Cyclotourisme : exemples de bonnes pratiques de promotion des voies vertes
Route verte, voie verte, vía verde, greenway, axe vert, qu’importe son nom, dans le monde entier celui-ci désigne des infrastructures destinées au trafic doux non motorisé, comme le vélo, les promenades à cheval ou le patin à roues alignées. Il en existe de diverses formes, avec des concepts différents, influencées par l’histoire et la culture locale. Mais encore faut-il savoir comment en faire la promotion.
De l’importance du cyclotourisme
L’aménagement de ces voies vertes constitue un atout touristique non négligeable, favorisant la création de commerces, l’implantation d’établissements hôteliers de différents types (hôtels, bed & breakfast, gîtes ruraux, campings, etc.) et de services axés sur les activités de loisirs (location de vélos, de patins, d’équipements pour chevaux et cavaliers, etc.).
Des pays européens comme l’Espagne, la Belgique ou la France ont su amplement tirer parti de cette nouvelle ressource pour promouvoir un tourisme actif respectueux de l’environnement. Sans oublier les Pays-Bas, véritable royaume du vélo en Europe.
Au Québec aussi, la pratique du vélo est en hausse. Celle qu’on appelle La Route Verte constitue un vaste itinéraire cyclable. Née en 1995, elle a fait l’objet de l’annonce de deux nouveaux investissements de la part du Ministère des Transports qui injectera 2,5 millions $ en 2004 et 2,9 millions $ en 2005 pour la aider à la construction des derniers tronçons manquants. Il reste encore un quart du parcours à aménager sur un total de plus de 4 000 km de voies cyclables qui relieront le Québec d’Est en Ouest.
Projet d’autant plus essentiel pour Vélo Québec et les représentants d’associations touristiques que le cyclotourisme et la Route verte sont des investissements économiquement rentables. Selon une étude réalisée en 2003 par la Chaire de Tourisme de l’UQAM, un cyclotouriste dépense le double dans une journée qu’un touriste moyen (soit 105 $ versus 52 $).
Balisage directionnel et un logo unique
Parmi quelques réalisations de voies vertes réussies en Europe, les efforts déployés par l’Espagne fournissent de bons exemples d’actions de promotion pouvant être appliqués ailleurs.
En Espagne, l’existence des voies vertes est née en 1993 d’une volonté politique. Comme nous l’apprend le Guide de bonnes pratiques des voies vertes en Europe édité par la Communauté européenne, ce programme a adopté un logo qui l’identifie et une désignation commune (Vías Verdes ou Voies Vertes) à tous les itinéraires développés sur d’anciens tracés ferroviaires.
Cette image, identique sur l’ensemble du territoire espagnol, est un des grands atouts de ce programme et contribue à sa promotion. Le concept de Vías Verdes est ainsi vite devenu synonyme d’accessibilité, de sécurité, de confort mais aussi de charme. Outre sa fonction de balisage directionnel, le logo est une représentation des traverses ferroviaires, rappelant ainsi l’origine du programme.
Pour faire le rappel avec l’historique du programme, les anciennes traverses ferroviaires en bois ont été récupérées comme support des signaux directionnels et comme bornes kilométriques. Elles sont également utilisées en tant que barrière ou clôtures.
En plus d’une image identique nationale, chacune des voies vertes se distingue des autres par une appellation différente, en rappel, par exemple, de son unicité culturelle, historique, ou géographique.
Plus tard, ces logos ont été repris sur des objets de promotion, comme des tee-shirts, des casquettes, de la vaisselle, etc.
Une maison d’édition nationale
Pour ce qui est de la réalisation, la promotion et la distribution d’un guide format papier reprenant les différents itinéraires, ils mentionnent également l’importance du choix d’une maison d’édition nationale. Dans l’exemple espagnol, le premier volume avait été tiré à 13 000 exemplaires, un peu plus pour le second.
Et un bon plan de communication
En ce qui concerne la politique de communication, là aussi il importe que le message permette de découvrir l’existence de ces voies mais aussi d’encourager l’aménagement de nouveaux itinéraires.
Ainsi, une inauguration officielle a eu lieu en présence des différents organismes administrateurs, sous forme de marches familiales jumelées à des fêtes populaires locales. Dix circuits répartis sur tout le territoire avaient alors participé à cette Journée Nationale des Voies vertes. Les villages avaient participé en organisant diverses activités connexes, comme un marché artisanal, un petit train régional et des promenades en mongolfières.
L’événement a été largement diffusé grâce aux médias : journaux, chaînes de télévision et stations de radio, tant au niveau national que local, et même une chaîne d’informations internationale (Euronews). Des affiches et quelques 4000 fanions commémoratifs, des tee-shirts, des brochures, des casquettes, ont été distribués aux participants.
Le bilan de cette journée nationale du cyclotourisme s’est avéré très positif. Quelques politiciens amateurs de vélo et des groupes de cyclistes professionnels ont alors manifesté le souhait de collaborer à tous types d’initiatives correspondantes. Et depuis lors, cette manifestation a lieu chaque année à même époque, soit le 2ième dimanche de mai.
Voir aussi
La Route verte du Québec
Vias verdes
Sources :
– Commission Européenne. « Guide de bonnes pratiques des voies vertes en Europe : Exemples de réalisations urbaines et périurbaines », DG Environnement.
– Lemieux, Julie. « Une route à finir », Le Soleil, 4 août 2003, p. A15.
– Chaire de Tourisme de l’UQAM. « Les retombées économiques de la Route verte », [www.routeverte.com/fr/projet/RetEconRV2003.pdf], mars 2003.
– Lefebvre, Sylvain et Maryse Trudeau. « La Route verte, un circuit touristique ? », Téoros, vol. 22, no 2, été 2003.
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