Qui sont ces voyageurs qui réservent sur Airbnb?
Airbnb a-t-il contribué à créer une nouvelle demande, ou bien attire-t-il la clientèle qui utilisait auparavant d’autres types d’hébergement? Apprenons-en plus sur ces voyageurs qui louent des résidences privées…
La location de logement de courte durée est devenue un mode d’hébergement de plus en plus utilisé par les voyageurs, popularisé par l’arrivée de nouveaux sites Web tels qu’Airbnb. Grâce à un sondage effectué aux États-Unis, PhoCusWright a dressé le profil de ces utilisateurs et a établi leurs comportements, tout en les comparant aux autres voyageurs.
Méthodologie
Le sondage Web a été mené en février et mars 2014 auprès de 1880 Américains ayant réalisé au moins un séjour d’agrément au cours des 12 derniers mois. Pour répondre au sondage, ils devaient avoir réservé un hébergement commercial et planifié eux-mêmes leur voyage. La firme a distingué deux catégories de voyageurs: ceux qui ont loué une chambre, une maison ou un appartement privé, soit les «loueurs» (17%); et ceux qui ont utilisé d’autres modes d’hébergement durant leur séjour, les «non-loueurs» (83%).
Des voyageurs jeunes qui disposent de bons revenus
Plusieurs caractéristiques distinguent les loueurs des non-loueurs. Plus de la moitié (51%) des voyageurs américains ayant loué un hébergement privé au cours de la dernière année ont moins de 35 ans, comparativement à 38% des voyageurs qui réservent un autre mode d’hébergement (voir le graphique 1).
De plus, on constate un net écart de revenus entre les deux catégories de voyageurs. En effet, 33% des non-loueurs disposent de revenus annuels par ménage de moins de 50 000$ US, comparativement à 24% des loueurs; la proportion de ces derniers à disposer de revenus entre 50 000$ et 125 000$ US est plus élevée que celle des non-loueurs. Cela montre que de manière générale, les loueurs sont des voyageurs plus aisés que les autres.
Les loueurs voyagent plus longtemps et sont plus actifs
Près de deux loueurs sur trois (63%) ont voyagé une ou deux semaines au cours de la dernière année, alors que seulement 43% des non-loueurs sont partis durant ces mêmes durées. De plus, les premiers voyagent davantage à l’étranger (42%, par rapport à 31%).
À l’exception des vols, les loueurs sont proportionnellement plus nombreux que les autres à réserver plusieurs composantes de leur séjour (location d’auto, forfait, croisière, train, visite), ce qui en fait des voyageurs actifs s’adonnant à davantage d’activités (voir le graphique 2).
La «nouvelle génération de loueurs», une catégorie à part
PhoCusWright a déterminé une catégorie de voyageurs parmi ceux qui ont loué une chambre, une maison ou un appartement privé lors de la dernière année, qu’elle appelle «nouvelle génération de loueurs». Ceux-ci ont entre 18 et 34 ans, et se considèrent comme de fervents utilisateurs des nouvelles technologies; ils représentent 31% des loueurs.
Cette clientèle dépense davantage en vacances et part plus souvent. En effet, leur ménage y consacre un budget annuel moyen de 4338$ US, comparativement à 3743$ US pour les autres loueurs et 3153$ US pour les non-loueurs. De plus, 27% de ces voyageurs ont effectué au moins six voyages au cours de la dernière année, par rapport à 15% des autres loueurs et 9% des non-loueurs.
Le comportement de voyage de cette «nouvelle génération»
Plusieurs éléments des comportements de voyage de cette «nouvelle génération» la distinguent des autres voyageurs:
- Ils souhaitent découvrir le plus possible la destination, rencontrer de nouvelles personnes et partager avec elles leurs expériences;
- Ils sont spontanés, ils voyagent dès qu’ils en ont les moyens financiers;
- Ils recherchent des établissements de petite taille ayant un certain cachet lorsqu’ils séjournent dans des hôtels;
- Ils aiment voyager seuls ou entre amis.
Les modes d’hébergement utilisés
La «nouvelle génération de loueurs» a plus tendance à limiter ses dépenses d’hébergement que les autres loueurs, puisqu’elle séjourne davantage dans des hôtels économiques, des auberges et des chambres ou encore des lits chez des particuliers (voir le graphique 3).
À noter que PhoCusWright différencie deux types de location de logements: celui où le loueur paye pour l’ensemble de la résidence, dont son propriétaire est généralement absent («location d’un appartement ou d’une maison privé»); et celui où le loueur a accès à seulement une partie du logement, qui est habituellement habité par le propriétaire durant le séjour («chambre ou lit dans un appartement ou une maison privé»). Cette dernière catégorie est couramment offerte sur des sites Web tels qu’Airbnb, alors qu’elle n’apparaît pas du tout sur des sites comme HomeAway, qui se spécialisent dans la première catégorie de location.
Pourquoi louer un logement plutôt qu’une chambre d’hôtel?
Les principaux facteurs de décision de l’ensemble des loueurs sont de pouvoir retrouver les mêmes équipements et installations que chez soi, de disposer d’un plus grand espace et de loger plus de personnes (voir le graphique 4). Néanmoins, la «nouvelle génération de loueurs» aime particulièrement jouir d’une liberté et d’une intimité qu’elle ne retrouve pas à l’hôtel, d’être dans un environnement plus détendu et de débourser moins d’argent pour ce logement.
Hôteliers, comment réagir?
Est-ce que les hôteliers devraient s’inquiéter de perdre une partie de leur clientèle au profit des logements privés? Selon PhoCusWright, 82% des non-loueurs n’ont même pas considéré cette option lors de leurs voyages des 12 derniers mois. Cependant, les exploitants devraient s’adapter à cette «nouvelle génération de loueurs», car même si les locations répondent mieux à leurs besoins, ils utilisent divers modes d’hébergement en voyage.
La seconde partie de l’analyse, Comportement en ligne des voyageurs d’Airbnb, lève le voile sur les comportements de planification et de réservation en ligne de cette «nouvelle génération», tout en apportant d’autres éléments de réponse par rapport aux inquiétudes de l’industrie hôtelière.
Image à la une: © BY NC Melies The Bunny
Vous désirez diffuser cet article ? Voir notre politique de diffusion ›
Source(s)
- Quinby, Douglas et Marcello Gasdia. «Share This! Private Accommodation & the Rise of the New Gen Renter», PhoCusWright, juin 2014.
J’ajoute mes stats non scientifiques : en 2013, j’ai voyagé 92 jours aux USA en hébergement avec Airbnb (environ 30 nuitées), hôtel, auberge, motel… Et les autres voyageurs (comme les locateurs) rencontrés lors de mes expériences Airbnb étaient…inclassables: des américains, des européens, des coréens, des jeunes avec bébés, des pas mal moins jeunes, des célibataires et de tous les styles et religions. Leur point commun ? Un désir évident de socialiser, de se fier aux locaux pour trouver les bons restos du coin, le bon bus, de découvrir le monde à travers le regard du visiteur et de se faire quelques $$ pour traverser une période difficile. Sur le lot ? un seul endroit qui n’était pas réellement tenu pas le proprio et 1 moins bonne expérience. Voilà une part de la réalité qui se cache derrière les stats officielles et les sondages !
Le même sondage en France ? ça serait intéressant 🙂
Depuis que j’ai mis mon logement de location de vacances à Nice sur Airbnb, pas beaucoup de demande par rapport à d’autres plateforme…. presque aussi peu que sur Yoonice.fr donc… à voir dans le temps 🙂