Douce ou extrême, l’aventure gagne toujours du terrain!
Le tourisme d’aventure gagne de plus en plus d’adeptes. D’une valeur d’au moins 89 milliards de dollars américains, il s’agit d’un marché qui rapporte gros, surtout celui de l’aventure douce. Les voyageurs qui pratiquent l’aventure prévoient réaliser davantage de tels séjours et ceux qui n’en font pas en ont bien l’intention! Des chercheurs ont créé un classement des destinations de tourisme d’aventure; le Canada arrive au 16e rang sur 28. Aperçu de ce marché et des destinations qui remportent les premières places à ce classement.
De quoi parle-t-on?
Afin de mieux cerner le touriste d’aventure, trois organisations se sont regroupées pour réaliser l’Adventure Tourism Market Report, publié en août 2010. Cette étude concerne trois marchés: l’Europe, l’Amérique latine et l’Amérique du Nord, qui, selon les auteurs, représentent 70% du marché global. Pour les besoins de cette enquête, le tourisme d’aventure se définit comme «un voyage, au pays ou à l’international, qui inclut au moins deux des trois aspects suivants: une activité physique, de l’interaction avec la nature et l’apprentissage ou l’échange avec la culture locale».
Parmi une liste de 35 activités, les répondants devaient cocher celles auxquelles ils s’étaient adonnés. Ces dernières ont ensuite été regroupées en trois catégories, à savoir l’aventure extrême, l’aventure douce et autres activités. À titre d’exemple, l’escalade et la spéléologie font partie de l’aventure extrême; le vélo, l’ornithologie et le kayak sont des activités d’aventure douce; enfin, les autres activités englobent notamment les croisières et les visites de sites historiques. Précisons que cette dernière catégorie ne fait pas partie du tourisme d’aventure. Elle sert à établir le potentiel de certains voyageurs pratiquant ces activités à envisager l’aventure pour un prochain séjour.
L’aventure en croissance
Selon l’étude, 26% des voyageurs ont pris part à des activités liées au tourisme d’aventure. Sondés sur leurs trois derniers voyages, les répondants des trois régions (Europe, Amérique latine et Amérique du Nord) sont plutôt constants et pratiquent des activités d’aventure douce d’un séjour à l’autre. Lorsqu’on interroge les autres types de voyageurs sur leurs intentions, l’aventure douce les tente aussi. En effet, alors que 24% des répondants l’ont fait dans le passé, quelque 30% ont l’intention d’opter pour l’aventure douce lors de leurs prochaines vacances. Dans le cas des touristes aventuriers de l’extrême, la proportion de ceux qui ont l’intention de réaliser un tel voyage lors des prochaines vacances est de 3,6% (contre 2% lors du dernier séjour).
En moyenne, les dépenses quotidiennes sont plus élevées pour un séjour d’aventure douce (103 USD) que pour un séjour d’aventure extrême (66 USD) ou d’autres voyages (79 USD). Les résultats par marché affichent des différences notables (voir tableau 1).
Un classement des destinations d’aventure
L’Adventure Tourism Development Index, une initiative de l’université George Washington et de l’Adventure Travel Trade Association (ATTA), réalisait son classement pour la deuxième fois en 2009. Ce dernier, conçu pour évaluer le potentiel d’un pays en tant que destination d’aventure, est élaboré à l’aide d’une combinaison de sondages et de données secondaires. Chacun des pays est ainsi analysé selon dix critères – considérés comme les dix piliers de la compétitivité du marché de l’aventure – répartis en trois catégories (voir tableau 2).
Les pays ou États développés et ceux en développement sont évalués séparément. Voici le classement de 2009 des 28 pays ou États développés analysés.
La performance du Canada
On constate que le Canada figure plutôt loin au classement, soit au 16e rang, derrière plusieurs pays nordiques. Voici son pointage (sur 10) pour les dix piliers de la compétitivité du marché de l’aventure.
