Portrait des passagers de croisières internationales au Québec
Les passagers de croisières au Québec sont majoritairement Américains, quatre sur dix profitent d’un forfait d’excursion et leurs dépenses moyennes dans la destination sont de près de 300 $.
Selon l’Association des croisières du Saint-Laurent (ACSL), 28 navires de croisières internationales ont sillonné le fleuve Saint-Laurent en 2016. Les ports d’escale ont accueilli 252 000 passagers et 97 000 membres d’équipage. Il existe trois types d’itinéraires de croisières internationales au Québec :
- Les trajets aller simple, qui commencent dans un port et finissent dans un autre. Chaque passager génère une visite individuelle dans chacun des ports ;
- Les trajets aller-retour, qui débutent et s’achèvent dans le même port. Chaque passager visite deux fois le port d’attache, mais les statistiques ne comptabilisent cette visite qu’une fois ;
- Les trajets au départ et à l’arrivée hors de la province (provinces de l’Atlantique ou Nouvelle-Angleterre), qui comprennent une ou plusieurs escales dans les ports québécois.
Profil des passagers
Le ministère du Tourisme du Québec a effectué un sondage d’août à octobre 2016 auprès de 2507 croisiéristes (passagers et membres d’équipage) voyageant à bord des navires de croisières internationales qui ont visité un ou plusieurs des neuf ports québécois. Près de neuf répondants sur dix (87 %) sont des passagers, le reste regroupe les membres d’équipage. Parmi les passagers, 71 % ont été interceptés dans les ports de Québec, Montréal et Saguenay. Voici quelques faits saillants de leur profil :
- La moitié (51 %) d’entre eux sont originaires des États-Unis, principalement de la Californie et de la Floride, et le quart (24 %) sont des Européens (avant tout des Allemands et des Anglais);
- Les Québécois et les Canadiens des autres provinces représentent chacun 7 % de l’échantillonnage;
- L’âge moyen des passagers est de 64 ans et seulement 18 % sont âgés de moins de 55 ans;
- Pour un peu plus de huit passagers sur dix (82 %), leur croisière fut leur seule visite au Québec depuis les trois dernières années. Néanmoins, près du tiers (31 %) a l’intention d’y revenir au cours des trois prochaines années.
Source : © Québec Original/Steve Deschênes
Comportement de voyage des passagers avant et après la croisière
Au Québec, près de la moitié des passagers sont en situation d’embarquement (46 %) ou de débarquement (48 %) dans les ports de Montréal (56 %) ou de Québec (38 %). Le reste effectue uniquement des visites en escale. Lors des croisières débutant ou finissant dans un port québécois, les passagers séjournent plus longtemps dans la destination avant le départ qu’au retour (voir le tableau 1). Les établissements hôteliers, les motels et les auberges sont le principal mode d’hébergement des passagers, alors qu’une faible proportion fait le choix de dormir sur le navire (8 % à l’aller, 15 % au retour).
Comportement des croisiéristes pendant les escales
Plus du tiers (37 %) des croisiéristes ont effectué au moins une excursion dans le cadre d’un forfait (voir le tableau 2). La participation des passagers est beaucoup plus élevée (40 %) que celle des membres d’équipage (10 %).
Plus du tiers (37 %) des croisiéristes ont effectué au moins une excursion dans le cadre d’un forfait
En extrapolant ces statistiques avec les données officielles de fréquentation de l’ACSL, on peut supposer que près de 140 000 passagers et 9700 membres d’équipage ont participé à un ou plusieurs forfaits d’excursion en 2016. Plus de la moitié des passagers se procurent un forfait auprès de la compagnie de croisière, qu’il soit vendu à bord ou compris dans le prix.
Parmi les croisiéristes ayant participé à des forfaits d’excursion, près d’un sur deux ont effectué un tour de ville (en bus, à pied, etc.) ou une visite de secteurs touristiques (voir le tableau 3), soit le type d’excursion le plus populaire. Les sites naturels et les parcs sont aussi plébiscités par cette clientèle, mais dans une moindre mesure.
