Habitudes des Québécois en matière de planification de voyages
Les parents et amis (58%) demeurent la principale source d’inspiration des Québécois pour leurs voyages, devant Internet (46%). Parmi les Québécois qui utilisent le Web, le quart consultent les sites des établissements d’hébergement comme principale source d’inspiration pour leurs voyages au Québec. Le Réseau de veille en tourisme, le ministère du Tourisme du Québec et un regroupement d’associations touristiques régionales et sectorielles ont récemment réalisé une étude sur le comportement des voyageurs québécois et leurs habitudes sur le Web. Voici la troisième analyse d’une série de cinq tirées de cette étude. Nous vous présentons ici les résultats concernant les habitudes des Québécois en matière de planification de voyages d’agrément.
L’enquête Ipsos-RVT consiste en un sondage en ligne auprès de 3 058 Québécois (Pour la méthodologie détaillée, lire: Habitudes générales de voyage des Québécois et les faits saillants de l’étude).
Tout commence par une inspiration
L’adoption d’Internet par les Québécois pour la planification de voyages est maintenant généralisée. L’étape de l’inspiration représente le moment où le consommateur n’est pas encore fixé sur son plan de séjour, mais où il se met activement à la recherche d’idées. Les proches servent encore de principale bougie d’allumage (58%) à un projet de voyage, devançant le Web (voir graphique 1).
Pour les vacances dans le Sud, la situation est différente, car Internet constitue la première source d’inspiration (68%). Quant aux brochures, dépliants et guides gratuits, ils demeurent un facteur de décision d’une personne sur quatre. L’influence des agents de voyages varie selon la destination: 47% pour le Sud, 38% pour une destination d’outre-mer (excluant le Sud) et seulement 2% pour le Québec.
Les pour et les contre du Web
On a mesuré sur une échelle de 1 à 10 les principaux critères incitant l’utilisation du Web, où 1 signifie «ne me motive pas du tout», et 10, «me motive beaucoup» (voir graphique 2). Plusieurs facteurs tels que l’instantanéité de l’information (63%) et la flexibilité et l’économie de temps (60%) incitent les Québécois à utiliser Internet pour planifier et réserver un voyage en général.
Quant aux critères qui découragent l’utilisation d’Internet, il n’en existe pas de majeurs aux yeux des Québécois (voir graphique 3). Pour cette échelle, 1 signifie «ne me décourage pas du tout», et 10, «me décourage beaucoup». Les obstacles proviennent surtout du manque potentiel de sécurité des transactions et de l’impossibilité de parler à quelqu’un pour poser une question particulière ou obtenir du soutien.
Où s’inspire-t-on sur le Web?
Uniquement devancés par les moteurs de recherche, les sites Web d’établissements d’hébergement figurent parmi les plus consultés par les Québécois dans leur recherche de la destination de leur dernier voyage au Québec (voir graphique 4). Pour les voyages hors Québec, les sites d’agences en ligne arrivent au premier rang.
Toutefois, lorsqu’ils se servent du Web comme source d’inspiration, les Québécois ne se limitent habituellement pas à une seule source d’information (voir graphique 5). Lorsqu’on ajoute les autres mentions possibles, on remarque qu’ils ont d’abord utilisé les moteurs de recherche (55%) et les sites d’établissements d’hébergement (54%). Une personne sur trois a déjà consulté Bonjourquebec.com pour trouver des idées de séjour au Québec.
Les habitudes des Québécois sont très différentes lorsqu’il s’agit de trouver des idées de voyages à l’extérieur de la province. Après les moteurs de recherche, ce sont les sites d’agences de voyages en ligne (46%) et les sites de partage de commentaires tels que TripAdvisor (39%) qui exercent la plus grande influence. Mentionnons aussi que 47% des Québécois ont consulté des sites de voyagistes tels que Transat dans le cas d’un voyage dans le Sud.
Les voyageurs recherchent d’abord du contenu informationnel comme source d’inspiration (voir graphique 6). Pour leur séjour au Québec, ils se sont beaucoup intéressés aux fiches d’information et aux articles sur la destination (45%) ainsi qu’aux répertoires et aux compilations des attraits et des activités offertes (43%).
Lorsqu’ils voyagent vers le Sud, une majorité de Québécois (57%) consultent des sites de partage de commentaires. Les avis d’experts sur le Web sont particulièrement prisés (25%) pour les voyages d’outre-mer.
Après l’inspiration, la planification
Une fois l’idée du voyage arrêtée, le consommateur passe à l’étape de la planification (voir graphique 7). À ce moment, Internet joue un rôle encore plus important: 63% des Québécois l’ont utilisé pour planifier leur dernier voyage au Québec, loin devant les conseils des parents et des amis (45%). Pour les destinations hors Québec, l’écart entre les deux sources d’information est encore plus prononcé: 73% comparativement à 42%.
