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Analyse - 30 janvier 2018

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janvier 2018

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Mesures pour favoriser le départ en vacances des seniors

Plusieurs destinations ont mis en place des mesures visant à améliorer le taux de départ en vacances des personnes du 3e âge. Ces programmes permettent de réduire les effets négatifs de la saisonnalité en favorisant des séjours en dehors des périodes touristiques les plus achalandées.

Un rapport de M. Christophe Bouillon, député de Seine-Maritime et vice-président de la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale, relève 17 mesures pour rendre la France plus attractive pour les touristes seniors. Parmi ces mesures, certaines sont liées à l’investissement, dont celle de « créer un dispositif IMSERSO à la française ». On y présente aussi en annexe des mesures phares mises en place par d’autres destinations.

 

IMSERSO, le précurseur espagnol

Le Programme de Vacances pour les Personnes Âgées et pour le Maintien de l’Emploi dans les Zones Touristiques de l’Instituto de Mayores y Servicio Sociales (IMSERSO) a été lancé en 1985 par le ministère espagnol des Affaires sociales. Son but principal : augmenter le taux de départ en vacances des personnes âgées à faible revenu en basse saison afin de réduire les effets négatifs de la saisonnalité, et maintenir les emplois touristiques en prolongeant la saison. Ce programme est cofinancé par l’État, les acteurs des secteurs du transport et ceux de l’hébergement qui octroient une réduction de 70 % de leurs tarifs aux personnes de plus de 65 ans, à celles qui bénéficient du système public de retraite ou encore aux préretraités de plus de 60 ans. Le gouvernement finance quant à lui le programme à hauteur de 20 %. Pour chaque euro investi par l’État espagnol, celui-ci récupère 1,8 euro. Près de 900 000 personnes ont bénéficié de ce programme, selon les données fournies dans le rapport annuel d’IMSERSO.

Dans son rapport remis au premier ministre, M. Bouillon souhaite mettre sur pied un programme économique semblable à celui d’IMSERSO, dont l’objectif serait de renforcer l’attractivité de la France auprès des seniors retraités voyageant en basse saison. Il serait cofinancé par les acteurs publics et privés du tourisme en complémentarité avec le programme social de l’Agence Nationale pour les Chèques-Vacances (voir ci-après). 

Seniors en vacances, un programme de l’ANCV française

Depuis 2007, Seniors en Vacances (SEV) permet aux personnes âgées françaises de s’offrir des séjours touristiques. Initié par l’Agence Nationale pour les Chèques-Vacances (ANCV), ce programme est soutenu par le Secrétariat d’État au Tourisme. Il propose aux seniors en situation de précarité économique ou sociale des voyages tout compris (sauf le transport), en solitaire ou en groupe, hors des périodes de pointe de juillet et août, à des tarifs préférentiels. En novembre 2016, le Comité interministériel du Tourisme est venu appuyer ce programme en y injectant 5,7 millions d’euros afin de susciter le départ en vacances de 30 000 retraités à faible revenu additionnels. Depuis 2007, plus de 290 000 personnes âgées de 60 ans et plus ont bénéficié de ce programme.

Fondation INATEL s’associe à IMSERSO

Il y a un peu plus de vingt ans, INATEL dont la mission est de promouvoir les loisirs des jeunes Portugais, des travailleurs et des seniors, a créé deux programmes pour les personnes du 3e âge : « tourisme » et « santé et le thermalisme ». Les séjours sont organisés en dehors de la haute saison et les coûts varient en fonction des revenus. INATEL a conclu un accord de partenariat avec IMSERSO pour des échanges entre les deux pays ainsi que des accords avec le Brésil. De 1995 à 2014, plus de 700 000 personnes âgées de 65 ans et plus ont bénéficié du programme de tourisme. Pour chaque euro investi dans le programme tourisme, 1,7 euro est généré en bénéfices directs ou indirects.

En Amérique du Sud

Deux pays de ce continent se distinguent par leurs programmes destinés à favoriser le départ en vacances des seniors : le Chili et le Brésil. S’inspirant d’IMSERSO, Vacaciones Tercera Edad, un programme du Service national du Tourisme du Chili, subventionne de 33 % à 74 % du coût total du séjour incluant le transport, l’hébergement, les activités et l’assurance. Le programme connaît un bon succès puisque le nombre annuel de bénéficiaires a augmenté de plus de 350 % entre 2001, année de sa création, et 2013. Plus de 400 000 personnes ont pu partir en vacances, hors saison, grâce à ce programme.

