Stimuler l’entrepreneuriat, prévoir la relève et procéder au transfert d’entreprise
Le Québec, à l’instar d’autres pays industrialisés, voit vieillir sa population. Ce phénomène soulève de grandes préoccupations pour le milieu de l’emploi et plus particulièrement pour l’entrepreneuriat. L’industrie touristique québécoise regorge de petites et moyennes entreprises (PME); 83% des entreprises comptent moins de 20 employés. La prochaine décennie pourrait être cruciale pour bon nombre d’entre elles puisque de 60 à 70% des propriétaires de PME atteindront l’âge de la retraite d’ici 2022. Qu’adviendra-t-il de ces entreprises? Qui portera le flambeau? Des questions qui méritent beaucoup de réflexions, mais surtout, un solide plan d’action.
Développer une culture entrepreneuriale
On prévoit au Québec, tous secteurs confondus, un déficit de plusieurs milliers d’entrepreneurs au cours des prochaines années. Afin de contrecarrer cette tendance, on observe de plus en plus de mesures visant à stimuler la fibre entrepreneuriale, notamment auprès des jeunes, par la création de programmes d’aide aux entreprises. Voici l’exemple d’une vidéo de la campagne «Foncez! Tout le Québec vous admire».
Source: Chaîne du MDEIE sur YouTube
La Stratégie québécoise de l’entrepreneuriat, qui est orientée autour de cinq axes (voir le Tableau 1), vise l’atteinte d’objectifs ambitieux d’ici 2020. En voici deux exemples: une augmentation de 20 000 nouveaux propriétaires et un taux de transferts d’entreprises réussis, après trois ans, d’au moins 75%.
Le programme d’appui au développement des attraits touristiques du gouvernement du Québec
Le Plan de développement de l’industrie touristique 2012-2020, présenté lors des Assises du Tourisme en mai 2012, prévoit la mise sur pied d’outils de financement en vue de soutenir les entreprises du secteur et ultimement de stimuler l’investissement privé. Le programme d’appui au développement des attraits touristiques du gouvernement du Québec, qui sera géré par la nouvelle division Investissement Québec Tourisme (IQ Tourisme), disposera d’une enveloppe de 85 millions de dollars, dont 60% servira à offrir des prêts et 40% des garanties de prêts.
Le transfert d’entreprise
Pour réussir leur transmission, les propriétaires d’entreprise devront s’y prendre d’avance. Le processus de transfert s’échelonne normalement sur plusieurs années; de nombreux experts recommandent une période de deux à dix ans, sans toutefois négliger le développement de leur entreprise. Cependant, on ne cède pas le flambeau sans provoquer de heurts. S’entourer de ressources compétentes (avocat, fiscaliste, comptable, expert fournissant des services d’accompagnement, etc.) amoindrit les risques d’échec et permet au dirigeant ainsi qu’à ses successeurs d’être mieux équipés pour faire face aux défis.
Source: Centre de transfert d’entreprises
Plusieurs ressources existent pour encadrer les dirigeants d’entreprise dans leurs démarches. Le processus de transfert peut sembler laborieux; Emploi Québec et le ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation l’ont décortiqué en sept étapes:
- Portrait de la situation, visions et interactions;
- Mobilisation des acteurs stratégiques;
- Analyse des besoins financiers et des capacités financières;
- Planification stratégique;
- Aspects fiscaux de la transaction;
- Recherche de financement;
- Mise en place du transfert.
Outre ces éléments, il ne faut pas perdre de vue l’aspect humain et le caractère émotif que suscite la transmission. La passion qui pousse certains entrepreneurs à fonder leur entreprise, l’énergie investie à son développement et la fierté ressentie d’avoir concrétisé leur idée, voire leur rêve, rendent le transfert d’autant plus délicat. Nombreux sont ceux qui souhaitent alors voir leur entreprise demeurer entre les mains d’un membre de la famille. Mais est-ce un choix vraiment judicieux pour assurer sa pérennité? Voilà une question que plusieurs entrepreneurs se posent. Parmi les scénarios possibles se trouve également l’option de vendre à un tiers comme à un membre clé du personnel. La relève familiale s’avère néanmoins le choix le plus fréquent, mais également celui qui cause le plus de problématiques: choix du successeur lorsqu’il y a plus d’un enfant, perception des aspects financiers par les autres membres de la famille, etc. La figure 1 illustre des comportements et des caractéristiques favorisant une succession réussie.
Atteindrons-nous les objectifs fixés par le gouvernement? Seul l’avenir nous le dira. À ceux qui cherchent depuis des années une idée d’entreprise, avez-vous songé à prendre le relais d’une entreprise existante?
Sources:
– Auclair, Kim. «7 leçons à retenir du processus de transmission d’entreprise», Les Affaires.com, 17 mai 2012.
– Champagne, Stéphane. «Trouver la bonne formule», La Presse, 29 mai 2012.
– Gaignaire, Anne. «Une relève réussie en cinq étapes», Les Affaires, 19 mai 2012.
– Greenberg, Jeff. «Le transfert d’une entreprise familiale», CA magazine, août 2010.
– Koffi, Vivi. et Lorrain, Jean. «Comment des femmes à la tête de PME réussissent-elles leur succession?», Gestion, volume 36, numéro 1, printemps 2011.
– Laprade, Yvon. «Passer le flambeau, mais à qui et comment?» , Le Devoir, 14 septembre 2011.
– Le Breton-Miller, Isabelle. «Les Facteurs clés de la réussite des successions au sein des entreprises familiales», Gestion, volume 36, numéro 1, printemps 2011.
– Ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation. «Stratégie québécoise de l’entrepreneuriat».
– Ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation. «Le renouvellement de l’entrepreneuriat au Québec: un regard sur 2013 et 2018» .
– Ministère du Tourisme. «Plan de développement de l’industrie touristique 2012-2020».
Sites Web:
– Association des conseillers en transmission d’entreprises et relève du Québec
– Centre de transfert d’entreprises
– Relève
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