Tour d’horizon des voyages d’affaires en Amérique du Nord
Le tourisme d’affaires domestique en Amérique du Nord est un marché prospère qui, selon les prévisions, a continué de croître en 2013. Autre fait intéressant pour cette même année, la clientèle d’affaires a un comportement sur le Web qui se distingue de celui des voyageurs d’agrément.
Les voyages d’affaires domestiques en hausse
Selon Euromonitor, l’Amérique du Nord se classait en 2012 au cinquième rang mondial en ce qui a trait aux arrivées internationales de voyageurs d’affaires, avec environ 21 millions d’arrivées (moins de 10% de part de marché). Cependant, elle rafle 18% de l’ensemble des voyages domestiques réalisés à travers le monde, soit 342 millions de séjours, ce qui la positionne au deuxième rang derrière l’Asie-Pacifique (64% de part de marché).
2013 devrait marquer la plus forte croissance des voyages d’affaires des Canadiens au Québec pour la période 2012-2017 (+ 3,2%).
Le Conference Board du Canada estime à 10,5 millions le nombre de visites de voyageurs d’affaires canadiens au pays en 2013, ce qui représente une hausse de 2% par rapport à 2012. De plus, 2013 devrait marquer la plus forte croissance des voyages d’affaires des Canadiens au Québec pour la période 2012-2017 (+ 3,2%). Selon le sondage de l’automne dernier de Deloitte, les voyageurs canadiens sont plus nombreux qu’en 2012 à prévoir se déplacer pour affaires autant ou davantage au cours des 12 prochains mois (voir le tableau 1). Ils le feront plus spécifiquement au Canada qu’aux États-Unis ou dans le reste du monde.
Enfin, la durée de séjour d’un voyageur d’affaires au Québec s’est allongée, passant de 2,9 jours en moyenne entre 2001 et 2009 à 3,6 jours durant la période 2010-2012, selon l’Association des bureaux de congrès du Québec.
Les principales destinations nord-américaines pour les voyages d’affaires
Concur, un fournisseur de solutions technologiques, a analysé les budgets voyages et divertissements de ses entreprises clientes, qui totalisaient ensemble 50 milliards de dollars américains en 2012. Selon son classement des villes les plus visitées à travers le monde (hors États-Unis) par les voyageurs d’affaires, établi à partir des nuitées dans les hôtels, 4 villes canadiennes se hissent parmi les 25 premières: Toronto (6e), Montréal (11e), Calgary (14e) et Vancouver (15e). La métropole de l’Ontario est la ville où ces voyageurs dépensent le plus, puisqu’ils doivent débourser en moyenne 391$ US par jour (voir le tableau 2). Le poste de dépenses du divertissement est le plus important pour trois de ces quatre villes, alors que les frais de transport sont les moins élevés pour chacune d’entre elles.
Aux États-Unis, la ville la plus fréquentée par les voyageurs d’affaires, New York, est aussi la plus coûteuse (voir le tableau 3). De manière générale, ceux-ci dépensent en moyenne davantage pour leur hébergement et leur divertissement aux États-Unis qu’au Canada.
Le comportement en ligne des voyageurs lors de la planification
Les voyageurs d’affaires sont plus actifs sur le Web que les touristes d’agrément
Google a mené au printemps 2013 un sondage auprès de 5 000 voyageurs américains de 21 à 54 ans qui ont réalisé au moins un voyage d’agrément (ou 3 pour les voyageurs d’affaires) au cours des 6 derniers mois. Les résultats font état de leur comportement en ligne. Les voyageurs d’affaires sont plus actifs sur le Web que les touristes d’agrément pour toutes les actions, notamment s’inspirer, planifier leur séjour, demander de l’information touristique ou encore visionner une vidéo de voyage (voir le graphique 1).
