Le foodsurfing, tendance de consommation collaborative
Manger chez l’habitant, découvrir la gastronomie locale tout en partageant son repas avec les résidents, c’est possible grâce à tout un réseau de plateformes Web qui jouent les intermédiaires. Bienvenue dans le merveilleux monde du foodsurfing, version « collaborative » des tables d’hôtes françaises et des tables champêtres du Québec!
De quoi parle-t-on?
Le voyageur d’aujourd’hui, c’est bien connu, aime aller à la rencontre des communautés locales. Quoi de mieux que de partager un repas fait maison chez un résident de la destination visitée pour aller à la découverte d’une nouvelle culture et de ses traditions? C’est ce que proposent les plateformes de foodsurfing, qui s’inspirent du concept de couchsurfing. Elles sont destinées à réunir des inconnus autour d’une table en fonction de critères aussi variés que la localisation, le menu, la langue parlée ou les centres d’intérêt. Certains mettent l’accent sur la dimension culinaire, alors que d’autres misent plutôt sur la rencontre ou le caractère culturel de l’activité.
Les plateformes
Il existe plusieurs sites de foodsurfing comme Eatwith, VizEat, qui a acheté Cookening en février 2015, Feastly ou Voulezvousdîner, pour n’en nommer que quelques-uns. Ces plateformes Web mettent en relation hôtes et convives et règlent pour eux les questions pratiques de paiement en ligne et d’assurances.
Comment ça fonctionne?
Sur le site Web VizEat, lancé au début de 2014 en France, les hôtes s’inscrivent gratuitement, proposent un menu et en affichent le coût. Ce dernier sera majoré d’un certain pourcentage perçu par le propriétaire du site de foodsurfing, de manière à ce que l’hôte reçoive 100 % du prix demandé. Par exemple, si l’hôte affiche un tarif de 20 $ par personne, le site le diffuse à 22 $, et gardera donc une commission de 2 $ pour avoir joué les intermédiaires entre l’hôte et l’invité, de même que pour sécuriser le paiement. Lorsque des invités sont intéressés par le repas affiché, l’hôte reçoit une demande de réservation qu’il peut accepter ou refuser.
Source : VizEat
Quant aux « vizEaters », ils y recherchent les repas offerts selon leur destination et leurs envies. Après avoir fait leur choix, ils font parvenir une demande de réservation à l’hôte, qui la validera en leur envoyant un courriel de confirmation. Au moment convenu, il accueille ses invités à sa table pour un repas convivial. À la suite du repas, chacun est invité à fournir son avis et une note mutuelle qui serviront aux prochains utilisateurs de la plateforme. Ils peuvent aussi épingler leurs photos sur Pinterest et les partager sur les réseaux sociaux.
VizEat est la plateforme la plus importante avec ses 1500 repas offerts par mois dans plus de 50 pays, dont 40 % en France (les deux tiers à Paris). L’Italie et l’Espagne enregistrent une croissance de 25 % de leur offre de repas.
Des thématiques variées
Sur Voulezvousdîner, les offres sont rassemblées principalement par villes et par thématiques :
Source : Voulezvousdîner
Des lieux parfois inusités
CookNmeet, quant à elle, propose des repas dans des lieux improbables de la capitale. Par exemple, une hôte journaliste offre de partager un dîner au sein des locaux d’une rédaction de presse, elle-même située dans les anciens Frigos de Paris; une autre, de pique-niquer sur un toit de Paris et une troisième, de partager un repas à l’intérieur de sa galerie d’art.
Des membres certifiés
Mentionnons qu’avec Cookening, les hôtes sont triés sur le volet par l’équipe du site, qui vérifie leur sérieux et la qualité des mets proposés; même chose sur CookNmeet, qui affiche le label Cooker certifié (voir l’image) après avoir visité un hôte et s’être assuré qu’il respectait leurs standards de qualité et de sécurité. EatWith, fondé en 2010 à Tel-Aviv, est encore plus exigeant. Ses 500 hôtes répartis dans 30 pays sont scrupuleusement sélectionnés : seuls 3 ou 4 % des postulants sont retenus après avoir été visités à domicile par un membre de l’équipe. EatWith propose ainsi des repas concoctés par des professionnels, des semi-professionnels ou encore des chefs à domicile.
Le soutien de la communauté
Les hôtes inscrits sur Cookening sont soutenus et accompagnés par un blogue qui dispense des conseils pour éviter les impairs lorsqu’ils reçoivent des Américains, des Italiens ou des Japonais, par exemple. Ce blogue est aussi l’occasion de dresser le portrait d’hôtes, de raconter des histoires et des expériences vécues et d’organiser des concours.
Concurrence déloyale?
À ce jour, le foodsurfing ne perturbe pas autant l’industrie touristique, les restaurateurs en particulier, que ne le font d’autres entreprises d’économie collaborative telles qu’Airbnb ou Uber, qui bousculent littéralement les façons de faire. Doit-on parler de concurrence déloyale, ou plutôt d’ajout à l’offre touristique d’une région ou d’une ville? Une chose est sûre, le foodsurfing répond au besoin d’authenticité, de personnalisation et de rencontre des touristes, le tout facilité par la technologie mobile et les réseaux sociaux.
Source de l’image à la une : http://atelierdunumerique.com/le-foodsurfing-sur-la-vague-du-succes/
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Source(s)
– Auvray, Marion. « Le food-surfing ou quand la gastronomie met Internet à table! », atelier.net, 14 juin 2013.
– Bosio, Alice. « Des chefs très particuliers », lefigaro.fr, 30 mars 2015.
– B.R., Hélène. « Foodsurfing : et si vous alliez dîner chez l’habitant? », letudiant.fr, 24 octobre 2014.
– Business Travel.fr. « J’irai dîner chez vous », businesstravel.fr, 3 mars 2015.
– Inquimbert, Anne. « Et si on testait le food-surfing? », ideemiam.com, 18 février 2015.
– Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt. « À la découverte du food-surfing », alimentation.gouv.fr, 9 septembre 2014.
– Villaret, Éloïse. « Le foodsurfing sur la vague du succès », atelierdunumerique.com, 27 novembre 2013.
Sites Web :
Et MyCookr ? 😉
Bonjour !
Un autre site fait une activité similaire c’est MyCookr ! Une sorte de cuisine des réseaux sociaux.
Un site de cuisine entre particuliers sur lequel vous pouvez acheter ou vendre vos plats, faire du foodsurfing, organiser des ateliers de cuisine…
Voici un autre projet intéressant et récent : Food Sweet Food. Un voyage de 6 mois autour du monde à partager des repas avec les locaux.
http://www.lapresse.ca/voyage/trucs-conseils/201507/03/01-4882777-et-si-vous-mangiez-chez-lhabitant.php
Bonjour,
Merci pour ce bel article !
Cette tendance sera-t-elle assez forte pour réveiller ces trop nombreux « restaurateurs » qui cuisinent du surgelé ou du pré-emballé ? Peut-on espérer de ce fait un retour des véritables artisans restaurateurs de terroir ?
Bien à vous,
Xavier
Bonjour,
Merci pour la présentation du #foodsurfing ! Voici une autre plateforme qui propose de partager un repas chez l’habitant autour d’une ville, d’un lieu de visite, d’un événement. https://www.nicetomealyou.fr/