Le pouvoir d’attraction des marchés publics
Les marchés publics soutiennent l’économie locale tout en permettant aux touristes de rencontrer les habitants et de vivre une expérience éducative ou culinaire unique.
L’engouement des consommateurs pour des produits locaux et de qualité contribue à la popularité des marchés publics du Québec et d’ailleurs. Qu’il s’agisse d’obtenir de la nourriture fraîche, de réduire l’impact environnemental de son alimentation, d’encourager l’économie régionale, d’assurer la traçabilité des produits ou d’en découvrir de nouveaux, le consommateur se tourne de plus en plus vers des aliments cultivés et transformés localement.
Cette tendance au locavorisme s’est répandue un peu partout, même au Québec, où le dernier Baromètre de la consommation responsable de l’Observatoire de la consommation responsable de l’ESG-UQAM confirme l’intérêt des Québécois pour les produits de proximité. En effet, près des deux tiers des personnes interrogées (68 %) ont favorisé l’achat de produits cultivés localement. Les marchés publics deviennent donc la vitrine toute désignée pour cette clientèle. Pour le producteur agricole, ils permettent de mieux contrôler les coûts en éliminant les intermédiaires. De plus, le contact direct avec le consommateur lui procure une meilleure connaissance de ses besoins et représente une belle occasion de répondre à ses préoccupations.
Le portrait des marchés publics québécois
Les marchés publics ont pris une ampleur considérable au Québec au fil des ans, que ce soit en milieu rural, en milieu de villégiature ou en ville. Leur nombre est passé d’une soixantaine en 2005, à une centaine en 2012 et à 145 en 2017, selon l’Association des marchés publics du Québec (AMPQ) qui regroupe la plupart d’entre eux. La moitié se situe dans les villes, mais de plus petits voient le jour au cœur des villages. Ils sont majoritairement saisonniers et ouverts de juin à septembre, une journée par semaine, le plus souvent le samedi.
Les marchés publics se concentrent dans les régions de la Montérégie, de Montréal, de l’Estrie et de la Capitale nationale (voir le tableau 1). Leurs ventes ont connu une croissance de 67 % au cours de la dernière décennie pour atteindre 500 millions de dollars.
Des facteurs de succès
Plusieurs critères favorisent le succès et la croissance des marchés publics :
- La localisation. Son emplacement dans la ville constitue un facteur primordial. Il doit se situer au cœur d’une zone à forte densité démographique et à proximité d’un lieu de rassemblement ou d’attractions.
- L’accessibilité. Sa facilité d’accès, en bordure de routes passantes et offrant une capacité de stationnement suffisante, lui assurera une certaine affluence.
- Les producteurs. La fraîcheur et la qualité de leurs produits s’avèrent déterminantes pour le succès du marché. Plus encore, ils doivent fournir un service à la clientèle amical et un accueil chaleureux avec un soupçon d’éducation.
- La variété des produits. Mis à part la fraîcheur, les clients veulent de la variété (fruits, légumes, viandes, fromages, poissons, pain, etc.) de manière à pouvoir réaliser la majorité de leurs achats au marché.
- La tenue de dégustations et d’événements spéciaux. Puisque le marché est perçu comme un lieu de découverte de nouveaux aliments et de produits fins, quoi de mieux que de faire goûter !
L’AMPQ a mené une étude auprès de clients et de non-clients des marchés publics afin de connaître les freins et les incitatifs à s’y approvisionner. L’achat de fruits et de légumes frais, de produits locaux, du terroir ou que l’on ne trouve pas ailleurs figure parmi les principales raisons de visiter un marché public.
Source : Marchés d’ici
Des boîtes à outils pour un petit coup de pouce
Envie de vous lancer dans la création d’un marché public au cœur de votre petite ville ou village ? L’Association des marchés publics du Québec propose un éventail d’outils, dont un guide conçu pour faciliter le démarrage, le développement et la consolidation d’un marché public. On y trouve entre autres une section concernant les démarches à mettre en place en vue d’implanter un tel marché et une autre liée à l’exploitation. Il suggère aussi des pistes de solution à divers problèmes ainsi que des références et des ressources visant à résoudre les difficultés. Le MAPAQ a rédigé un document d’information sur les exigences de commercialisation à l’intention des exploitants agricoles qui souhaitent vendre leurs produits dans les marchés publics.
Et la promotion dans tout ça ?
En plus d’attirer une grande partie de la population locale, les marchés publics ont prouvé leur capacité à devenir des attractions touristiques importantes et une force économique territoriale ; pensons à La Boqueria, à Barcelone, au Borough Market, de Londres, ou encore au Pike Place Market, de Seattle. Ils contribuent ainsi aux efforts de revitalisation des villes et des villages, au Québec comme ailleurs dans le monde.