- Politique de développement durable: 8,56;
- Sûreté et sécurité: 9,29;
- Ressources naturelles: 8,36;
- Santé: 2,95;
- Entrepreneuriat: 9,05;
- Activités d’aventures: 7,27;
- Humanitaire: 4,76;
- Infrastructures touristiques: 5,59;
- Ressources culturelles: 6,42;
- Image: 8,78.
L’accès au système de santé pour des voyageurs étrangers et la possibilité de faire du volontourisme sont les critères les moins bien cotés, comme c’est le cas pour la plupart des destinations. Les autres piliers faibles pour le Canada, selon l’étude, sont «infrastructures touristiques» et «ressources culturelles», qui récoltent respectivement 5,59 et 6,42 points. Par «infrastructures touristiques», on entend, entre autres, les routes, l’hébergement, les sentiers, mais aussi les outils et services tels que les cartes de sentiers, les entreprises d’aventure et les programmes de formation pour les fournisseurs de tourisme d’aventure. En ce qui concerne le critère «ressources culturelles», les indicateurs de performance sont le nombre de sites du patrimoine mondial de l’UNESCO et la proportion des terres protégées.
À titre d’inspiration, observons un peu les piliers forts des pays qui se classent parmi les premiers, soit l’Islande et la Suisse.
L’Islande
L’Islande est un pays de grande nature, de plein air et d’aventure. Le développement durable, la sécurité, les infrastructures et l’image de l’Islande sont les piliers les plus forts du pays en matière de tourisme d’aventure. Le tourisme y est en pleine croissance. Les voyageurs s’y rendent en grand nombre pour explorer ses paysages particuliers, ses glaciers, ses fjords, ses geysers, ses sources thermales. L’offre d’aventure y est abondante compte tenu de la taille du territoire. La vidéo promotionnelle (voir ci-dessous) qui a circulé beaucoup sur le Web illustre bien cette réalité:
http://vimeo.com/12236680
La Suisse
Les touristes d’aventure vont en Suisse surtout pour son climat alpin et ses paysages. Le pays est reconnu pour l’alpinisme et le ski. Les piliers récoltant le plus de points sont les mêmes que pour l’Islande, soit le développement durable, la sécurité, les infrastructures et l’image. La Suisse propose une offre bien structurée. Le réseau SuisseMobile, par exemple, permet d’organiser et de réaliser de façon autonome un séjour de randonnée, de vélo ou de canoë et de profiter d’itinéraires balisés, ayant une signalisation adéquate et bien pourvus en services tels que l’hébergement, l’accès par train ou autocar, etc. (Lire aussi: Un exemple de bonne pratique pour le Québec: la Suisse en canoë).
Enfin, le marché du tourisme d’aventure constitue un segment important en pleine croissance. Le Québec peut compter sur certains atouts pour attirer cette clientèle, mais la concurrence est féroce. Saurons-nous nous démarquer?
Sources:
– The George Washington University School of Business, The Adventure Travel Trade Association et Xola Consulting. «Adventure Tourism Market Report», août 2010.
– The George Washington University School of Business, The Adventure Travel Trade Association. «Adventure Tourism Development Index, 2009 report».
Sites Web:
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L’édition 2010 de l’Adventure Tourism Development Index Report vient tout juste de paraître et le Canada a fait une remontée surprenante. Le pays se classe au 4e rang, derrière la Suisse, l’Islande et la Nouvelle-Zélande. L’étude indique que ce sont les critères relatifs aux infrastructures, à la santé et aux activités d’aventure qui ont gagné des points par rapport à 2009. L’accès à l’entrepreneuriat récolte aussi un pointage plus élevé (9,4 sur 10), notamment en raison de programme d’aide à l’industrie touristique comme le Marquee Tourism Event Program.
Voici le lien vers le rapport 2010:
http://www.adventureindex.travel/docs/atdi_2010_report.pdf