Qui sont les écotouristes ?
Selon l’OMT, l’écotourisme est considéré comme l’un des segments de l’industrie touristique qui croît le plus rapidement. Les écotouristes se classent en divers types selon leur degré d’engagement envers l’environnement et le type d’activités qu’ils pratiquent.
Vers une définition
Selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), « l’écotourisme rassemble toutes les formes de tourisme axé sur la nature et dans lesquelles la principale motivation du touriste est d’observer et d’apprécier la nature ainsi que les cultures traditionnelles. Il favorise la protection des zones naturelles et veille au bien-être des populations ». Le bureau de normalisation du Québec ajoute qu’il « comprend une activité d’interprétation des composantes naturelles ou culturelles du milieu (volet éducatif), qui favorise une attitude de respect envers l’environnement, qui repose sur des notions de développement durable et qui entraîne des bénéfices socioéconomiques pour les communautés locales et régionales ».
Au Québec, ce n’est pas l’entreprise comme telle qui détient la norme écotouristique, mais plutôt l’activité ou l’expérience
Au Québec, ce n’est pas l’entreprise comme telle qui détient la norme écotouristique, mais plutôt l’activité ou l’expérience, comme le souligne Antoine Stab dans le magazine Espaces en rapportant les propos de Pierre Gaudreault, président d’Aventure écotourisme Québec. Sur les 125 entreprises en tourisme d’aventure membres d’Aventure Écotourisme Québec (AEQ), seulement 14 (11 %) bénéficient d’une accréditation « Écotourisme » pour une ou plusieurs de leurs activités de plein air, mentionne M. Gaudreault. Selon l’AEQ, la randonnée (l’été comme l’hiver, en raquettes) et certaines activités aquatiques comme le kayak de mer, sont les principaux produits écotouristiques du Québec.
Les nouveaux visages des écotouristes
Les écotouristes d’aujourd’hui sont animés d’un très fort désir de transmettre ou de partager leurs connaissances avec leurs proches. Cela se manifeste surtout par une hausse des vacances en famille et des séjours multigénérationnels. Parmi les raisons invoquées pour effectuer ce genre de séjour, passer ensemble du temps de qualité et partager une expérience commune figurent en tête de liste.
Les écotouristes d’aujourd’hui sont animés d’un très fort désir de transmettre ou de partager leurs connaissances avec leurs proches
Les flashpackers démontrent, eux aussi, un intérêt pour l’écotourisme. Ces nouveaux routards appartiennent à des groupes d’âge variés et ne voyagent pas nécessairement pour de longues périodes. Cependant, ils sont bien nantis, voyagent avec leurs appareils mobiles (tablettes, téléphones intelligents et ordinateurs portables) et optent pour des vacances qui offrent un certain degré de sophistication, mais surtout d’aventure et de liberté. Voilà pourquoi ces flashpackers s’intéressent à l’écotourisme.
Un essai de segmentation
Des chercheurs de l’Observatoire de la consommation responsable, une unité de recherche reconnue par l’ESG UQAM, liée à l’Équipe de recherche en consommation responsable, a tenté une typologie des différents écotouristes en s’appuyant sur plusieurs études. Ils ont effectué leur classement (voir l’image) en fonction du degré d’engagement des écotouristes envers l’environnement et du type d’activités touristiques pratiquées, allant des plus conventionnelles (pas nécessairement respectueuses de l’environnement) à celles conçues entièrement autour du respect de la nature et de la limitation des impacts négatifs.
Source : Observatoire de la consommation responsable
Les mordus verts
Les mordus verts font preuve d’un fort engagement envers l’environnement et la conservation de la nature. Ils se considèrent comme conscientisés à l’environnement et accordent une grande importance à la société, au détriment de leurs propres biens matériels. Les mordus verts préfèrent les activités de nature écotouristique, comme la randonnée, la visite de parcs nationaux, l’observation de la faune ou des oiseaux pour le calme et la tranquillité du cadre naturel. L’apprentissage et la découverte de la communauté et de l’environnement constituent leurs principales motivations à pratiquer l’écotourisme.
Les occasionnels
Quoique portés vers les activités sportives en lien avec la nature comme l’observation des baleines ou les sentiers aériens en forêt, les occasionnels sont peu sensibles aux considérations « écosociales ». Ainsi, la rencontre avec les populations locales les intéresse peu. Pour eux, l’écotourisme constitue un prétexte pour pratiquer leurs activités préférées ; leurs besoins et leur confort passent avant leurs soucis environnementaux.
Les conscientisés non pratiquants
Les conscientisés non pratiquants sont lucides en ce qui a trait aux enjeux environnementaux liés au tourisme. Ils considèrent l’écotourisme comme important sans toutefois le pratiquer. Ils ne sont pas prêts à modifier leurs habitudes d’activités touristiques. Les conscientisés non pratiquants sont aventuriers et recherchent la découverte de cultures et les rencontres, mais ils ne choisiraient pas une destination par souci de protéger l’environnement.
Les conventionnels
Les conventionnels favorisent la détente et le dépaysement. De façon générale, les préoccupations environnementales ne sont pas importantes pour eux. Ils ne veulent pas, eux non plus, renoncer à leur confort pour minimiser l’impact de leurs actions sur l’environnement. Les conventionnels s’estiment peu informés en ce qui concerne l’environnement et pensent que leurs actions individuelles ne contribuent pas à son amélioration. Ils ont une préférence marquée pour les activités touristiques organisées, les tout-inclus et les activités touristiques de groupe entre amis.
Le Québec possède des atouts indéniables pour la croissance de l’écotourisme : ses grands espaces vierges, un réseau d’aires protégées, des communautés locales engagées. Le tourisme expérientiel ou d’apprentissage n’a jamais été aussi populaire. Les gens sont de plus en plus conscientisés à la protection de l’environnement. L’écotourisme constitue une réponse aux voyageurs préoccupés par l’avenir de la planète et devrait continuer de croître.
Source de l’image à la une: Unsplash
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Source(s)
-Bureau de normalisation du Québec. « Norme produits d’écotourisme », cdi.merici.ca, 2011.
-« Trends in Ecotourism », avril 2014.
-Observatoire de la consommation responsable. « Guide de l’écotourisme au Québec », ocresponsable.com, page consultée le 1er décembre 2017.
-Stab, Antoine. « L’écotourisme est-il toujours écolo ? », espaces.ca, 18 avril 2017.
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