Les voyageurs d’affaires planifient avant tout leur séjour en naviguant sur les sites des hôtels (68%) et des compagnies aériennes (57%; voir le graphique 2). En comparaison, les voyageurs d’agrément utilisent avant tout les moteurs de recherche (60%), suivis de très près par les sites des marques hôtelières (58%). La proportion des voyageurs d’affaires qui planifient leur séjour sur les sites Web des prestataires est plus importante que pour les voyageurs d’agrément. Une autre disparité dans le comportement de planification de ces deux segments de clientèle est leur fréquentation des sites de location de voitures: 43% des voyageurs d’agrément comparativement à 27% des voyageurs d’affaires.
Voici quelques autres faits saillants du sondage Google concernant les voyageurs d’affaires:
- Lors de la planification du voyage, les principaux critères d’influence sont le prix, la commodité et les expériences passées.
- Ils sont 65% à réserver plus souvent en direct qu’en passant par les agences de voyages en ligne, ce qui représente une hausse de 11% par rapport à 2012.
- La tendance des voyages de type bleisure est bien présente, puisque 57% de ces voyageurs prévoient allonger leur séjour afin de réaliser des activités d’agrément.
- Ils sont 43% à être attirés par les plateformes communautaires telles que Airbnb et Zipcar plutôt que par l’hôtellerie et la location de voitures traditionnelles.
Des voyageurs connectés
57% des voyageurs d’affaires américains ont utilisé leur appareil mobile pour consulter de l’information touristique
Selon le même sondage de Google datant cette fois-ci de 2012, 57% des voyageurs d’affaires américains ont utilisé leur appareil mobile pour consulter de l’information touristique, comparativement à seulement 38% des voyageurs d’agrément.
Par ailleurs, Business Travel News révèle que plus de la moitié des voyageurs d’affaires nord-américains consultent le statut de leur vol en ligne (voir le tableau 4). Les voyageurs de moins de 35 ans effectuent des réservations sur les appareils mobiles et utilisent des organisateurs personnels dans une plus forte proportion que les autres.
Le comportement Web des voyageurs d’affaires fait écho à la tendance générale, qui est de planifier et de réserver soi-même son séjour. Les agences de voyages d’affaires ont dès lors des défis à relever afin de justifier leur utilité. Des changements à surveiller…
– Image à la une ©istockphoto
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Source(s)
– Association des bureaux de congrès du Québec. «Bilan ABCQ 2012 : Le tourisme d’affaires contribue significativement à l’économie en région», congres.com, 12 septembre 2013.
– Business Travel News. «The Frequent Traveler: Finding a Balance», businesstravelnews.texterity.com, 22 octobre 2012.
– Concur. «Expense IQ Report 2013», concur.com, 2013.
– Deloitte. «Naviguer – Nouvelles directions pour le secteur du voyage, de l’accueil et des loisirs», deloitte.com, vol. 7, hiver 2013.
– Euromonitor. «Passport – Forecast revisit for the global travel and tourism industry», euromonitor.typepad.com, mars 2013.
– Google. «The 2013 Traveler», google.com, novembre 2013.
Il serait intéressant de pouvoir décortiquer la nature des voyages d’affaires, tâche souvent difficile par manque de rigueur des informations disponibles. en effet, les stratégies pour attirer cette clientèle varient en fonction du but du voyage : un congrès, un voyage motivation (« incentive »), une réunion d’entreprise, etc. En sus, plusieurs entreprises obligent leurs employés à centraliser leurs réservations via leur agence interne, ce qui représente un pourcentage non négligeable.
En effet, le but des voyages d’affaires n’est pas toujours précisé, mais il y a tout de même des études exclusivement sur les réunions d’affaires, comme en témoigne notre récente analyse « Prévisions 2014 pour les réunions d’affaires »: http://dev2.veilletourisme.ca/2014/02/03/previsions-2014-pour-les-reunions-daffaires/
Quant aux voyages de motivation et au marché des congrès, nous gardons l’œil ouvert!
En ce qui concerne les politiques voyages des grandes entreprises, on observe une libéralisation des pratiques; l’employé étant plus autonome dans la planification et la réservation de ses déplacements d’affaires. Ceci s’explique pas la montée des agences de voyages en ligne qui peuvent offrir des prix plus avantageux que les agences de voyages d’affaires.