Les Québécois ont-ils la bosse des affaires?
Se lancer en affaires: les Québécois démontrent moins de dynamisme que les autres Canadiens. C’est, du moins, ce que révèle l’Indice entrepreneurial québécois 2013. Tourisme Québec propose de regrouper les outils pour favoriser l’entrepreneuriat en tourisme.
À l’occasion des Assises du tourisme 2013, qui se déroulaient à Gatineau le 14 mai dernier, M. Alain Aubut de la Fondation de l’entrepreneurship (FDE) et M. François Côté de Tourisme Québec participaient à un atelier sur l’entrepreneuriat et les outils disponibles pour se lancer en affaires ou pour investir. En voici un aperçu.
Du rêve à la concrétisation
Parmi les Québécois, près de 15% ont l’intention de se lancer en affaires un jour. Dans le reste du Canada, cette proportion s’élève à 21%. Ces données proviennent du sondage réalisé dans le cadre de l’Indice entrepreneurial québécois (IEQ) publié en avril 2013. Comme l’illustre le graphique 1, ces intentions se traduisent par une réelle démarche à raison de 6% chez les Québécois et de 9% dans le reste du Canada.
Selon la FDE, le taux de propriétaires d’entreprises s’avère plutôt dynamique au Québec, puisque l’écart entre le Québec et le reste du Canada s’est atténué depuis 2012. Néanmoins, pour que cet indicateur continue de croître, il devra y avoir une plus grande concrétisation des intentions d’entrepreneuriat. L’un des moyens consiste à donner un meilleur accès aux leviers (financiers, sociaux, etc.) déjà disponibles ou à en créer de plus adéquats.
Le taux de fermeture ou d’abandon des activités d’une entreprise (excluant la vente de celle-ci) est semblable au Québec (10,4%) et dans le reste du Canada (10,6%). Les personnes impliquées ont acquis une expérience précieuse comme propriétaires et doivent être vues d’un bon œil à titre d’alliées ou de porteuses de nouveaux projets.
Les jeunes sont prometteurs, les femmes passent à l’action
Les Québécois de 18 à 34 ans démontrent un fort intérêt pour l’entrepreneuriat: 25% d’entre eux ont l’intention de se lancer un jour (par rapport à 15% dans l’ensemble de la population adulte). Près de 8% des 18 à 34 ans ont déjà entamé une démarche en ce sens (comparativement à 6% de la population adulte). Comme le souligne M. Aubut, cette génération possède une «culture de réseau», un atout important pour un entrepreneur. De plus, ces jeunes adultes envisagent plus que la moyenne de faire des affaires à l’international. Voilà un bassin prometteur d’entrepreneurs de classe mondiale!
Bien que les femmes soient moins enclines que les hommes à démontrer un intérêt à se lancer en affaires, plus de la moitié d’entre elles vont au bout de leurs idées et entament des démarches. Chez les hommes, cette proportion est de 37% (voir le graphique 2).
Les Québécois moins audacieux?
Certains résultats portent à croire que les Québécois sont plus réticents que les autres Canadiens à s’investir personnellement dans leurs projets d’affaires et ont de moins grandes visées. Par exemple, lorsqu’ils amorcent des démarches, les Québécois se fient davantage aux programmes d’aide financière provenant des gouvernements (28%) que ne le font les Canadiens des autres provinces (8%). Ces derniers sont plus portés à investir leurs économies personnelles (45%) que les Québécois (30%). De plus, les propriétaires d’entreprises québécoises qui ne font pas d’affaires à l’international ont peu l’intention de le faire (15%), contrairement à près du tiers dans le reste du Canada (32%).
Enfin, le tiers des propriétaires d’entreprises au Québec comptent investir financièrement au cours de la prochaine année pour innover. Néanmoins, une plus grande part (44%) envisagent de ne pas investir dans l’innovation. Dans le reste du Canada, ces proportions sont un peu plus avantageuses (37% et 39% respectivement). Comme le souligne M. Aubut, l’innovation est nécessaire pour survivre en affaires.
