L’essor de l’entrepreneuriat technologique en tourisme
De l’inspiration à la planification en passant par la comparaison de prix, la panoplie de services offerts par de nouvelles entreprises numériques pour tenter de répondre aux besoins des voyageurs est vaste. Les solutions novatrices et ingénieuses proposées par ces start-ups révolutionnent l’industrie et bouleversent l’ordre établi.
L’expression start-up (entreprise technologique en démarrage) est surtout réservée aux jeunes sociétés innovantes qui présentent un potentiel de croissance rapide et œuvrent généralement dans les domaines de la nouvelle économie. Les primeurs qu’elles introduisent sur le marché provoquent des ruptures avec les modèles d’affaires traditionnels. Leur petite taille et leur naissance à l’ère du Web 2.0 leur confèrent une agilité et une flexibilité que les grandes entreprises peuvent difficilement reproduire. Le tourisme regorge d’occasions pour l’entrepreneuriat technologique. Il attire de plus en plus de capitaux de risque, et le nombre d’investisseurs désirant soutenir de tels projets liés à l’industrie ne cesse de croître.
État des lieux
Dans la seconde édition de son rapport «State of Travel Startups», la firme de recherche PhoCusWright dresse un portrait de ce phénomène. L’étude recense 528 entreprises fondées entre 2005 et 2012 qui représentent des investissements globaux estimés à 2,6 milliards de dollars américains. La moitié d’entre elles étaient nord-américaines, 32% européennes et 13% de l’Asie-Pacifique.
Alors que les secteurs de l’hébergement et de l’inspiration de voyages comptent le plus grand nombre d’initiatives, ceux de l’aérien et des locations de résidences de vacances/hébergement entre particuliers récoltent des investissements moyens plus élevés par entreprise (voir le graphique 1). Malgré l’exclusion de HomeAway, introduit en bourse en 2011, ce sont les plateformes liées au logement touristique en économie collaborative qui recueillent les plus grosses sommes investies, avec une moyenne estimée à 6,5 millions de dollars américains par jeune pousse.
La nature du service ou du produit offert par ces entreprises révèle une autre facette du phénomène. Parmi les principales catégories définies par PhoCusWright, les initiatives fondées sur le social ou le contenu généré par les utilisateurs surpassent en nombre celles qui sont basées sur la recherche, le mobile ou l’analyse des données volumineuses (big data) (voir le graphique 2). Toutefois, il semble que les investisseurs voient plus de promesses dans les solutions liées à la requête (search) et à l’analyse de données. Ce dernier champ regroupe un bassin plus petit d’entreprises, mais domine en matière de moyenne du capital investi par entreprise (équivalent à environ 4,5 millions de dollars américains).
Un sol fertile pour les jeunes pousses
Le contexte n’a jamais été aussi favorable à la création d’une entreprise numérique
Le contexte n’a jamais été aussi favorable à la création d’une entreprise numérique. Les entrepreneurs sont beaucoup mieux outillés et font face à moins de barrières à l’entrée qu’il y a une décennie. Le capital requis pour lancer une start-up a grandement diminué, grâce au progrès technologique ayant mené à une réduction des coûts de production.
L’écosystème du financement a aussi beaucoup évolué, avec l’ajout de plateformes de crowdfunding, telles que Fundly, Indiegogo et Kickstarter. De plus, les groupes d’anges financiers, comme Anges Québec et Real Ventures, permettent aux entrepreneurs de recueillir des fonds ainsi que de profiter des conseils et des réseaux relationnels d’investisseurs ayant eux-mêmes une solide expérience en démarrage d’entreprises. Les initiatives d’encouragement et de soutien pour les jeunes pousses, tant au public qu’au privé, semblent se multiplier. Avec les programmes d’accélérateurs et d’incubateurs, les ateliers offerts par les universités et les collèges, les festivals, les conférences et les concours, les ressources abondent dans les villes et pays qui reconnaissent l’apport de cette activité à l’économie.
Se donnant comme mission de devenir la capitale de l’innovation touristique, la Ville de Paris a fondé le premier incubateur au monde consacré à l’industrie touristique, le Welcome City Lab. Ce type de programme procure un accompagnement aux projets de création d’entreprises en leur fournissant des services adaptés visant à améliorer leurs chances de succès.