Puisque les marchés publics constituent un attrait touristique indéniable, il s’avère tout à fait naturel de les mettre en valeur dans la promotion régionale. C’est ce que font plusieurs destinations québécoises, entre autres :
- Tourisme Lanaudière en recense trois sur son site Web ;
- Tourisme Outaouais a élaboré un circuit d’un jour, Mon p’tit panier sous mon bras, qui invite à la découverte de deux de ses principaux marchés ;
- le blogue de Tourisme Montréal propose une virée dans les marchés publics montréalais en soulignant les stations de métro pour s’y rendre ;
- les 14 marchés publics des Laurentides et ceux de la Côte-Nord (Tadoussac, Baie-Comeau, Sept-Îles et Longue-Pointe-de-Mingan) disposent eux aussi d’une excellente vitrine sur le site Web de leur Association touristique régionale respective ;
- Québecoriginal fait une belle place aux marchés publics québécois dans sa section « savourer » et propose quelques suggestions de son cru.
En plus de lister les différents marchés sur un site Web, les promouvoir sur diverses plateformes — médias sociaux, journaux, circulaires, — et mettre de l’avant le contact avec des artisans et des producteurs passionnés constituent des stratégies gagnantes. Photos, vidéos, histoires, recettes, tous les moyens sont bons, car pour de nombreux touristes et clients, le marché représente bien plus qu’un endroit où effectuer ses emplettes, il s’agit aussi, voire surtout, d’un lieu de rencontres, de dégustations, de plaisir et de découvertes. Alors, rendez-vous au marché !
Source : Youtube
Source de l’image à la une : © Québec Original/Linda Turgeon
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Source(s)
- Association des marchés publics du Québec. « Étude sur les impacts économiques des marchés publics agroalimentaires au Québec », ampq.ca, mars 2011.
- Bérubé, Stéphanie. « Les Québécois fous des marchés publics », lapresse.ca, 27 juin 2017.
- Laughrea, Sophie. « Les marchés publics : un lieu d’affaires, un lieu de sociabilité », aqu.qc.ca, été 2014.
- Ministère de l’Alimentation, des Pêcheries et de l’Agriculture du Québec. « Marchés publics, exigences de commercialisation », mapaq.gouv.qc.ca.
- Ménard, Martin. « Les marchés publics ont le vent dans les voiles », laterre.ca, 4 juillet 2017.
- Observatoire de la Consommation responsable. « Baromètre de la consommation responsable », ocreesponsable.com, 2017.
- Perroy, Margot. « Allons faire un petit tour au marché », etourisme.info, 16 mai 2018.
- Public Market Development. « What is a public market? », publicmarketdevelopment.com, page consultée le 8 juin 2018.
- Rajotte Sauriol, Geneviève. « Les marchés publics : 10 facteurs de succès », agrireseau.net, 25 juillet 2017.
Merci Madame Neault pour ce bel article! Il est tout à fait juste de dire que les marchés publics sont un pouvoir d’attraction indéniable. Cependant, j’aurais aimé que vous parliez de la nécessité de l’acceptabilité sociale autour des marchés publics. Car dans les faits, ces marchés publics sont très coûteux pour les citoyens qui vivent dans les villes et les villages qui les reçoivent. Et que dire des réelles retombées économiques directes et indirectes sur les commerçants locaux, mais aussi les habitants. Vous dîtes aussi que parmi les facteurs de succès «L’accessibilité. Sa facilité d’accès, en bordure de routes passantes et offrant une capacité de stationnement suffisante, lui assurera une certaine affluence.» Or, si vous regardez bien dans la vidéo que vous présentez, ce marché n’est pas en bordure d’une route qui peut absorber un achalandage routier important. Ma question à vous, n’est-il pas important d’ajouter dans les facteurs de succès les conflits d’usage inhérents à ce type d’achalandage? Car dans le village présenté dans la vidéo, les intervenants d’urgence (pompiers, policiers et ambulanciers) ont peine à circuler lors des jours de marché.
Bonjour madame Lavallée, vos questionnements sont pertinents. Notre article aborde l’angle de l’attractivité, mais chaque situation comporte ses particularités. L’adhésion citoyenne et la localisation sont également des facteurs importants.
L’envers de la médaille du MARCHÉ DE VAL-DAVID
Une pétition récente de 340 signatures de citoyens en colère réclame la réouverture de l’en¬ten¬te abusive conclue entre l’OBNL Le Marché d’été de Val-David (Le Marché) et la municipalité de Val-David.
Pourquoi?
La présence du Marché à Val-David repose sur des irrégularités et du favoritisme et c’est au dépens des citoyens que ce marché va bon train. En effet, ceux-ci paient une facture outrancière.
(La suite du commentaire a été masquée puisque les propos visaient trop directement une personne).
Bonjour, merci de ce partage. La situation est différente pour chaque marché et l’adhésion par la population ainsi que la mise en valeur des produits locaux sont deux éléments essentiels.
Et quel est la pertinence d’écrire ici tous ces détails Mmm Arbique, vous cherchez encore une vitrine pour rabaisser la mairesse qui vous à battu au dernière élection? Vous soulevez plusieurs points important, par contre ceci tient aussi seulement des faits que vous voulez soulever en vitrine publique. Présentez-vous au conseil pour lever vos points en face à face au lieu de monter un groupe de citoyen dans un anonymat pour soutenir votre vengeance et d’écrire sur des plateforme un peu partout comme cela. Merci!
Nous comprenons qu’il y a divergence de points de vue concernant le marché public de Val-David. Le site du Réseau de veille n’est peut-être pas le bon endroit pour cette discussion. Nous n’accepterons pas de nouveaux commentaires sur le sujet. Merci de votre compréhension.