La plongée sous-marine au Québec: pourquoi pas?
Depuis 40 ans, la plongée sous-marine affiche une croissance soutenue dans le monde. Pour les adeptes, c’est une raison de voyager. Cette activité de niche évoque naturellement des visions de récifs coralliens des mers du Sud, mais elle se pratique également dans les eaux froides. Des aventures subaquatiques sont déjà proposées en Antarctique, en Alaska et près des icebergs de Terre-Neuve. La baie Georgienne et la Colombie-Britannique figurent quant à elles parmi les 10 meilleurs sites de plongée au monde. Où en sommes-nous, au Québec?
Les images féeriques des documentaires, l’amélioration des combinaisons isothermiques, les caissons étanches à prix accessible pour les caméras (certains transforment l’iPhone en véritable ordinateur de plongée) et la création de récifs artificiels contribuent à stimuler la participation à ce sport. Une tendance récente fait de la plongée une activité de mise en forme pratiquée par des célébrités, ce qui en accroît la popularité. L’observation des requins connaît un engouement, mais d’autres grands animaux marins piquent également la curiosité des plongeurs (lamantins, dauphins, baleines).
Aperçu du marché
La principale organisation internationale de formation des plongeurs sous-marins (PADI) décerne depuis 2001 plus de 900 000 nouveaux certificats d’aptitude chaque année, avec un chiffre record de 954 000 en 2004. Le nombre des certificats émis atteignait en 2011 plus de 20 millions, soit deux fois plus qu’en l’an 2000 (voir le tableau 1). Un plongeur certifié n’est pas nécessairement actif, mais la certification démontre son intérêt et sa préparation pour le sport.
Selon The Outdoor Foundation, 9 320 Américains ont fait de la plongée en apnée en 2011 et 2 580 de la plongée sous-marine. Pour plus d’informations sur le profil des plongeurs américains et canadiens (données 2006), lisez la capsule complémentaire à cette analyse.
La plongée au Québec
Riche en eau, le Québec offre environ 75 lieux de plongée intéressants cités dans les guides les plus utilisés. Après consultation de divers intervenants et sources, on peut nommer parmi les meilleures références à promouvoir:
- Les Escoumins
- L’île Bonaventure
- Les îles de la Madeleine
- Le parc sous-marin du Lac Saint-François
- Le lac Sacacomie
- Le lac Clair
- Le lac des Piles
- La carrière Flintkote à Thetford Mines
- La carrière de Kahnawake
- La carrière Morrison à Wakefield
Source: Le parc sous-marin du Lac Saint-François offre plusieurs épaves et quatre sites de plongée, dont celui de Saint-Anicet, où l’on peut pénétrer dans un avion bimoteur de 1942.
Le monde de la plongée au Québec est bien organisé par un organisme fédérateur, la Fédération Québécoise des Activités Subaquatiques (FQAS), qui a comme membres:
- 38 écoles de formation;
- 21 clubs de plongeurs;
- 13 bases de plongées;
- 15 transporteurs nolisés pour accéder aux sites de plongée;
- 14 organisateurs de voyages de plongée, principalement à l’étranger;
- le Réseau de Suivi de la Biodiversité Aquatique (RSBA), qui recense et géoréférence sur son site Web la biodiversité des eaux du Québec avec ses membres observateurs; c’est une source de motivation et d’information pour les plongeurs et un canal de diffusion des photos de leurs observations;
- de bonnes sources de renseignements Web ou imprimées sur les sites de plongée.
Par contre, l’eau froide est un frein à la pratique; difficile de plonger agréablement en mer sans combinaison étanche.
Source: Aquart. Un événement unique: Aquart, une galerie d’art sous l’eau à la carrière Flintkote, à Thetford Mines.
Pour des raisons de sécurité, le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) impose une certification à renouveler tous les trois ans pour la pratique de la plongée sous-marine au Québec. Les touristes et personnes certifiées hors du Québec peuvent obtenir un permis pour un prix modique.
Pistes de développement touristique
La plongée sous-marine ou en apnée touristique reste un micromarché qui a un potentiel d’expansion au sein de l’offre «aventure écotourisme». Le marché québécois est la meilleure cible. Pour grandir, les différents acteurs du secteur doivent courtiser l’Ontario, le nord-est des États-Unis et l’Europe francophone.
Par la mise en valeur de la biodiversité nordique des expériences subaquatiques en milieu marin, la plongée avec les phoques ou sous la glace pourrait devenir un attrait exotique. Aquart, un événement unique où l’on expose des œuvres d’art sous l’eau (carrière Flintkote, à Thetford Mines), serait une occasion d’attirer l’attention de la clientèle potentielle. Compte tenu de l’intérêt des plongeurs pour le plein air en général et la culture, ce sport doit être associé avec diverses activités.
Photo: Sonia Giroux, Réseau d’observation de mammifères marins (ROMM). Les phoques peuvent devenir des compagnons de plongée, notamment près de l’île Bonaventure, de Forillon et des îles de la Madeleine.
La promotion par le Web et les médias sociaux de même que la diffusion d’articles dans les magazines spécialisés semblent les approches marketing les plus raisonnables. En 2012, seule une entreprise spécialisée en plongée est membre d’Aventure Écotourisme Québec. L’alliance d’autres intervenants de ce secteur avec cet organisme aiderait à positionner le produit sur de nouveaux marchés.