Source: Paris incubateurs
Des démarrages qui carburent au tourisme
Il suffit de regarder le nombre d’entreprises liées au tourisme inscrites sur AngelList, ainsi que celui de leurs adeptes, pour constater qu’un intérêt marqué existe pour l’industrie. La catégorie online travel regroupe près de 50 000 abonnés, ce qui en fait l’une des plus importantes sur la plateforme. La taille et la croissance du marché de l’e-tourisme servent d’aimant puissant pour attirer de nombreuses ambitions.
Leurs fondateurs se sentent interpellés par un problème ou un manque, et saisissent ainsi l’occasion de rendre les processus plus efficaces, agréables et personnalisés.
La nouvelle génération de jeunes pousses touristiques, souvent de nature mobile, défie les anciennes solutions Web comme Orbitz et TripAdvisor en offrant aux voyageurs des possibilités innovantes pour chaque étape de leur séjour. Leurs fondateurs se sentent interpellés par un problème ou un manque, et saisissent ainsi l’occasion de rendre les processus plus efficaces, agréables et personnalisés.
Voici des exemples issus du Québec illustrant le potentiel intéressant d’innovations technologiques appliquées au tourisme.
Busbud
Percevant un retard en matière de distribution en ligne des billets d’autobus, les fondateurs de Busbud ont vu là une occasion d’affaires. La jeune entreprise montréalaise aspire à devenir l’équivalent d’Expedia pour le transport en autobus et vient de décrocher un financement de 1,2 million de dollars cette année.
Source: Busbud
GuestDriven
Certaines start-ups ont choisi de proposer des solutions aux entreprises, particulièrement en hôtellerie, plutôt qu’aux voyageurs. Ces outils tirent profit de l’énorme quantité de données disponibles en ligne afin de répondre aux besoins de prestataires désireux d’améliorer leur gestion et leur performance. GuestDriven, anciennement MConcierge, en est un exemple. Leur plateforme permet aux hôtels de mieux connaître leurs clients, grâce à l’information partagée sur les réseaux sociaux, et ainsi d’améliorer l’expérience qui leur est offerte.
Source: GuestDriven
Flightfox
Deux entrepreneurs australiens ont choisi de s’installer à Montréal pour démarrer leur nouveau projet d’affaires. Ils ont créé Flightfox, un moteur de recherche spécialisé dans la réservation des billets d’avion qui comprend également la contribution d’experts en voyages. L’utilisateur paie une commission (habituellement entre 30 et 40 dollars) aux spécialistes qui se démènent pour trouver le meilleur vol.
Source: Flightfox
Même si une abondance de jeunes entreprises touristiques apparaît sur le marché année après année, le chemin vers la croissance et la rentabilité est long et semé d’embûches. Malgré tout, ce foisonnement contribue au vent d’innovation toujours nécessaire pour la redynamisation de l’industrie.
Pour découvrir plus de start-ups en tourisme:
– 18 start-up intègrent le Welcome City Lab !
– 11 Travel Startups You Need to Know
– Around the world in 7 startups: travelling ventures with a twist
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Source(s)
− Ambrose, David. «Venture capital for online travel startups: Lists of leading investors», tnooz.com, 9 juillet 2013.
− Codère, Jean-François. «Busbud: une gare d’autobus universelle», techno.lapresse.ca, 13 juin 2013.
− Kapoor, Chetan, Douglas Quinby et Maggie Rauch. «State of Startups: The Travel Innovation Landscape», phocuswright.com, 30 mai 2013.
− Litwak, David. «The state of some travel startups and why some are missing the (pain) point», tnooz.com, 5 juin 2013.
− Mizrachi, Isaac. «What These New Travel Startups Say About The Industry», etourismishere.com, 18 avril 2013.
− O’Neill, Sean. «Finally, advice from an investor that will make founders feel better about their startups instead of worse», tnooz.com, 31 juillet 2013.
− Paris Incubateurs. «Le Welcome City Lab annonce les 18 projets de sa première promotion», parisincubateurs.com, 9 juillet 2013.
Sites Web:
- Busbud
Pour la comparaison des compagnies aériennes au niveau du service, il existe un site / start up français nommé What The Flight.
Il y a aussi l’application web Où partir d’ecovoyages.com qui donne des suggestions de voyage en fonction de critères climatiques (temperature en journée, etc).
C’est vrais que le tourisme est secteur très prisé des hautes technologies. Le web s’en est vite emparé aussi. A l’heure actuelle pour des vacances on trouve de tout, du transport, à l’hébergement, en passant par les visites guidées. On peut même y trouver des amis pour partir en vacances. Même si les services web sont très nombreux je pense que ce secteur peut se développer encore davantage.
http://www.voyage-islande.fr/forum-islande-id-22495.htm