Villes culturelles mondiales – panorama de quatre métropoles internationales
Depuis l’époque de Shakespeare, la vie culturelle de Londres vibre au diapason de ses activités artistiques pluridimensionnelles. Paris est reconnue mondialement comme centre de création par excellence, où l’art de vivre prend tout son sens. La vitalité de New York ainsi que ses modèles de partenariat entre les secteurs public et privé contribuent à la renommée de cette grande ville américaine. De façon générale, la vie culturelle de Sydney est influencée par son climat et ses sites naturels exceptionnels. Voici quatre villes mondiales où rayonnent les arts et la culture.
Cette analyse se base sur le rapport «World cities culture» mené par le maire de Londres, Boris Johnson, et coordonné par la firme BOP, qui examine l’importance de l’offre culturelle de douze villes mondiales. Le rapport a été déposé au cours d’un sommet qui se tenait à Londres lors des Jeux olympiques et paralympiques de l’été 2012. Pour les fins de cette analyse, quatre villes seront étudiées: Londres, Paris, New York et Sydney.
Ville mondiale
Une ville mondiale, de par sa taille, son dynamisme et sa diversité, représente un lieu auquel on associe entre autres une forte concentration d’activités culturelles. Véritable plaque tournante dans sa région, voire son pays, la ville mondiale partage avec ses homologues des quatre coins du monde de nombreux points, mais demeure avant tout unique grâce à son caractère culturel, qui lui est propre. Elle possède un vaste public composé de résidants et de touristes et constitue le berceau de nombreuses entreprises privées œuvrant dans le milieu des affaires. Ce secteur d’activité est d’ailleurs une source de financement pour les arts et la culture et se traduit aussi par un marché de consommateurs intéressés par des services et des produits dits «créatifs».
La population d’une ville mondiale est en perpétuel changement. Avec ses antennes rivées sur l’international, elle favorise les échanges de connaissances et suscite l’effervescence de nouvelles idées. Plus que toutes autres, les villes mondiales peuvent se permettre de se consacrer à la culture, d’investir dans leurs équipements, leurs infrastructures, leurs réseaux de distribution et leurs ressources humaines, qu’elles soient créatives ou professionnelles.
Quatre villes sous les projecteurs
New York est le lieu de résidence de 3% des Américains et est peuplée par plus de 8 millions d’habitants. De l’autre côté de l’Atlantique, Londres accueille près de 8 millions d’Anglais, soit 13% de la population du pays, alors que Paris compte une population de près de 12 millions d’habitants, soit 19% des Français. Enfin, un Australien sur cinq habite Sydney; la population y atteint un peu plus de 4,5 millions d’habitants.
Les attraits culturels correspondent bien souvent à l’héritage qu’une ville a reçu des générations précédentes; ils reflètent d’une certaine façon l’histoire de la ville. Paris regorge de galeries d’art, Sydney possède de nombreux parcs et jardins et Londres compte plus de musées que les autres. Sans surprise, les villes qui se trouvent sur de plus jeunes continents comptent moins de sites historiques (voir le tableau 1).
Les arts de la scène sont en quelque sorte l’essence même de la culture urbaine; ils prennent vie là où se rassemblent des artistes, des ressources humaines qualifiées et un auditoire susceptible d’aller voir des spectacles. New York fait partie de ces villes où une culture de spectacle s’est développée. Les New Yorkais vont d’ailleurs davantage au théâtre qu’au musée (voir les tableaux 2 et 3).
La culture d’une ville mondiale repose aussi sur une variété d’éléments qui lui permettent de définir son caractère: ses boîtes de nuit et discothèques, ses restaurants et cafés, ses boutiques de musique, ses bibliothèques, ses équipes sportives, etc. (voir le tableau 3). New York possède le plus de bars et de discothèques, tandis que Londres se démarque pour sa forte concentration de restaurants, soit 478 pour 100 000 habitants. Paris est le lieu de prédilection des festivals, mais c’est à New York que la population participe le plus aux événements les plus populaires. Paris et Londres accueillent le plus de touristes internationaux; 13 millions et 15 millions, respectivement. Enfin, Paris compte le plus faible pourcentage de population née à l’étranger.
Les défis et des principes stratégiques
Le rapport «World cities culture» illustre trois principaux défis auxquels font face les villes mondiales culturelles:
- Établir un équilibre entre le traditionnel et le moderne;
- Maintenir le caractère local de la ville dans un contexte de globalisation;
- Synchroniser la construction ou la revitalisation d’infrastructures avec la participation des citoyens et des visiteurs.
Les solutions à ces défis varient selon les circonstances. Voici deux principes stratégiques visant à guider celles-ci dans un sens large:
- valoriser le rôle de la culture comme source de renouvellement; par exemple un bâtiment industriel jouissant d’une nouvelle vocation culturelle ou des initiatives artistiques revitalisant un quartier;
- insister sur l’importance de créer des partenariats entre les secteurs public et privé; ce type de stratégie a connu du succès notamment auprès de grandes institutions culturelles telles que le Metropolitan Museum of Art et le MoMa de New York.
L’an prochain, la firme BOP prévoit publier une seconde édition du rapport «World cities cultures» et vise à inclure deux métropoles canadiennes: Toronto et Montréal. C’est donc un sujet à suivre…
Analyse rédigée dans le cadre d’un partenariat avec Tourisme Montréal sur le tourisme culturel.
Source:
• Mayor of London. «World cities culture report», 2012
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Je pense que la ville avec plus de musees au monde aurait du etre considerée pour cet étude, c´est á dire la Ville de Mexico.
Bonjour Cesar Castaneda,
Peut-être que la ville de Mexico comptera elle aussi parmi les villes étudiées lors de la seconde édition du rapport ?
Il me semble peu probable que la population de Paris soit de 12 millions d’habitant. Ce chiffre prend en compte la zone urbaine Parisienne et non la limite de la ville mais cette erreur a ete aussi commise pour les autres villes mondiales.
Ainsi la limitation geographique erronnee fausse un peu les resultats de cette etude. Dommage…