Enjeux touristiques au World Travel Market 2016
Durant le World Travel Market 2016, les participants ont exprimé leurs avis sur de multiples sujets tels que l’économie collaborative, le tourisme durable, les nouvelles destinations émergentes et la surfréquentation de certains lieux touristiques.
Parmi les 50 000 acteurs de l’industrie touristique participant au World Travel Market 2016 à Londres, plus de 2000 se sont prononcés sur leur vision des tendances affectant le tourisme d’aujourd’hui et de demain. Cette enquête inclut également un sondage auprès de 1145 touristes d’agrément du Royaume-Uni. Voici quelques éléments clés.
Nous sommes à Londres : un mot sur le Brexit
Près de la moitié (47 %) des professionnels touristiques sondés estiment que le Brexit aura un impact négatif sur l’industrie touristique. Quelque 42 % d’entre eux évoquent des difficultés de recrutement. Bien que la dépréciation attendue de la livre sterling incite les voyageurs internationaux à visiter le Royaume-Uni, la desserte aérienne pourrait diminuer, quelques compagnies ayant déjà réduit leur présence en territoire britannique. Le tourisme intérieur sera favorisé.
ChIIC : 4 destinations émergentes
Tant les professionnels de l’industrie que les touristes anglais ont souligné la popularité croissante de la Chine, de l’Islande, de l’Inde et de Cuba. L’Inde a notamment investi plus de 300 millions de dollars américains pour développer ses infrastructures afin d’attirer 13 millions de visiteurs d’ici 2020.
Limiter le tourisme
Parmi les répondants, 75 % affirment « qu’imposer des limites au tourisme est une solution pratique pour les problèmes de surfréquentation » (graphique 1). L’an passé, ce taux était de 65 %. Cette hausse reflète un enjeu grandissant auquel font face des territoires ou des attraits victimes de leur succès. Voici quelques exemples de destinations ayant limité le tourisme :
- La Thaïlande a interdit l’accès aux visiteurs sur quatre îles afin de préserver les récifs coralliens de dommages permanents ;
- La région des Cinq Terres, en Italie, diminuera l’accès sur son territoire en limitant le nombre de visiteurs à 1,5 million plutôt que 2,5 millions annuellement ;
- L’Islande vit une augmentation fulgurante du nombre de visiteurs. Le pays, dont la population est de 335 000 habitants, s’attend à recevoir 1,6 million de visiteurs en 2016, une hausse de 29 % par rapport à 2015. Deux millions de touristes sont estimés pour 2017. Un trop grand volume de visiteurs compromet la promesse de livrer une expérience agréable et authentique. Les gestionnaires de la destination tentent de favoriser les voyageurs davantage soucieux du respect de l’environnement et de la société, allant jusqu’à lancer un guide de l’étiquette.
Avec l’augmentation constante du nombre de voyages, la surfréquentation est certainement un enjeu pour certaines destinations ou certains attraits. Outre les cas où elle peut affecter l’environnement ou la population locale, le simple fait de faire la queue trop longtemps pour visiter un lieu peut nuire grandement à la satisfaction du visiteur.
À qui revient la responsabilité d’un tourisme durable ?
Près de 6 vacanciers anglais sur 10 estiment qu’il est du devoir de l’industrie touristique de rendre le tourisme plus responsable. Quelque 25 % pensent que c’est plutôt le gouvernement qui devrait être dans le siège du conducteur. Plus spécifiquement, 55 % des répondants croient que l’industrie touristique a la plus grande responsabilité d’agir pour faire face aux changements climatiques*. Ils reconnaissent cependant (70 %) que celle-ci est plus engagée dans cette voie qu’il y a 10 ans.
Source : World Travel Market 2016 Industry Report
Quant à leur propre comportement, 75 % des répondants affirment que l’environnement et le tourisme durable sont d’importantes considérations dans leur choix de destination (61 % en 2015). Cependant, seuls 4 % compensent systématiquement les émissions de leurs vols. Il s’agit de proportions semblables aux années passées.
Les professionnels interrogés affirment que le tourisme durable est important pour leur organisation (90 % versus 80 % en 2015) et 28 % ont une politique de réduction des émissions de carbone.
Le WTM à la veille des élections américaines
Le candidat élu donnera-t-il raison au pressentiment des participants au WTM? Interrogés à savoir lequel des deux candidats aurait un meilleur effet sur l’industrie touristique, 60 % préféraient Hilary Clinton contre 7 % pour Donald Trump, malgré sa forte implication dans l’industrie hôtelière et du divertissement.
Source : World Travel Market 2016 Industry Report
L’économie collaborative
L’industrie touristique est divisée quant à l’impact de l’économie collaborative sur leur organisation; 47 % des professionnels affirment ne pas être affectés (58 % en 2015). Parmi les répondants notant un impact, 32 % le qualifient de négatif et 21 %, de positif. En comparant avec les résultats de l’an passé, on constate que l’économie collaborative gagne en influence.
Des ombres au tableau
Le terrorisme est la première préoccupation des voyageurs d’agrément anglais sondés. Du côté des professionnels du tourisme, 76 % d’entre eux affirment que le terrorisme a eu un impact sur leurs affaires au cours de la dernière année (impact significatif, 33 % et impact modéré, 43 %). La crise des réfugiés ainsi que le virus Zika sont également des préoccupations.
Source : World Travel Market 2016 Industry Report
L’optimisme était présent lors de cette grande rencontre, 68 % estiment que le tourisme connaîtra une croissance en 2017. Visionnez cette vidéo pour un aperçu de l’ampleur de l’événement.
Source de l’image à la une : World Travel Market 2016
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Source(s)
World Travel Market. « World Travel Market 2016 Industry Report », 7 au 9 novembre 2016.
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