notamment un salaire compétitif aux étudiants qui occupent un emploi saisonnier d’été (tableau 1).

perspectives_nov09

Les étudiants qui ont œuvré en tourisme pendant la période estivale ont travaillé un moins grand nombre d’heures que dans les autres secteurs d’activité (tableau 2). De plus, leur nombre d’heures a régressé de 1997 à 2008: deux heures de moins pour les étudiants occupant un emploi d’été et cinq pour ceux ayant un poste saisonnier estival.

perspectives_nov092

Pour les étudiants occupant un poste saisonnier estival dans le secteur touristique, la baisse du nombre d’heures est très marquée dans les régions urbaines (moyenne de 30 heures par semaine, soit 9 heures de moins qu’en 1997) alors que dans les régions excentrées, on observe une hausse de deux heures par semaine par rapport à 1997, ce qui porte la moyenne à 29 heures par semaine en 2008.

Des jours sombres à l’horizon

La question de la main-d’œuvre étudiante devient préoccupante. Pour tenter de contrer la saisonnalité qui la caractérise, l’industrie touristique se tourne généralement vers ce bassin de travailleurs.  Cependant, la difficulté de concilier le calendrier scolaire avec la saison touristique, la diminution démographique des 15-24 ans au cours de la prochaine décennie, les prévisions économiques qui annoncent un besoin croissant de travailleurs et la réduction du bassin de main-d’œuvre étudiante en période estivale au profit de la période scolaire laissent planer des difficultés grandissantes en ce qui a trait au recrutement dans les prochaines années.

Dans un prochain texte, il sera question des pistes qui pourront aider l’industrie touristique à contrer les difficultés qui s’annoncent.

L’étude sur la place de la main-d’œuvre étudiante dans l’industrie touristique est disponible à l’adresse suivante: http://www.cqrht.qc.ca/bibliotheque-virtuelle/etudes-et-enquetes. Les faits saillants ont été présentés par M. Normand Dulude du Groupe IBI / DAA à l’occasion de la Matinée RH organisée par le Conseil québécois des ressources humaines en tourisme à Montréal, le 24 septembre 2009.

Source:
– Groupe IBI / DAA. «Étude sur la place de la main-d’œuvre étudiante dans l’industrie touristique», commandée par le Conseil québécois des ressources humaines en tourisme, septembre 2009.

  • Rébecca

    Pourtant il reste difficile pour les gradués en tourisme de se placer dans le domaine touristique. Je crois que les entreprises auraient beaucoup à gagner à faire confiance à ses gradués.

  • Joannie

    En effet, les employeurs ont peur de faire confiance aux jeunes!!
    On gradue en Techniques de Tourisme et puis nous avons de la difficulté a avoir un emploi fiable permanent…
    C’est triste pour nous en tant que gradué!!

  • Fred

    Attention: Une formation ne garantie pas un emploi – et ne garanti pas à l’employeur un employé qualifié.

    L’exemple des guides de raft est frappante, un étudiant fraichement sorti d’un cours de guide (AEP,DEC,BACC) a des notions pour encadrer le client mais on n’apprend pas à lire une rivière et à maîtriser un bateau sécuritairement dans un cours, ça prends DES années d’expériences. (Si vous n’êtes pas d’accord c’est probablement pour ca que vous n’avez pas de job!) On peut appliquer cet exemple aux emplois dans l’industrie touristique en général.

    Qu’est-ce qui va garantir un emploi? La formation? Bien sûr! Mais l’expérience et les aptitudes personnelles ont davantage de poids dans la décision d’engager ou non un candidat.

    Donc voyagez, expérimentez et surtout allez vous chercher des qualifications supplémentaires pour vous démarquer ( formation continue): ex. permis classe 4b, cours de secourismes en régions isolées, guide reconnu par le CQRHT, leave no trace, bilinguisme, expériences de stages à l’étranger. Foncez car les « bonnes places » sont limités.

    Un travailleur de l’industrie touristique – gradué depuis 7 ans!

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