Tour d’horizon sur les croisières internationales
L’industrie des croisières devrait continuer d’avoir un effet économique majeur dans le monde. En 2015, un nombre record de passagers est attendu à l’échelle internationale ainsi qu’au Québec, laissant espérer d’intéressantes retombées économiques.
Selon un rapport rédigé par la firme Business Research and Economic Advisers (BREA) pour le compte de l’Association internationale des compagnies de croisières (CLIA), l’industrie des croisières a engendré en 2013 des dépenses se chiffrant à 117 milliards de dollars américains, procurant de l’emploi à près de 900 000 personnes et versant un peu plus de 38 milliards de dollars américains en salaires.
Les passagers internationaux
De 2003 à 2013, le nombre de croisiéristes mondial a crû de 77 %, passant de 12 à 21,3 millions de passagers. Ceux-ci proviennent majoritairement (55 %) d’Amérique du Nord (11,8 millions), dont 10,9 millions des États-Unis et 770 000 du Canada (voir le graphique 1). En plus de constituer le marché le plus volumineux, l’Amérique du Nord est également le point d’embarquement le plus imposant de 2013 avec 4000 départs de croisières transportant près de 10,94 millions de passagers, soit 51 % du total des croisiéristes mondiaux.
Pour leur part, les Européens occupent 30 % du marché total. Les passagers originaires du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de l’Italie, de la France et de l’Espagne s’avèrent les plus nombreux; ils correspondent à 83 % de ce segment. Les autres marchés de taille sont l’Australie, le Brésil et la Chine.
Pour 2015, on prévoit l’embarquement d’un nombre record de croisiéristes, soit 23 millions.
Selon les données de la CLIA, on évalue à 22,1 millions le nombre de passagers en 2014. Pour 2015, on prévoit l’embarquement d’un nombre record de croisiéristes, soit 23 millions.
Les passagers nord-américains
Un sondage effectué en 2014 pour la CLIA indique que 62 % de la clientèle nord-américaine a déjà fait plus d’une croisière, la moyenne se situant à 3,8. Les croisiéristes aiment voyager par bateau, si bien que 86 % d’entre eux planifient le faire à nouveau au cours des trois prochaines années.
Un peu plus de la moitié des passagers naviguent en paire (53 %), et le quart sont accompagnés de leurs enfants. La durée moyenne de leur voyage est de 7,3 jours. Ils ont dépensé près de 2200 dollars américains par personne lors de leur dernier périple en mer; 74 % de cette somme a été accordée à leur place en cabine, alors que 26 % a servi à effectuer des achats à bord et en excursion.
Les croisiéristes nord-américains aiment voir plus d’un lieu durant leur voyage. Ils sont aussi nombreux (42 %) à retourner à une destination déjà visitée lors d’une précédente croisière.
Les destinations
L’étude de BREA indique que les destinations les plus prisées en 2013 étaient :
- l’Amérique du Nord (47 %) : les Caraïbes (76 %), l’Alaska (10 %), Hawaï et l’ouest du Mexique (8 %), le Canada et la côte Est américaine (6 %);
- l’Europe (37 %) : les régions méditerranéennes (72 %) et le nord de l’Europe (28 %);
- l’Asie et le Pacifique (10 %) : l’Asie (51 %), l’Australie et le Pacifique Sud (49 %);
- le reste du monde (6 %) : l’Amérique du Sud (63 %), l’océan Indien (34 %) et autres (3 %).
La destination Saint-Laurent en pleine croissance
Bien qu’à l’échelle mondiale, le Saint-Laurent semble occuper une toute petite place, la destination vit elle aussi une croissance importante. En 2014, elle a connu sa plus importante saison de croisières internationales avec une augmentation de son nombre de visiteurs de 19 % par rapport à 2013, et de 11 % par rapport à sa meilleure performance, soit celle de 2012. Au total, 261 000 passagers et 94 000 membres d’équipage ont été accueillis dans la province en 2014. De mai à novembre, 27 navires ont circulé sur le fleuve et y ont effectué 348 escales.
