Microfestivals : quand moins devient mieux
Les petits festivals ont la cote. Peu importe leur thématique, ils apportent de nombreux avantages aux destinations et répondent aux besoins des participants qui recherchent des expériences uniques et à l’échelle humaine.
L’industrie des festivals se transforme. Alors que certains gros événements créent des extensions plus intimes, de nouveaux festivals, plus petits et plus agiles, occupent une part grandissante de la scène.
Les microfestivals (festival boutique ou de niche) gagnent en popularité. En Grande-Bretagne, par exemple, leur nombre a augmenté de près de 400 % entre 2014 et 2018, selon la plateforme Eventbrite. Le Québec n’échappe pas à cette tendance. Plusieurs événements ont vu le jour au cours des dernières années tels que le Mile Ex End, Santa Teresa, SOIR ou le LVL UP. Mais comment expliquer cet engouement?
Des festivals avec des spécificités « spécifiques »!
Les microfestivals offrent une expérience plus complète, plus agréable et à l’échelle humaine.
Le terme microfestival désigne généralement de petits et moyens événements organisés selon un champ d’intérêt spécifique, avec une programmation très ciblée. Les chiffres varient quant au nombre de personnes qui s’y rassemblent. Si plusieurs définitions s’en tiennent à moins de 3 000 participants, d’autres fixent le plafond à 20 000 festivaliers.
Que le thème soit la musique jazz, le fromage, le tricot ou le chat, les microfestivals offrent une expérience plus complète, plus agréable et à l’échelle humaine. L’énergie est davantage mise sur la qualité que sur la quantité.
Les participants en quête d’expériences
Les microfestivals gagnent en popularité, car les participants y vivent des expériences qu’il serait désormais difficile d’avoir dans les gros événements.
L’expérience est au cœur du tourisme d’aujourd’hui. Le visiteur ne consomme plus pour « avoir », mais pour « être ». Il s’attend à encore plus d’émotions. L’industrie des festivals s’adapte. Les microfestivals gagnent en popularité, car les participants y vivent des expériences qu’il serait désormais difficile d’avoir dans les gros événements. Ils se démarquent sur plusieurs points :
- La découverte: les microfestivals proposent souvent une programmation loin des grandes têtes d’affiche habituelles ou possèdent la latitude d’explorer un thème en profondeur;
- L’exclusivité: parfois, l’organisation restreint le nombre de personnes à quelques milliers, voire à seulement une centaine;
- Leur caractère unique: ils n’essaient pas de plaire à tous et visent une clientèle précise; il en résulte des expériences répondant davantage aux attentes et aux champs d’intérêt des participants;
- L’ambiance intime: loin des grandes foules et des gens entassés, il est plus facile d’aller à la rencontre des artistes et de vivre une expérience plus personnalisée;
- Un plus grand sentiment d’appartenance : les microfestivals réunissent davantage les personnes partageant les mêmes idées, rendant plus facile de s’identifier à la foule.
Les avantages pour les destinations
En plus de divertir et d’animer un territoire, les événements créent des liens sociaux et mettent en valeur l’essence même d’une communauté. Ce type de festival est reconnu pour mieux représenter le milieu et les gens qui l’habitent. En créant des microfestivals dans les quartiers excentrés, par exemple, les visiteurs sont encouragés à sortir des centres-villes et à désengorger les places habituellement surchargées par les gros événements.
Quand Verdun devient jazz
Du 27 juin au 6 juillet 2019, le Festival international de Jazz de Montréal a tenu pour la toute première fois une série de spectacles à Verdun. L’objectif était d’offrir une expérience proposant à la fois des découvertes musicales et des échanges entre les habitants du secteur. Ce quartier représente la première étape d’un plan d’expansion du festival à travers les arrondissements de la ville. Il s’agit d’une bonne occasion d’inviter la population et les touristes à visiter d’autres secteurs de la métropole.
Une communauté tricotée serrée
La municipalité de Saint-André-Avellin, en Outaouais, accueille depuis huit ans le plus grand festival de la fibre textile au Canada. Pendant quelques jours, Twist propose une programmation très variée et originale (voir la vidéo plus bas) pour joindre les milliers de fervents de tricot, de crochet, de broderie, de tissage et bien plus encore. Certains passionnés proviennent de l’Ouest canadien, des États-Unis, de France et de Suisse. Cet événement de niche offre des ateliers, des conférences, des démonstrations et plus d’une centaine d’exposants s’y retrouvent chaque année.
Source : YouTube
S’amuser sans s’éloigner de la maison
Le festival de musique La Noce a tenu sa troisième édition en juillet dernier, à Chicoutimi. Les organisateurs estiment répondre à un besoin de la population qui recherchait un événement unique et festif, hors des grands centres urbains. Le festival est situé dans la zone portuaire de Saguenay, ayant une capacité maximale de 10 000 personnes. Ses responsables ne souhaitent pas qu’il devienne un grand événement afin de préserver son atmosphère et son ambiance unique. La vidéo suivante montre un résumé de l’édition de 2018.
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Le bouche-à-oreille, version 2.0
Dans leur montée, les réseaux sociaux ont contribué à la popularité des microfestivals. Pour joindre les communautés de passionnés, ils deviennent des outils de diffusion et de communication efficaces pour des événements qui ne possèdent pas nécessairement un énorme budget de promotion. La compagnie Eventbrite propose d’ailleurs quelques conseils de marketing pour les gestionnaires utilisant les réseaux sociaux :
- Connaître sa clientèle pour cibler la bonne plateforme et y concentrer ses efforts;
- Intégrer un lien cliquable pour l’achat de billets;
- Partager du contenu avant et après l’événement;
- Collaborer avec des influenceurs qui sont reliés à sa thématique;
- Faire des vidéos en direct;
- Encourager les discussions entre les participants sur ses plateformes.
Avez-vous remarqué l’effervescence autour des microfestivals?
Source de l’image à la une : Unsplash
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Source(s)
- Côté, Émilie. «Festival Santa Teresa : à l'heure des “festivals-boutiques” », La Presse, 26 février 2018.
- Eventbrite. « 2019 Music Trends: The Top Predictions From Industry Pros», 2019.
- Eventbrite. « Find Your Tribe: Your Guide to Marketing Niche Events», 2018.
- Fosco, Molly. « When small is mighty: the rise of the micro music festival», OZY, 10 juin 2019.
- Gravel, Justine. « Une programmation diversifiée pour le Festival international de Jazz de Verdun», IDS Verdun Hebdo, 18 juin 2019.
- Hookings, Molly. « Number of boutique and ‘microfestivals’ rises by 400% over last 4 years», Event Industry News, 10 juin 2019.
- Macdonald, Nicola. « Eventbrite sees 400% rise in boutique festivals», Exhibition News, 31 mai 2019.
- Papineau, Philippe. « Retrouvailles à Saguenay», Le Devoir, 4 juillet 2018.
- Renaud, Philippe. « Trouver festival à sa pointure», Le Devoir, 22 juin 2019.
- Sabourin, Benoit. « Saint-André-Avellin, royaume du textile», Le Droit, 23 juillet 2018.
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