États de proximité et États éloignés: deux profils distingués
Les visiteurs américains au Québec provenant des États éloignés représentent 53% du volume total mais 64% des dépenses touristiques. Quelque 43% d’entre eux visitent le Québec en voiture et les villes de Québec et Montréal reçoivent pratiquement le même pourcentage de voyageurs. Au cours des dernières années, la diminution du nombre de touristes provenant des États de proximité est comparable à celle des visiteurs provenant des États éloignés. Cette analyse compare l’évolution du nombre de touristes de ces deux segments de clientèle ainsi que leur profil et comportement de voyage respectif.
Les États de proximité regroupent ceux qui permettent d’accéder au Québec en six heures de route ou moins, soit New York, New Hampshire, Maine, Vermont, Connecticut et Massachusetts. Le reste des États-Unis est comptabilisé dans le segment «États éloignés».
Un nombre comparable de visites-provinces pour chacun des segments
En 2008, les Américains habitant les États de proximité, New York au premier rang, réalisent 47% des visites-provinces d’une nuit et plus au Québec. Notez les proportions variables de touristes d’affaires, d’agrément et en visite chez des parents ou des amis (graphique 1). Les visiteurs en provenance du Maine ne viennent pratiquement que par agrément, alors que seuls les États de New York et du Massachusetts comptent une proportion notable de touristes d’affaires (14% et 10% respectivement). C’est plutôt parmi les États éloignés que l’on compte une plus forte proportion de voyageurs d’affaires. Quelque 41% des touristes en provenance de l’Illinois viennent au Québec par affaires, 35% dans le cas du Texas, 24% dans le cas de la Californie, 20% dans le cas du New Jersey et 31% dans le cas des autres États (ceux non listés dans le graphique).
La baisse d’achalandage décortiquée
Depuis quelques années, le Québec et le Canada connaissent une diminution importante de l’achalandage touristique américain. Cette baisse est attribuable tant aux États de proximité qu’à ceux éloignés, soit 26% de 2004 à 2008 pour ces deux segments (graphique 2).
D’année en année, les variations du tourisme d’affaires ne sont pas constantes, en particulier pour les États éloignés. De 2006 à 2007, ces États ont enregistré une baisse importante de 15% (graphique 3). Pour le tourisme d’agrément, les variations sont plus régulières, tant pour les marchés éloignés que pour ceux de proximité (graphique 4). Les baisses sont similaires, sauf pour l’année 2005, où la diminution a été moins marquée pour les États éloignés.
De 2004 à 2008, si tous les marchés connaissent une baisse, celle-ci varie considérablement d’un État à l’autre (graphique 5). La diminution de 16% des visiteurs en provenance de New York n’est peut-être pas la plus spectaculaire, mais rappelons qu’il s’agit du premier État émetteur. La Californie et la Floride enregistrent les baisses les moins importantes, et le Maine, la plus prodigieuse. La diminution de 33% attribuable aux autres États modifie grandement la situation globale, puisqu’ils comptent pour 29% des visites-provinces en 2008.
Deux comportements de voyage différents
Les graphiques 6 à 9 présentent des éléments du comportement des voyageurs américains au Québec en 2008, toujours en comparant les États de proximité avec les États éloignés. Rappelons que ces segments représentent un poids relatif similaire en matière de visite-provinces.
Évidemment, les touristes des États de proximité visitent davantage le Québec en automobile qu’en avion, mais il est étonnant de remarquer la proportion importante de visiteurs des États éloignés qui utilisent tout de même l’automobile (43%).
Les visiteurs des États éloignés fréquentent les hôtels dans une proportion plus grande que les visiteurs des États de proximité. Ces derniers séjournent plus fréquemment au domicile de parents ou d’amis.
On remarque des écarts considérables lorsque l’on compare les régions visitées par les touristes américains selon leur État d’origine. Si une proportion semblable visite Montréal, les touristes des États éloignés sont plus nombreux à se rendre à Québec et dans les Laurentides que les touristes des États de proximité.
Dans le cas des deux segments, environ 20% des touristes voyagent avec des enfants, et le tiers viennent en couple. Quelque 38% des visites-provinces des résidants d’États éloignés se font en groupes d’adultes (3 ou plus) contre seulement 28% pour ceux des États de proximité. Ces derniers voyagent seuls dans 12% des cas, et cette proportion est de 9% pour les visiteurs éloignés.
La répartition des voyageurs selon leur âge est similaire pour les deux segments, à l’exception des individus âgés de 20 à 34 ans qui représentent 20% des visiteurs des États de proximité, mais seulement 10% de ceux venant d’États éloignés. Les jeunes de moins de 20 ans représentent 16% des voyageurs, et les individus de 35 à 54 ans, 39% des voyageurs provenant des États de proximité et 42% des États éloignés. Les visiteurs de ces derniers États comptent un peu plus d’individus âgés de 55 à 64 ans (19% contre 14%), alors que les proportions sont semblables pour les individus de 65 ans et plus (11% et 12%).
La majorité des voyageurs américains visitent le Québec pour une durée de trois nuitées ou moins, mais la proportion de visiteurs des États éloignés ayant prolongé leur séjour au-delà de quatre nuitées s’avère plus importante.
Même si le nombre de visiteurs de chacun de ces deux segments et leur décroissance globale au cours des dernières années sont sensiblement comparables, il n’en demeure pas moins que les touristes des États éloignés génèrent plus de recettes touristiques au Québec que ceux des États rapprochés. Non seulement la durée de séjour est généralement plus longue (moyenne de 4,1 nuitées par rapport à 3,1, tous buts de voyage confondus), mais les dépenses moyennes par nuitée sont également plus élevées (177$ par rapport à 151$). En multipliant le nombre de visiteurs par les dépenses moyennes par séjour, on obtient la répartition suivante:
Les États éloignés sont peut-être moins faciles à attirer, mais leur poids relatif ne laisse pas de doute quant à la pertinence de leur accorder une juste part des budgets de promotion.
Source:
– Statistique Canada. «Enquête sur les voyages internationaux», traitement spécial, 2004-2008.
Vous désirez diffuser cet article ? Voir notre politique de diffusion ›
Consultez notre Netiquette