Stimuler l’entrepreneuriat québécois en tourisme
Les outils d’accompagnement pour les entrepreneurs en tourisme sont, au Québec, méconnus et éparpillés; voilà ce que révèle M. Côté à la suite d’un sondage réalisé auprès de 700 entreprises de la province. Parmi les autres critiques formulées par cette enquête, mentionnons:
- le manque de souplesse des programmes;
- les nombreux leviers pour les OBNL et les organismes publics.
Il existe pourtant 39 programmes d’aide réservés aux entreprises touristiques du Québec et gérés par des organismes relevant des différents paliers de gouvernement. Deux de ces programmes ont d’ailleurs été annoncés récemment, soit le Programme d’appui au développement des attraits touristiques (PADAT) et le Fonds tourisme PME. Dans le cadre du Plan de développement de l’industrie touristique 2012-2020, Tourisme Québec s’engage à développer l’accompagnement auprès des entrepreneurs, notamment par deux mesures particulières:
- Développer l’entrepreneuriat dans le cadre des ententes avec les Associations touristiques sectorielles.
- Mieux accompagner les entrepreneurs par des mesures adaptées en matière de soutien professionnel, de formation aux gestionnaires ainsi que d’adoption de meilleures pratiques d’affaires.
Quatre axes d’accompagnement
Pour que les entrepreneurs soient mieux guidés à travers les programmes offerts et les services mis à leur disposition, il est primordial que les rôles et responsabilités des organismes soient clairement définis. De nombreux services sont accessibles sur le site du gouvernement du Québec, sous l’appellation Services Québec – Entreprises. Néanmoins, Tourisme Québec a déterminé quatre axes d’accompagnement à peaufiner afin de faciliter l’accès aux services pour les entrepreneurs:
- Informer les entreprises sur les outils publics;
- Orienter les entreprises vers les services, les intervenants et les programmes adéquats;
- Accompagner et conseiller les entreprises dans le développement et l’amélioration de leur performance;
- Soutenir la compétitivité et la croissance de la performance.
L’entrepreneuriat a la cote
Le sondage de la FDE indique que les Québécois ont une perception très favorable de l’entrepreneuriat, encore plus qu’ailleurs au Canada. Il s’agit là d’un signe encourageant, puisqu’il contribue à créer un climat propice à la création d’entreprises.
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Source(s)
- Côté, François et Alain Aubut; discussion animée par Paul Arseneault. «Atelier 1: le coffre à outils en matière d’accompagnement des entreprises», présentation effectuée dans le cadre des Assises du tourisme 2013, Gatineau, 14 mai.
Sites Web:
- Fondation de l’entrepreneurship
- Tourisme Québec, programmes et services aux entreprises touristiques
Pour que les sous publics soient bien dépenser au bons endroits avec les bonnes entreprises, il faudrait que nos fonctionnaires se rendent dans les entreprises, rencontrer les gens, tisser des liens, bref les mettre en confiance pour élaborer des plans et stratégie pour améliorer les entreprises existantes. Seul une minorité cherche les programmes gouvernementaux sur le net faute de temps et de connaissances. il faut au contraire qu’ils viennent nous visiter. Les petites entreprises touristiques prennent beaucoup de temps pour croître et doivent souvent se battre contre les projets non rentable financer par nos gouvernements.
Au Québec les entrepreneurs sont en concurrence (au niveau touristique) avec un très gros joueur…le gouvernement. Des exemples , la SÉPAQ sur plusieurs aspects, vous avez un camping proche d’un parc ou d’une réserve faunique et bien bonne chance , vous avez une compagnie de canot proche du parc de J-Cartier…et bien bonne chance donc au Québec on ne favorise pas l’entrepreneuriat, rien a voir avec l’audace, c’est la façon de faire au Québec et je répete , rien a voir avec l’audace….
bien d’accord
Néanmoins, l’entente récente entre la Sépaq et l’Association des professionnels d’aventure et d’écotourisme du Québec (AEQ) ouvre possiblement la porte à d’éventuelles collaborations entre le secteur privé et la Sépaq. Voici le communiqué de l’AEQ à cet effet:http://www.aventure-ecotourisme.qc.ca/nouvelles/partenariat-entre-la-sepaq-et-laeq_181
Merci de vos commentaires!