Au Brésil, la première édition (2007-2010) du Viaja Mais Melhor Idad, une initiative du ministère du Tourisme visant à faciliter l’inclusion sur le marché du voyage des personnes de plus de 60 ans, a permis la vente de 600 000 forfaits touristiques et généré des recettes de 208 millions de dollars canadiens. Le pays a enregistré une augmentation du taux d’occupation de plusieurs prestataires de services touristiques et réduit les effets de la saisonnalité. À la fin de la 2e édition (2013-2015), le portail proposait 500 offres dans 95 destinations brésiliennes et avait enregistré 485 000 visites.

Au Québec, plus d’une personne sur six est âgée de 65 ans et plus. En 2013, environ 3 % de la population aînée québécoise était en situation de faible revenu. Nul doute que des programmes d’aide favorisant le départ en vacances de ces personnes seraient bénéfiques tant sur le plan social qu’économique.

 

Source de l’image à la une : Unsplash

Source(s)

-« Seniors en vacances. Des séjours pour des vacances toujours réussies », ancv.com, 2016

-Bouillon, Christophe. « 17 mesures pour faire de la France une destination attractive pour les touristes seniors », diplomatie.gouv.fr, 5 décembre 2016.

-Ministère de la famille du Québec. « Les personnes âgées de 65 ans ou plus : données populationnelles », mfa.gouv.qc.ca, page consultée le 8 décembre 2017.

-Ministère de la famille du Québec. « Le revenu », mfa.gouv.qc.ca, page consultée le 8 décembre 2017.

  • DURIN Valérie

    Bonjour,
    Il existe en France une agence de voyages avec un statut associatif dédiée aux plus âgés qui a une offre de séjours touristiques accompagnés depuis 2012. Cette agence dont je suis la responsable, TRAVEL AGE, permet de continuer à voyager pour des personnes qui ont d’autres besoins avec le vieillissement. Toutes les prestations touristiques sont qualitatives, confortables, sécurisantes et accessibles. Les effets de ces séjours sur les voyageurs âgés sont excellents et ils sont très fidèles à l’agence : s’adonner encore et toujours au tourisme et à la culture, garder confiance en ses capacités, développer du lien social pendant les séjours et en dehors pour certains d’entre eux, préserver une autonomie.
    Cordialement – Valérie DURIN

    • Mohamed GHANMI

      Bonjour Valérie … Merci de me préciser si la législation française autorise des associations à fonctionner comme des agences des voyages (normalement à but lucratif).. Je suis tunisien impliqué dans un travail de réflexion sur le développement de l’agrotourisme effectivement inscrit dans une stratégie de diversification et orienté vers le segment du 3e âge.

    • Mohamed GHANMI

      RVT vous faites un bon travail … toutefois votre site n’offre pas la possibiliter de reéditer pour corriger les commentaires 🙂

  • Eric Pépé

    Même si la source vient de France, je suis déçu que la Veille utile le mot senior en titre, ce n’est pas un mot acceptable en français dans le sens présenté ici, c’est totalement un anglicisme. En l’utilisant tel quel, on sanctionne le mot et incite les gens à l’utiliser, ce qui n’est pas la meilleure approche en tant que professionnels des services au public.

    L’office de la langue française le déconseille:
    Le terme senior, lorsqu’il est utilisé au sens de « personne âgée », est un emprunt sémantique à l’anglais. Il est donc à déconseiller pour favoriser l’emploi des appellations françaises en usage.
    http://gdt.oqlf.gouv.qc.ca/ficheOqlf.aspx?Id_Fiche=17049404

    Et Larousse en donne une definition bien différente:
    Se dit des concurrents qui ont dépassé l’âge limite des juniors (20 ans pour la plupart des fédérations sportives), et qui ne sont pas encore vétérans (moins de 45 ans en général).
    http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/senior/72074#xixpcd45YxVHqTTi.99

    • Maïthé Levasseur

      Bonjour,
      Nous sommes conscients que le terme «senior» est un emprunt à l’anglais. C’est pour cette raison qu’il est en italique dans le texte. Malheureusement, nous ne pouvons pas utiliser le format italique dans le titre.
      Nous portons une grande attention à l’utilisation du français dans nos articles, mais il nous arrive d’employer quelques mots anglophones qui sont bien ancrés dans vocabulaire de l’industrie touristique . Le mot start-up en serait un autre exemple.
      Merci de votre commentaire et de votre intérêt pour nos travaux.

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