De patron à leader: astuces pour améliorer le leadership
Êtes-vous visionnaire, charismatique, capable d’introspection et intéressé par l’accomplissement des autres? Ou seriez-vous plutôt contrôlant, autoritaire et rivé sur les résultats à court terme? Êtes-vous un patron autocratique ou un leader inspirant? Un peu des deux?
Gestionnaire ou leader?
Selon le professeur Henry Mintzberg, chercheur en management à l’Université McGill, «le leader, c’est quelqu’un qui a une vision, qui donne les grandes orientations, alors qu’un gestionnaire, c’est quelqu’un qui s’occupe des petites choses du quotidien». Néanmoins, il s’agit là de la théorie. M. Mintzberg estime qu’en pratique, les dirigeants doivent être à la fois des leaders et des gestionnaires. Il donne l’exemple du PDG d’une grande banque canadienne qui, en route vers l’aéroport, appelle au bureau pour signaler un guichet automatique défectueux.
Le bon leader s’intéresse au travail de chacun et s’affaire à l’améliorer pour que tous cheminent vers un but commun.
Le dirigeant ou chef de secteur qui ne fait pas preuve de leadership aura de la difficulté à mener l’entreprise et à motiver les employés. Inversement, le leader qui ne connaît pas le travail et les tâches particulières sera déconnecté de la réalité. Pour développer une vision cohérente, le dirigeant doit d’abord s’attarder aux détails, commencer par les tâches de base. Le bon leader s’intéresse au travail de chacun et s’affaire à l’améliorer pour que tous cheminent vers un but commun.
Un leader pour inspirer l’innovation et la performance
Philippe Mast, expert en culture organisationnelle et leadership pour CORTO.REV, estime que lorsque le gestionnaire est pourvu d’un gros ego, s’attarde uniquement aux résultats et démontre une attitude négative par rapport aux changements, il empêche l’innovation. Pour bien évoluer, une entreprise doit générer un milieu de travail propice à la création, ce qui implique l’adoption d’un style de leadership où le chef d’équipe doit être:
- collaborateur;
- développeur de talents;
- capable d’introspection.
Il faut toutefois savoir repérer le «leader créatif», tel que M. Mast le surnomme. Celui-ci n’a pas nécessairement un profil type; pour le reconnaître, il faut donc faire preuve d’ouverture. Le leader créatif, soit celui qui favorisera l’innovation dans l’entreprise, s’avère visionnaire et charismatique, mais il peut aussi être excentrique, désordonné et non conformiste.
Selon Manon Cléroux, formatrice en capital humain, un bon leader:
- inspire la vision. Il est rassembleur et sait où il s’en va.
- montre la voie. Il donne l’exemple, respecte les procédures, est cohérent dans ses propos et ses actions, est crédible.
- fait preuve d’humanité. Il est proche des gens, les considère, s’intéresse à ce qu’ils vivent et reconnaît leur apport au travail.
- agit. Il donne des outils, laisse le droit à l’erreur, fait confiance et accepte que tout ne soit pas fait comme il le ferait.
- remet en question les processus. Il s’assure, en dialoguant avec le personnel, que les méthodes sont optimales pour les employés et pour l’entreprise.
Un bon leader s’intéresse aux employés, à leur bonheur au travail. Selon Mme Cléroux, trois ingrédients sont responsables de ce bonheur. D’abord, le leader doit s’assurer que chacun des membres de l’équipe a le sentiment d’être compétent dans ses tâches; ensuite, qu’il est intéressé par son travail et, enfin, que ce dernier lui offre une juste dose de défi. Pour développer l’engagement des employés envers l’entreprise, le leader inspirant doit aussi générer des émotions positives par rapport au travail et favoriser les bonnes relations. S’il réussit ainsi à semer le bonheur et à impliquer le personnel dans la mission de l’organisation, cette dernière s’en trouvera d’autant plus gagnante, puisque les employés heureux sont plus performants que les autres.
Comment adopter une attitude de leader
Certaines personnes ont un talent naturel de leader. Si l’expérience procure l’assurance et la crédibilité, le bon leader doit savoir remettre en question régulièrement les façons de faire, consulter les gens pour maintenir le cap et conserver la synergie. Voici dix comportements qu’il reproduit instinctivement:
- Créer un climat favorable au partage des idées; donner la place aux employés. Plutôt que d’intimider les autres par son titre ou son pouvoir, le bon leader détourne l’attention vers eux afin de leur céder la parole et de favoriser l’émergence d’idées.
- Prendre des décisions. Le bon leader est un expert dans la prise de décision et il facilite le dialogue pour y arriver.
- Attribuer à chaque employé les fonctions qui lui conviennent. Il connaît les talents de chacun et sait les mettre à profit.
- Communiquer les attentes et rétroagir. Il est bon communicateur et habile à rappeler la mission ainsi que les valeurs de l’organisation, afin qu’elles soient partagées par tous. Il présente les objectifs de performance de façon à ce que chacun sache à quoi s’en tenir.
- Susciter la réflexion et encourager la créativité. Le bon leader pousse ses employés à se dépasser.
- Récompenser les efforts, la performance et l’innovation. Il mesure et reconnaît la performance, mais aussi le travail assidu et les efforts, même s’ils n’ont pas donné de résultats concrets.
- Régler les problèmes, éviter la procrastination. Il est dans l’action, s’attaque au problème avant qu’il ne dégénère; il est proactif.
- Adopter une attitude positive. Il crée une ambiance de travail inspirante et stimulante.
- Favoriser les relations. Il ne travaille pas en silo. Il privilégie les partenariats, la collaboration avec d’autres équipes et d’autres leaders.
- Reconnaître ses erreurs. Il est bien conscient qu’il n’a pas toutes les réponses et qu’il ne prend pas que de bonnes décisions. Il apprend de ses erreurs pour alimenter les décisions futures.
L’écoute: une des clés de la réussite
Enfin, l’art de la communication constitue le point fort du bon leader. Exprimer ses idées et inspirer les autres est une chose, mais savoir écouter s’avère primordial, comme le souligne M. Mintzberg: «Il faut développer une grande capacité d’écoute. Il faut entendre les gens et accepter que les idées les plus intéressantes viennent souvent des ouvriers».
Image à la une : ©imgur.com
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Source(s)
- Cléroux, Manon. «Les clés d’un leader inspirant!», conférence de la Journée RH du Conseil québécois des ressources humaines en tourisme, 18 septembre 2013.
- DiGioia, Steve. «Gain The Respect Of Your Team By Being Wrong», ehotelier.com, 2 octobre 2013.
- Letarte, Martine. «Être à la fois leader et gestionnaire», lapresse.ca, 12 janvier 2011.
- Llopis, Glenn. «The Most Successful Leaders Do 15 Things Automatically, Every Day», forbes.com, 18 février 2013.
- Mast, Philippe. «Développer une culture d’innovation: Leadership partagé et souplesse organisationnelle», conférence d’ouverture de la Journée RH du Conseil québécois des ressources humaines en tourisme, 18 septembre 2013.
- Moran, Brian. «Are You a Boss or a Leader?», openforum.com, 2 août 2013.
Quel bel article…Très inspirant. à nous de nous en inspirer.
merci