Près d’un voyageur sur trois s’est servi de cartes géographiques pour planifier son séjour à l’extérieur du Québec (hormis les voyages dans le Sud). Quant aux agents de voyages, ils sont particulièrement appréciés pour les destinations du Sud (47%) et les voyages d’outre-mer (38%).
Par ailleurs, la saison du voyage influe sur les habitudes de planification du consommateur. Ce dernier utilise davantage le Web pour ses vacances hivernales. Cela s’explique en partie par la popularité du Web dans la planification des voyages dans le Sud. Le consommateur semble toutefois plus actif dans ses démarches de planification de vacances estivales lorsqu’il privilégie des outils tels que les guides touristiques gratuits (32%), les brochures et les dépliants (36%).
Comparer les prestations
Après avoir pris les principales décisions quant au type de voyage, à la destination et aux dates du séjour, le consommateur passe ensuite à la phase du magasinage, où il s’informe et compare les différents produits touristiques. Les types de sites consultés en premier lieu sont assez diversifiés, selon les habitudes de chacun et le type de prestation dont il est question. Pour les voyages au Québec, les moteurs de recherche et les sites d’établissement d’hébergement sont de loin les plus utilisés par une majorité d’internautes. Plus exactement, ce sont les répertoires et les compilations d’attraits et d’activités ainsi que les fiches d’information et les articles sur la destination que les Québécois jugent utiles pour s’informer ou comparer des produits touristiques du Québec (voir graphique 8). Fait intéressant, les contenus promotionnels sont plutôt appréciés des consommateurs (27%).
L’hébergement (86%) demeure la dimension du voyage la plus magasinée sur le Web pour un séjour au Québec, suivi du secteur de la restauration (voir graphique 9). Dans le cas d’un voyage en Europe ou ailleurs dans le monde, quatre internautes sur dix ont cherché de l’information sur des vols.
Lors des deux prochaines analyses tirées de la même étude, nous traiterons des comportements de réservation pour ensuite nous attarder sur la mobilité et l’utilisation des médias sociaux.
Source:
– Réseau de veille en tourisme de la Chaire de tourisme Transat de l’ESG UQAM. «Comportement Web des Québécois – Sondage Ipsos Descarie – RVT», mai 2011.
Vous désirez diffuser cet article ? Voir notre politique de diffusion ›
C’est un beau portrait… Une question me vient en tête; comment avons-nous cerner les 3 058 internautes québécois?
Qui sont-ils? Des québécois sélectionnés par téléphone au préalable ou « randomly picked » ? Le sondage était-il disponible aux mobinautes nomades et sédentaires ou seulement aux internautes à domicile fixe?
La période du 8 au 22 mars est souvent caractérisée par une semaine de relâche ou une partie de la population estudiantine s’envole. J’ai hâte de lire la suite de cette série. Bien à vous! Bruno Leest
Il ne s’agit pas d’un sondage téléphonique mais bien d’un enquête réalisée à partir d’un panel Web représentatif de la population québécoise. Les informations concernant les aspects méthodologiques du sondage, à savoir les critères de sélection des répondants, sont mentionnées dans ce document :
http://dev2.veilletourisme.ca/wp-content/uploads/2011/07/Faits_saillants-Comportement_Internet_des_voyageurs_qu%C3%A9b%C3%A9cois.pdf
Sympa cette étude.
L’étude devrait être faite aujourd’hui en France afin de mieux cerner les comportements des français par rapport aux offres d’hébergements et offres touristiques via internet.
Pour ma part et par expérience, le phénomène internet offre de plus en plus de solutions immédiates et la qualité de l’information apportée sur le site web est un gage de confiance pour les touristes en quête d’authenticité.
Nous en faisons tous les jours l’expérience par rapport à nos clients…
Pour une comparaison: Le comportement des Suisses en matière de réservation et de voyages.
L’assurance de voyage Mondial Assistance / ELVIA publie chaque année une étude sur le comportement des Suisses en matière de réservation et de voyages (disponible uniquement en allemand).
http://www.mondial-assistance.ch/firmen/presse/news/reiseverhalten.aspx
Une étude très intéressante Claude, merci du partage. Je pense que si elle avait été réalisée en France, les résultats seraient sensiblement les mêmes sachant que nous avons aussi quelques années de retard par rapport aux comportements des voyageurs américains par exemple 😉 Qu’en penses-tu ?
Merci Mathieu pour ton commentaire. Je suis d’accord avec toi, nous avons tendance à observer ici un certain décalage en ce qui concerne la vitesse d’adoption des comportements Web dans le domaine du voyage par rapport aux États-Unis. Même si les données ne sont pas tout à fait comparables, on remarque que le Québec et certains autres marchés comme la France présentent, dans l’ensemble, des comportements similaires.