D’après Croisières du Saint-Laurent, l’année 2015 semble aussi fort prometteuse; on évalue qu’un peu plus de 395 000 passagers et membres d’équipage visiteront la région cette année, en hausse de 11 % par rapport à 2014. Bien que le port de Québec soit le plus achalandé, celui-ci connaîtra une baisse de fréquentation de 8 % par rapport à 2014, année record côté achalandage. Quant à eux, les ports de Trois-Rivières et de Havre-Saint-Pierre bénéficieront d’une solide croissance de 198 % et de 143 % respectivement.
Quelques tendances
Les compagnies de croisière portent une attention particulière au design et aux aménagements uniques de leurs nouveaux bateaux. Elles se conforment également à diverses normes environnementales et de sécurité. Les membres de la CLIA évaluent les investissements prévus pour leur flotte à 4 milliards de dollars en 2015, à 6,5 milliards en 2016 et à 5,1 milliards en 2017.
Offrir une bonne variété de divertissements de haut calibre, accommoder plusieurs types de clientèles (multigénérationnelle, solo, jeune, etc.) et décliner l’expérience à bord et à destination sous toutes sortes de thématiques s’inscrivent parmi les plus grandes tendances de l’industrie. Enfin, les croisiéristes sont de plus en plus branchés, aiment avoir accès à une connexion Internet, cherchent à vivre une expérience mémorable, authentique et à recevoir un accueil personnalisé. Êtes-vous prêt à accueillir ce segment de clientèle?
Vous désirez diffuser cet article ? Voir notre politique de diffusion ›
Source(s)
- BREA. « The Global Economic Contribution of Cruise Tourism 2013 », septembre 2014.
- CLIA. « 2014 North American Cruise Market Profile », janvier 2015.
- CLIA. « 2015 Cruise Industry Outlook », 9 février 2015.
- CLIA. « State of the Cruise Industry: 2015 To See Robust Growth », 9 février 2015.
- Croisières du Saint-Laurent. « Croisières internationales : année record pour le Saint-Laurent », 8 décembre 2014.
En 2014 plusieurs compagnies partaient et revenaient de Québec. Ces croisières ne sont pas toujours offertes annuellement pour diversifier l’offre des passagers qui refont ces croisières d’une année à l’autre.
À noter qu’il y a généralement des conférenciers à bord qui offrent des présentations sur les ports d’escale. J’ai eu la chance d’être à bord pendant un mois pour parler des bélugas et de La Baie entre autres.
Par contre, à cause des marées et autres facteurs un bateau peut passer à la noirceur totale (à l’aller et au retour) dans le fjord du Saguenay pour se rendre à La Baie et ne pas naviguer de jour enlevant des chances de voir nos mammifères marins. Ce n’est pas toujours pensé pour maximiser l’expérience du passager.
En ce qui concerne les croisières sur le Saint-Laurent, il serait intéressant de connaître les chiffres de façon plus détaillée. Par exemple, le nombre de croisiéristes fait-il référence au nombre maximal de passagers et équipage ou au nombre réel de passagers et membres qui débarquent? Par ailleurs, il serait intéressant de savoir quelles sont les dépenses effectuées à chaque escale et le pourcentage de croisiéristes selon le type d’excursion choisie. Existe-t-il des sondages auprès des populations qui reçoivent ces touristes dans les escales, à savoir si l’escale est ‘prête’ (market ready) ou suffisamment intéressante pour les passagers, et si elle fait réellement ses frais (bus, boutiques, restaurants, guides, etc.) ?
Y’a-t-il vraiment eu 261 000 passagers distincts dans le Saint-Laurent en 2014 ou ce nombre constitue-t-il l’addition du nombre de passagers dans l’ensemble des ports du Saint-Laurent, les mêmes passagers étant comptés plus d’une fois si le navire sur lequel ils font leur croisière fait plusieurs escales dans le Saint-Laurent. Il faudrait faire attention de ne pas déformer la réalité sous prétexte de dresser un plus beau portrait.