Dernières tendances dans les parcs animaliers
Les parcs animaliers conservent un grand pouvoir d’attraction touristique, principalement en vertu de la popularité qu’ils connaissent auprès des familles. Le développement d’activités axées sur la conservation, l’écotourisme et l’éducation permet aux jardins zoologiques et aux aquariums de maintenir leur attrait tout en ciblant de nouvelles clientèles. L’achalandage est en forte hausse chez les Canadiens et les stratégies innovantes dont font preuve les gestionnaires n’y sont certes pas étrangères.
Conservation: synonyme d’achalandage
Les zoos de type safari, où les animaux se promènent librement dans leur habitat, figurent parmi les concepts les plus populaires. On note également une tendance à la spécialisation des parcs animaliers. Ces derniers deviennent de véritables parcs à thème qui concentrent leurs activités sur des aspects précis de la vie animale ou sur des espèces particulières, par exemple un parc de singes. Ainsi, la différence entre les parcs animaliers et les parcs à thème s’estompe alors que les deux complètent leur offre avec des équipements de divertissement et des spectacles d’animaux.
C’est la prise de conscience de plus en plus forte de la population envers le bien-être des espèces animales qui a entraîné la baisse de popularité des zoos traditionnels avec cages et murs de béton. Cette pression sociale a toutefois eu pour effet d’augmenter significativement les coûts pour les institutions qui doivent adopter des standards de soins beaucoup plus rigoureux qu’auparavant.
Ce virage «vert» des jardins zoologiques s’est avéré bénéfique tant pour les animaux que pour les visiteurs qui apprécient davantage ce type d’environnement plus naturel. Cela a aussi eu l’effet de stimuler la demande qui continue d’afficher une croissance soutenue. Alors que les zoos mettent l’accent sur leur rôle envers la conservation des espèces menacées, les visiteurs répondent positivement, avec le sentiment qu’ils soutiennent une cause qu’ils jugent importante.
Une image rajeunie
L’un des principaux défis des attractions en général consiste à se démarquer de la concurrence et à offrir une expérience innovatrice. À cet effet, les récents projets de développement des parcs animaliers cherchent à développer une forte image de marque, appuyée d’un concept unique, souvent doté d’une approche favorisant l’authenticité et les saveurs locales.
La dimension d’apprentissage est un aspect que plusieurs institutions exploitent avec succès dans leur stratégie de marketing. Par exemple, la campagne promotionnelle du zoo de Madrid axe son message sur ce que l’être humain peut apprendre du monde animal. La publicité illustrée montre que les éléphants n’abandonnent jamais leurs aînés.
Un autre défi consiste à traduire le sentiment d’immersion du visiteur dans le monde animal. C’est le pari qu’a pris le Wild Animal Park du zoo de San Diego avec une publicité illustrant cette recherche d’expérience. La campagne a eu beaucoup de succès auprès des jeunes âgés de 8 à 13 ans qui éprouvent une fascination pour ce qui «fait peur» tout en étant sécuritaire. Les parents aussi recherchent des activités répondant à ce désir d’excitation, en plus d’activités enrichissantes.
Imagination et surenchère
Les parcs animaliers rivalisent d’imagination pour rehausser la qualité de l’expérience ou pour explorer de nouvelles avenues de développement. Par exemple, le Zuohai Aquarium en Chine tient un tournoi de golf à l’intérieur de l’un de ses bassins. Par ailleurs, les zoos et parcs animaliers n’échappent pas à la surenchère et à la démesure. Citons le Georgia Aquarium et le Dubai Aquarium & Underwater Zoo qui gardent en captivité 60 000 et 33 000 espèces animales respectivement.
Possibilités et inspirations
Les occasions d’affaires sont nombreuses et variées alors que les zoos et les aquariums demeurent des sources crédibles d’information et de préservation de la faune. La demande pour cette dimension d’apprentissage constitue une chance de courtiser divers segments de clientèles, notamment le milieu scolaire et les voyages intergénérationnels.
De plus, de nouvelles avenues de développement telles que le tourisme scientifique et les activités de team building peuvent se révéler intéressantes pour diversifier les sources de revenu. En terminant, sur une note d’inspiration, voici un trio de publicités sélectionnées parmi les meilleures campagnes promotionnelles.
Stimuler la curiosité
Stimuler l’imaginaire
Stimuler l’envie de participer
Des chiffres imposants
Les membres de la World Association of Zoos and Aquariums (WAZA) accueillent annuellement plus de 600 millions de visiteurs, dont 143 millions en Amérique. Aux États-Unis, 29 des 355 zoos affichent un achalandage surpassant le million. Euromonitor évaluait les recettes mondiales à plus de 150 milliards USD pour l’année 2006, une hausse de 29% par rapport à 2002.
Regard sur la clientèle canadienne
À l’échelle canadienne, l’enquête de Print Measurement Bureau (PMB) 2008 révèle que:
- 4,3 millions de Canadiens, dont 978 000 Québécois, ont visité un zoo ou un aquarium au cours des 12 derniers mois;
- l’achalandage est en forte hausse: +43% depuis 2002 (graphique 1);
- ce marché représente 15% de la population de 12 ans et plus;
- l’âge moyen de la clientèle est de 38 ans;
- 36% de la clientèle appartient au segment des 35-49 ans.
- 37% des visiteurs proviennent des grands centres urbains (plus d’un million);
- 28% des visiteurs ont des enfants de moins de 3 ans à la maison;
- 73% des visiteurs proviennent d’un ménage d’au moins 3 personnes (moyenne canadienne: 55%);
- 765 000 Canadiens, dont 115 000 Québécois, y vont au moins trois fois par année (graphique 2), ce qui constitue un important bassin de clients fidèles (repeat).
Une masse de touristes étrangers
En 2006, plus de 132 000 Français ont visité un zoo, un aquarium ou un jardin botanique au Québec (en bleu pâle) comparativement à 276 000 Américains. Il s’agit en fait d’une des activités les plus populaires parmi la clientèle internationale (graphique 3).
En cette période de déprime économique, les parcs animaliers s’inscrivent un peu comme les «blue chip» de l’industrie touristique. Souvent situés à proximité des grands centres urbains, ils font bonne figure dans un contexte de tourisme de proximité qui a la cote.
Sources:
– Derousseau, Ryan. «Fish Tale», Fortune, 21 juillet 2008.
– Euromonitor International. «Tourist Attractions – Canada», septembre 2008.
– Euromonitor International. «Tourist Attractions – World», avril 2008.
– Print Measurement Bureau, 2002-2008.
– Weird Asia News. «World’s First Underwater Golf Tournament», [www.weirdasianews.com/2007/05/16/worlds-first-underwater-golf-tournament, 15 mai 2007.
– Saayman, Melville. «Tourism Marketing: Challenging the Future», WAZA Marketing Conferences, [http://www.waza.org/marketing/marketing_conferences.php?year=2007], 9 octobre 2007.
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