Performance touristique : un été à saveur rurale
Une saison caractérisée par l’envie d’exil et de nature après des semaines de confinement. Une fréquentation qui dépasse les attentes en milieu rural et une préoccupation qui s’accentue dans les grands centres urbains.
La Chaire de tourisme Transat, en collaboration avec le ministère du Tourisme, l’Alliance de l’industrie touristique du Québec et les associations régionales et sectorielles, a suivi de près les répercussions de la COVID-19 sur l’industrie touristique grâce à une série de trois enquêtes.
Les résultats présentés ci-après proviennent de la collecte en ligne réalisée du 14 au 24 août dernier auprès de 1 210 organisations touristiques québécoises.
Ils mettent en perspective la situation des répondants, tous secteurs confondus, dont les activités sont principalement basées :
- en grand centre urbain (Montréal, Québec) ;
- en milieu urbain, mais en région (Sherbrooke, Trois-Rivières, Chicoutimi, etc.) ;
- en milieu rural.
Tous les milieux étaient prêts
De la ville à la campagne, la majorité des organisations étaient prêtes pour la saison estivale. Les régions montraient toutefois une part plus importante d’entreprises en exploitation que les grandes villes.
Une rétention d’employés variable par rapport à 2019
Globalement, les entreprises en activité cet été et ayant un bassin de ressources humaines ont assuré la rétention de 74 % de leurs employés, en moyenne. La répartition géographique dévoile toutefois certaines différences. Les répondants des grands centres urbains comptaient en moyenne 56 % de leur main-d’œuvre active par rapport à 2019 tandis que ces proportions sont plus élevées pour les villes en région (74 %) et le milieu rural (80 %).
L’appel du grand air
Le besoin de connexion à la nature était fort pour plusieurs Québécois en sortie de confinement et le milieu rural l’a bien ressenti. La majorité de ces entreprises (57 %) mentionnent que le nombre de visiteurs accueillis a dépassé les attentes anticipées et près d’un quart (23 %) indiquent avoir battu leurs statistiques de fréquentation de l’été 2019. Le tiers (33 %) envisagent même de faire des bénéfices, comparativement à 20 % des répondants situés dans une ville en région et seulement 7 % dans les grands centres.
En général, les entreprises estiment atteindre 63 % de leur chiffre d’affaires de 2019, en moyenne, pour l’été 2020. Par catégorie, les répondants situés en milieu rural ont empoché l’équivalent de 72 % de leurs revenus de la dernière saison estivale, comparativement à 59 % pour ceux des villes et 33 % pour les grands centres. Ces derniers subissent des pertes considérables ; 71 % mentionnent avoir réalisé moins de la moitié de leur chiffre d’affaires, dont 48 % qui ne dépassent pas le quart des ventes réalisées l’été dernier.
La détresse financière dans les grands centres urbains
Environ 69 % des répondants des régions s’attendent à couvrir leurs frais ou faire des bénéfices à l’été 2020. À l’inverse, 65 % des organisations situées dans les grands centres urbains comptent opérer à perte cet été, parmi lesquels 27 % estiment le déficit à un million de dollars et plus.
Fait inquiétant, 83 % des répondants établis à Montréal ou à Québec, et qui bénéficient d’au moins un programme d’aide gouvernementale, craignent de faire face à une fermeture en l’absence d’aides supplémentaires. Cette proportion s’élève à 40 % en région.
Les préoccupations sont palpables dans tous les milieux. Les gestionnaires des grands centres sont toutefois plus nombreux à se soucier de leur situation financière (liquidités, endettement, pertes) que leurs pairs. Près de trois répondants des grandes villes sur cinq (57 %) mentionnent que la santé financière de leur organisation s’est détériorée depuis juin, comparativement à 29 % des répondants opérant en région.
Un avenir teinté par l’évolution de la situation ?
Les perspectives sont plutôt sombres du côté des grands centres urbains. Près de sept organisations sur dix (68 %) ne prévoient pas une reprise normale de leurs activités avant l’été 2022, comparativement à la même proportion en milieu rural qui anticipent un retour à la normale de leurs opérations d’ici un an.
Plusieurs difficultés guettent encore l’industrie. Toutefois, une partie de l’économie touristique a su tirer son épingle du jeu cet été. La (re)découverte du territoire par les Québécois aura permis de créer un réseau d’ambassadeurs, notamment pour les secteurs du plein air et de l’agrotourisme.
Pour en savoir plus, consultez les faits saillants du 3e volet de l’enquête portant sur l’impact de la COVID-19 sur les organisations touristiques québécoises.
Image à la une : Pexels
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Source(s)
– Chaire de tourisme Transat. « Bilan estival — troisième volet de l’enquête sur les impacts de la COVID-19 sur l’industrie touristique au Québec », menée du 14 au 24 août 2020.
– Chaire de tourisme Transat. « Relance — deuxième volet de l’enquête sur les impacts de la COVID-19 sur l’industrie touristique au Québec », menée du 28 mai au 8 juin 2020.
– Chaire de tourisme Transat. « Enquête sur les impacts de la COVID-19 sur l’industrie touristique au Québec », menée du 9 au 27 avril 2020.
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