L’offre de sites de plongée en eau douce est abondante. La visite d’épaves est aussi possible, mais l’offre ontarienne est plus diversifiée qu’au Québec en la matière. L’éloignement des grands centres et l’eau froide restent des contraintes au développement des sites marins. La création de récifs artificiels favoriserait toutefois l’attrait de certains sites, la biodiversité aquatique et la sécurité du sport.
Sources:
– Côté, S. «Les naufrages du Québec au XXe siècle, Broquet, 2012.
– Fédération Québécoise des Activités Subaquatiques (FQAS). Compilation spéciale des certificats de qualification émis à des étrangers en 2011 pour la plongée sous-marine au Québec.
– FQAS. «En profondeur», vol. 10 no 4, vol. 11 nos 1, 2, 3 et 4, et vol. 12 no 1.
– Giguère, L. «Guide des sites de plongée du Québec», Broquet, mai 2008.
– Lang Research Inc. «TAMS 2006 – U.S. activity profile: scuba diving & snorkeling while on trips», en-corporate-canada.travel, 2006.
– Lang Research Inc. «Canadian Travel Market. Freshwater Scuba Diving & Snorkeling While on Trips of One or More Nights», it.gov.nt.ca, 19 octobre 2007.
– Menly. «Coque étanche pour iPhone conçue pour la plongée sous-marine», menly.fr, 26 juillet 2012.
– Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport. Compilation spéciale des certificats de qualification pour la plongée sous-marine au Québec, 2007 à 2011.
– The Outdoor Foundation. «2012 Outdoor Recreation Participation Topline Report», outdoorfoundation.org, 2012.
– PADI. «Worldwide Corporate Statistics 2011», padi.com, mis à jour en février 2012.
– Tourisme Queensland. «Dive Tourism», tq.com, consulté le 30 novembre 2012.
– Walters, J. «New Celebrity Fitness Trend: Scuba Diving», shape.com, 23 janvier 2012.
Sites Web:
– Aquart
– Fédération Québécoise des Activités Subaquatiques
– Neptune
– Parc sous-marin du Lac Saint-François
– Réseau de Suivi de la Biodiversité Aquatique
Henri Chapdelaine – Consultant senior Union V |
Détenteur d’une maîtrise en aménagement du territoire de l’Université d’Ottawa et d’une licence en géographie de l’Université Laval, Henri Chapdelaine a mené une carrière de 36 ans dans les domaines du développement économique et touristique au gouvernement du Québec.S’étant joint au ministère du Tourisme en 1985, il a occupé divers postes d’encadrement, notamment comme directeur général du développement, directeur général de la recherche et de la planification et directeur général des services aux clientèles touristiques. Il a été responsable du développement du système de gestion de la destination BonjourQuébec.com.Depuis sa retraite en 2007, il agit comme consultant senior. En 2011, il fait partie de l’équipe de l’entreprise Vecteur 5 et il a fondé sa propre entreprise de communications, Union V. |
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J’aimerais aussi apporter à votre attention qu’il existe depuis maintenant un an un site internet en Amérique du Nord dédié exclusivement à la vidéo sous-marine: http://www.nepteau.tv.
Le Centre de plongée Nepteau en partenariat avec Les Productions Richard Lahaie, sont fiers de vous accueillir sur Nepteau.tv! Cette association marque un tournant majeur dans le monde de la plongée sous-marine au Québec. Enfin réunis sur le même plateau de tournage : vingt-huit années d’expériences d’Éric Lachance du Centre de plongée Nepteau et vingt-cinq années de réalisations de Richard Lahaie.
Le centre de plongée Nepteau est un leader dans le monde de la plongée sous-marine au Québec depuis 35 ans. Éric Lachance dirige les destinées de Nepteau depuis 1992. De plus, il plonge chaque semaine depuis l’âge de seize ans. Va-t-il être intronisé dans le temple de la renommée du monde de la plongée sous-marine avec ses 1500 plongées à son actif? Histoire à suivre.
Richard Lahaie a su imposer son style à la télévision québécoise au cours des vingt dernières années. On lui a décerné neuf prix Gémeaux dont le prix Gémeaux les immortels de la télé pour la production Annie et ses hommes. Dernièrement, on lui a remis le prix Gémeaux pour la réalisation du téléroman Yamaska.
Dans le cadre de notre association, nous avons produit et réalisé plus de 70 reportages vidéos et une douzaine d’autres sont actuellement en post-production. Nous abordons des sujets aussi variés que: comment plonger sur l’épave le Henry C. Dariaw, comment choisir un masque de plongée ou bien la présentation de la plongée sous-glace.
Notre objectif est de faire connaître tout le potentiel que recèle le majestueux fleuve Saint-Laurent. Pourquoi ne pas partir à la découverte de la necture tachetée en amont de Montréal ou bien observer les concombres de mer se lécher les doigts! Il y a tant de richesses à voir et à observer que nous n’avons pas assez d’une vie pour tout apprécier. Les épaves se comptent par centaines. Il est possible de plonger sur plus de 200 d’entre elles à moins de deux heures de Montréal.
J’ignorais l’existence de Nepteau TV, mais cela ajoute une information qui peut aider au développement de la plongée au Québec. C’est un bon moyen de faire valoir notre particularité.