Capsule – Les gwikis et le tourisme
La réalité augmentée pourrait changer notre façon de voyager en nous permettant d’être mieux renseignés une fois rendus à destination, mais pourrait-elle nous servir avant notre départ?
N’importe quel guide de tourisme d’aventure vous dira que ce qui compte avant tout est de gérer les attentes des clients (et de leur en donner plus ensuite). Les organisations de gestion de la destination devraient veiller à ce que leur publicité corresponde à la réalité de la destination et que les expériences soient à la hauteur des attentes des touristes.
Il existe de plus en plus d’outils nous donnant la possibilité de gérer nos attentes. Il y a des guides sur mesure, comme Off Beat Guides, qui créent un PDF (que vous recevez par courriel en quelques jours) selon vos dates de séjour et vos préférences de voyage. Et si nous pouvions connaître l’essence d’un lieu avant même d’y être physiquement? À cet égard, le projet Visible Past (VPP) – mis sur pied par l’Université Purdue – semble très intéressant. Le VPP a pour but « d’améliorer la recherche ainsi que l’enseignement en classe et dans les musées en exploitant les attributs spatiaux et temporels implicites de l’information ». Bon, d’accord, passer d’un guide PDF à un wiki géographique peut sembler audacieux, mais soyez patients.
Le projet Visible Past combine réalité virtuelle, informations géodépendantes et l’approche wiki (de Wikipedia, que nous connaissons tous). Les données du wiki géographique ou gwiki, sont liées à des sites et sont horodatées – ce qui permet au système de recréer des situations historiques. Par exemple, un utilisateur peut se promener dans le Forum romain tel qu’il était en 400 apr. J.-C. ou Omaha Beach en 1944.
Image d’un étudiant utilisant le CAVE du Envision Center de l’Université Purdue pour explorer la Rome antique. Image du wiki du projet Visible Past
Actuellement, on le présente comme « une toute nouvelle façon d’enseigner l’histoire ». Or, je crois qu’il pourrait également servir au tourisme. Je ne pense pas qu’il éliminera les voyages réels – mais que dire des foires commerciales ou des musées?
Si, grâce à ce genre de technologie, une destination, comme le Groenland, pouvait faire sentir à des touristes éventuels la joie d’une excursion en traîneau à chiens ou la magie d’une aurore boréale, peut-être ces touristes seraient-ils plus tentés de visiter ce pays.
Bien sûr, pour l’instant, les musées peuvent utiliser cet outil pour mettre en valeur leurs expositions ou les différents sites, pour redonner vie à leur histoire ancienne.
Cette analyse a été écrite dans le cadre d’une collaboration spéciale avec Natasha Martin, chercheuse à l’International Institute of Tourism Studies, de l’Université George Washington.
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