Entre l’histoire et la généalogie : le cas des circuits du Kamouraska
Dans le Kamouraska, les visiteurs ont la possibilité de réaliser un voyage dans le temps et d’aller à la rencontre de leurs ancêtres.
Quelles familles ont fondé ou joué un rôle déterminant dans le développement des régions du Québec ? L’organisme Parcours Fil Rouge s’est intéressé à cette question. Depuis 2018, il élabore des circuits à saveur historique et généalogique qui sont diffusés sur la plateforme Passeurs de mémoire. À l’heure actuelle, 24 circuits sillonnent la région du Kamouraska et permettent aux visiteurs de découvrir le passé de ces gens qui ont marqué le territoire.
Un potentiel à développer
Le Québec possède des archives documentaires impressionnantes. En effet, depuis plus de quatre siècles, les actes de naissance, de mariage et de sépulture sont conservés avec soin. Au début des colonies, la provenance des migrants était aussi notée dans des registres. D’autres sources rassemblent également les dates et les lieux de départ et d’arrivée des colons, le nom du navire sur lequel ils ont voyagé ainsi que le nom des personnes qui les accompagnaient. Ces précieuses informations sont scrutées chaque année par des amateurs de généalogie qui cherchent à retracer le parcours effectué par leurs ancêtres et aussi à découvrir quelques histoires et anecdotes qui témoignent de la vie d’autrefois.
L’intérêt pour la généalogie ne date pas d’hier. Cependant, plusieurs experts s’entendent pour dire que les tests d’ADN offerts depuis quelques années ont en quelque sorte donné un second souffle à ce loisir.
Structurer une offre sous la forme de circuits
Passeurs de mémoire rassemble en un endroit toutes les informations disponibles de certaines familles qui ont vécu sur le territoire. Bérubé, Lévesque, Deschamps, Lizotte, Michaud… voilà quelques noms qui résonnent sur les vastes plaines du Kamouraska.
Pour quelques dollars, les visiteurs peuvent télécharger les circuits autoguidés et partir à la découverte de la région. Des récits, des faits, des photos, des bâtiments et des vestiges ponctuent les itinéraires. L’organisme Parcours Fil Rouge a également installé des « marqueurs familles » dans le but d’identifier des lieux précis, par exemple la terre de certains ancêtres. Au cimetière de la localité, un « mémorial » facilite l’identification des sépultures associées à ces familles.
Exemple du circuit Bérubé
Source : Parcours Fil Rouge
Exemple de « marqueur famille » de François Soucy
Source : Parcours Fil Rouge
Le « mémorial » du cimetière Notre-Dame-de-Liesse de Rivière-Ouelle
Source : Parcours Fil Rouge
En ligne, les utilisateurs ont accès à un tableau généalogique qui permet de repérer les personnes appartenant aux premières générations de la famille, ainsi que d’autres personnes mentionnées durant le circuit. Le site Web rassemble également des photos et des liens utiles, notamment vers l’association de familles ou vers la chronique de l’historien Yves Hébert du journal Le Placoteux.
Un projet qui encourage la mobilisation de partenaires
Dans le Kamouraska, les principaux partenaires sont les municipalités de Rivière-Ouelle et La Pocatière. Plusieurs organismes culturels et touristiques ainsi que des associations de familles collaborent également au projet. Par exemple :
- La seigneurie des Aulnaies ;
- La chapelle du quai de Rivière-Ouelle ;
- L’association des familles Soucy ;
- Groupe GID ;
- Le journal hebdomadaire Le Placoteux.
Certains partenaires contribuent financièrement au projet. D’autres constituent des points de vente pour les circuits et le livre. Plusieurs échangent de la visibilité sur leur site Web ou participent au rayonnement du projet de diverses façons.
Une offre bien accueillie
Depuis leur lancement en 2018, les circuits gagnent en popularité. Malgré le contexte pandémique, une augmentation du nombre d’utilisateurs a été observée. L’intérêt s’avère plus marqué chez les 55 ans et plus, qui constituent plus de 60 % de la clientèle.
En juin 2021, le site Web de Passeurs de mémoire fait peau neuve et devient disponible en version anglophone sous l’appellation « Trace my Roots ». Les initiateurs du projet ciblent notamment les touristes provenant de la Nouvelle-Angleterre et qui s’intéressent à l’histoire de leurs ancêtres kamouraskois.
Est-ce que d’autres régions québécoises développeront à leur tour des circuits ayant pour thème la généalogie ? La réponse est oui ! L’aventure se poursuivra donc aussi sur d’autres territoires en 2022.
Source image à la une : Paysage kamouraskois en automne. (Photo : André Lavoie, 2018, Parcours Fil Rouge)
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Source(s)
- De Jaeger, Jean-Marc et Sanclemente, Marine. « Comment la France veut séduire les touristes nord-américains en quête de leurs origines », Le Figaro, 4 mars 2020.
- Gendron, Stéphanie. « Tourisme généalogique : une étape de plus est franchie », Le Placoteux.com, 13 janvier 2021.
- Observatoire Valaisan du Tourisme. « Voyage au pays de ses ancêtres : tourisme généalogique », 1erfévrier 2021.
- Parent, Anne Marie. « Voyager sur la trace de ses ancêtres », Camper au Québec 2021, p. 106-109, 2021.
- « Le tourisme généalogique : Décryptage des voyages sur la terre des ancêtres », 27 mars 2020.
- Raulin, François. « Le tourisme généalogique québécois, à la rescousse des campagnes normandes ? », La Conversation, 30 octobre 2017.
- Réseau de veille en tourisme. Entrevue avec Maude Gamache-Bastille, réalisée le 10 juin 2021.
Radio
- Tout un matin. « Le Québec, paradis de la généalogie : Entrevue avec Rénald Lessard », Radio-Canada, 29 novembre 2019.
- Le 15/18. « Tourisme généalogique : Entrevue avec Marcel Fournier, historien et généalogiste », Radio-Canada, 18 décembre 2019.
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