Davantage de voyageurs d’outre-mer au Québec en 2011: les Chinois et les Allemands se distinguent
En 2011, le Québec a connu les meilleurs résultats des cinq dernières années en termes d’arrivées de voyageurs d’outre-mer. Les marchés chinois et allemand ont affiché les plus importantes hausses de l’année, soit 26% et 25% respectivement. Bien que leur croissance soit d’ordre plus modeste (près de 8%), les Français triomphent toujours au palmarès des arrivées avec plus de 315 000 visiteurs et représentent ainsi près de 30% de tous les voyageurs d’outre-mer de la province.
Cette analyse s’appuie sur des données issues d’un traitement spécial effectué à partir de l’Enquête sur les voyages internationaux de Statistique Canada. Elle se concentre sur les visites-province provenant de 13 marchés d’importance au Québec.
Variation et répartition des voyageurs d’outre-mer
Selon l’Organisation mondiale du tourisme, le nombre d’arrivées de touristes internationaux dans le monde a joui d’une croissance de près de 5% en 2011. Pour cette même période, au Québec, ce sont près de 1 137 000 touristes d’outre-mer qui ont été accueillis, soit une augmentation de 9% par rapport à 2010 (voir le graphique 1).
Des 13 pays à l’étude, neuf affichent une croissance des arrivées dans la province par rapport à l’an dernier. De surcroît, quatre des cinq principaux marchés d’outre-mer pour le Québec atteignent le plus important nombre d’arrivées des cinq dernières années: la France, l’Allemagne, la Suisse et la Chine.
Les Allemands, résidants de la plus grande puissance économique de l’Union européenne, n’ont jamais autant voyagé et dépensé à l’étranger qu’en 2011. Selon ReiseAnalyse, ils ont effectué près de 70 millions de voyages et dépensé plus de 60 milliards d’euros au cours de l’année. Au Québec, cette euphorie allemande se traduit par une hausse importante de 25% des arrivées. Il est toutefois surprenant qu’au cours de cette même période, le nombre d’entrées directes au Québec ait diminué de 5,72%. Durant leur visite, d’une durée moyenne de 7,47 nuitées, ils ont dépensé 732$ dans la province. Au cours de cette même période, on note une diminution de 8% de voyageurs allemands au Canada et une croissance de 6% aux États-Unis.
Le marché chinois gravit encore une fois les échelons, passant du 8e au 5e rang en seulement un an. Un peu plus de 40 000 Chinois ont voyagé seuls (58,5%) ou accompagnés d’une autre personne (33,9%) dans la province. Ils passent en moyenne quatre nuitées et dépensent près de 460$ au cours de leur visite. La croissance de ce marché se perçoit également dans le reste du Canada. Le pays enregistre une hausse de 22% par rapport à 2010, une augmentation légèrement plus faible que celle du Québec, mais tout de même la plus haute de tous les autres marchés cibles de la Commission canadienne du tourisme. Au cours de cette même période, les États-Unis connaissent une progression impressionnante de 36% vis-à-vis ce marché.
La baisse la plus significative est celle du marché italien (-29,2% par rapport à 2010); l’Italie glisse ainsi du 4e au 6e rang. La fragilité de l’économie italienne et la force du dollar canadien pourraient en partie expliquer cette diminution.
Indicateurs selon le but du voyage
Les voyageurs d’outre-mer choisissent principalement le Québec pour des raisons d’agrément (voir le graphique 4). On remarque une croissance de chaque segment de voyageurs, tous buts de voyage confondus. L’augmentation la plus importante consiste en les visites de parents et d’amis (11,6%). Malgré une hausse des voyageurs d’agrément, les résultats de l’année 2011 n’atteignent toujours pas ceux de 2007 et de 2008.
Les touristes d’outre-mer voyagent généralement seuls (42,5%) ou à deux (35,7%) et demeurent en moyenne 8 jours (affaires), 11 jours (agrément) et 18 jours (parents et amis). Bien qu’ils séjournent dans la province pour une plus courte période, les voyageurs d’affaires dépensent plus que les autres au cours de leur passage (1288$).
Fréquentation des régions
Les deux régions qui connaissent les plus importantes hausses de visiteurs d’outre-mer par rapport à l’année 2010 sont le Bas-Saint-Laurent (40%) et l’Outaouais (47%). À l’inverse, celles qui affichent les plus imposantes baisses s’avèrent Charlevoix (-41%) et Laval (-39%).
Montréal connaît une très bonne année 2011 avec une hausse de 8,1% de voyageurs d’outre-mer (voir le graphique 6). Porte d’entrée pour une majorité de visiteurs, plusieurs s’y attardent avant de se diriger vers d’autres régions, mais sont aussi nombreux ceux qui la perçoivent comme unique destination. Ainsi, la métropole est fréquentée par 78,2% des touristes d’outre-mer.
Québec, quant à elle, profite d’une hausse de fréquentation (14,5%) encore plus importante que celle de Montréal, lui permettant de retrouver une popularité allant même au-delà de celle éprouvée lors des célébrations de son 400e anniversaire en 2008. Mentionnons enfin que près d’un voyageur d’outre-mer sur deux (45,2%) l’a visitée lors de son séjour dans la province.
Saisonnalité
Parmi les marchés non européens, les Australiens et les Mexicains visitent davantage le Québec au printemps alors que les Brésiliens, les Chinois et les Japonais choisissent l’été (voir le graphique 8).
Les voyageurs européens profitent davantage de l’été pour venir au Québec (voir le graphique 9). Au total, 305 700 d’entre-eux sillonnaient la province au cours de cette période, alors qu’ils étaient 86 500 durant l’hiver, 173 800 au printemps et 100 800 à l’automne.
En somme, le Québec a bien performé sur ses principaux marchés d’outre-mer en 2011. Même s’il importe de courtiser les nouveaux marchés porteurs tels que la Chine, il ne faut pas minimiser nos efforts envers ceux plus traditionnels comme la France, car ils demeurent très dynamiques et enregistrent de bonnes performances. Rappelons-nous que dans le contexte actuel, où règne une très forte concurrence, rien n’est assuré pour les prochaines années.
Sources:
– Commission canadienne du tourisme. «Tourisme en bref, bilan de l’année 2011», 6e édition.
– Organisation mondiale du tourisme. «UNWTO world tourism barometer». Volume 10, juillet 2012.
– Statistique Canada. «Enquête sur les voyages internationaux», traitement spécial, 2010.
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Je suis surpris de la faible dépense moyenne journalère associée à ce tableau statistique ???