Portrait du touriste responsable
Près d'un tiers de la population américaine s'identifie comme un voyageur responsable, mais plusieurs demeurent sceptiques en ce qui a trait aux initiatives durables des entreprises. Faire preuve de transparence est essentiel pour celles qui souhaitent conquérir cette manne de touristes.
Quelque 105,3 millions de touristes américains, soit 60 % de tous les voyageurs d’agrément, affirment se sentir concernés par l’impact de leurs voyages sur l’économie locale et l’environnement et se décrivent comme des voyageurs « responsables », selon une étude de Mandala Research. La firme a interrogé en ligne près de 2300 adultes américains ayant réalisé au moins un voyage à plus de 80 kilomètres de la maison, incluant une nuitée au cours des 12 derniers mois.
Les voyageurs responsables dépensent davantage
Les voyageurs responsables relèvent de toutes les générations et de toutes les classes de revenus. Un peu moins de la moitié (46 %) appartiennent à la génération du millénaire (âgés de 25 à 34 ans), mais près du tiers sont des baby-boomers (55 ans et plus). Leur revenu moyen est légèrement supérieur à celui de l’ensemble des voyageurs d’agrément, 71 000 dollars comparativement à 67 000 dollars. Ils dépensent aussi davantage lors de leur séjour, soit 600 $ de plus en moyenne que leurs concitoyens « non responsables », et ce, tant pour l’hébergement et le transport aérien que pour la restauration et le magasinage, etc. (voir le tableau 1).
La plupart des voyageurs responsables ont séjourné dans des hôtels au cours de la dernière année et ils ont effectué 3,3 voyages d’agrément en moyenne, comparativement à 3,0 pour tous les autres voyageurs. Leur durée de séjour est deux fois plus longue, soit 7 jours.
Choix de la destination
Le bouche à oreille constitue la principale source d’information pour tous les voyageurs (25 %), mais encore plus pour les touristes responsables (33 %). Les sites Web de destinations (excluant ceux des DMO) et les recherches générales sur Internet sont les autres sources de renseignement les plus courantes (voir le graphique 1).
Une fois bien renseignés, les visiteurs responsables sont beaucoup plus susceptibles que les autres voyageurs d’agrément de prendre en considération les initiatives de développement durable dans la destination avant de sélectionner définitivement le lieu où ils séjourneront. Au cours des trois dernières années, 28 % d’entre eux ont choisi un endroit principalement pour ses pratiques durables et 25 % affirment que celles-ci les ont aidés à effectuer un choix entre diverses destinations potentielles comparativement à 4 % pour les autres types de voyageurs (voir le graphique 2).
En ce qui a trait aux entreprises touristiques (hôtels, compagnies aériennes, restaurants, opérateurs de tours, exploitants d’attraits, etc.), les voyageurs responsables privilégieront, entre autres, celles :
- qui offrent des expériences qui reflètent le caractère unique de la destination;
- qui ont mis en place des initiatives visant la conservation des ressources naturelles locales;
- qui achètent leurs produits chez les agriculteurs et les producteurs locaux;
- qui réinvestissent une partie de leurs revenus pour aider les communautés locales.
L’importance de montrer patte « verte »
Plusieurs entreprises touristiques vantent leurs réalisations durables et investissent beaucoup d’argent dans ce domaine, mais tous les voyageurs n’y croient pas nécessairement. En effet, plus des deux tiers des touristes américains (68 %) sont sceptiques par rapport aux revendications « vertes » des organisations, alors que 21 % les croient entièrement. Il importe donc d’être honnête, de raconter des faits vérifiables et authentiques et de proscrire le greenwashing de ses pratiques.
Les voyageurs responsables sont de 38 % à 57 % plus susceptibles de réserver leur voyage auprès d’entreprises qui ont des pratiques durables comparativement à 11 à 21 % dans le cas des autres voyageurs. Ils associent la durabilité principalement à la conservation et à la protection des ressources naturelles de même qu’au respect des cultures locales. Les entreprises et les destinations peuvent donc gagner des parts de marché en répondant aux besoins de la communauté d’accueil et en promouvant la culture locale. Mais le tourisme durable signifie aussi beaucoup plus que ça pour les voyageurs, comme le montre le tableau 2.
Au Québec, le tourisme durable fait partie du cadre de la politique touristique générale depuis 2005. La plupart des sous-secteurs touristiques se sont fixé des objectifs globaux basés sur les principes de développement durable et certains exploitants touristiques comme le Zoo de Granby et Transat A.T ont même adopté une stratégie transparente en matière de responsabilité sociale. Et vous, où vous situez-vous dans cet univers durable? Qu’avez-vous mis en place pour satisfaire cette manne de consommateurs responsables?
Source de l’image à la une : Pexels
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Source(s)
Destination Better, Mandala Research et Sustainable Travel International. « The Sustainable Traveler », webinaire, juillet 2016.
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