Le manque de temps (30 %) et d’intérêt (21 %) sont les principales raisons évoquées par les croisiéristes qui n’ont pas participé à des forfaits d’excursion. Mais soulignons qu’un passager sur cinq a réalisé des activités de manière autonome et 15 % ont préféré d’autres types d’activités que les excursions proposées.
Facteurs d’influence et mode de réservation
Plus de la moitié des passagers (56 %) ont choisi de faire une croisière au Québec en raison de la destination et des escales. La période de l’année et le navire influencent aussi leur choix, mais dans une plus faible proportion (respectivement 12 % et 10 %).
Plus de la moitié des passagers ont choisi de faire une croisière au Québec en raison de la destination et des escales
Les passagers ont réservé leur croisière majoritairement par l’intermédiaire d’un agent de voyages (voir le tableau 4). Un quart d’entre eux ont utilisé les canaux en ligne, principalement les sites Web des compagnies de croisières.
Dépenses des passagers au Québec
Les passagers ont dépensé en moyenne 299,75 $ au Québec en 2016, soit une augmentation de 26 % depuis 2012. Outre les nuitées additionnelles qui représentent 53 % du budget des passagers, les postes de dépenses les plus
Les passagers ont dépensé en moyenne 299,75 $ au Québec en 2016, soit une augmentation de 26 % depuis 2012
importants sont l’hébergement (la nuit avant le départ), la restauration et le magasinage. Quant aux membres d’équipage, leur budget est principalement consacré aux repas au restaurant.
Impact économique des croisières sur le Saint-Laurent
Selon une étude menée par Business Research and Economic Advisors pour le compte de la CLIA région Canada et nord-ouest des États-Unis, les croisières internationales au Québec ont généré des dépenses directes de 221,6 millions de dollars canadiens en 2016. Elles proviennent des compagnies de croisières (58 %), des passagers (41 %) et des membres d’équipage (1 %). La plus forte croissance est celle des dépenses des passagers, qui ont augmenté de 102 % depuis 2012. Pour le secteur de l’hébergement et de la restauration, cela représente 57,9 millions de dollars de dépenses directes et 1322 emplois. En ajoutant les dépenses indirectes, l’impact économique total est de 501 millions de dollars, soit une augmentation de 76 % depuis 2012 (voir l’infographie ci-dessous).
Source : Association des croisières du Saint-Laurent
Enjeux de l’accueil et du financement
Malgré l’impact économique important des croisières internationales, le financement des opérations et de la main-d’œuvre est un enjeu pour les organisations d’accueil dans les escales québécoises. L’arrivée prochaine de la Stratégie d’accueil du ministère du Tourisme changera probablement la donne, comme l’espère le directeur général de l’ACSL, René Trépanier.
Concernant l’enjeu de l’accueil, son association a déjà entrepris des démarches pour créer une accréditation « Welcome cruise passenger » pour les escales qu’elle souhaite étendre à l’ensemble de la région Canada/Nouvelle-Angleterre. Cela servira sans doute à atteindre l’objectif que s’est fixé l’Alliance Cruise Canada New England de positionner la région parmi les meilleures destinations au monde quant à la satisfaction des passagers de croisières. Selon le sondage du Ministère, l’accueil des résidents est le principal facteur de satisfaction des croisiéristes au Québec.
Source de l’image à la une : © Québec Original/Marc Loiselle
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Source(s)
– Association des croisières du Saint-Laurent. « Industrie des croisières sur le Saint-Laurent — Progression importante de l’industrie des croisières sur le Saint-Laurent », 25 avril 2017.
– Business Research& Economic Advisors. « The Economic Contribution of the International Cruise Industry in Canada », CLIA-NWC, avril 2017.
– Ministère du tourisme du Québec. « Sondage auprès des passagers et des membres d’équipage voyageant à bord des navires de croisières internationales dans le Saint-Laurent en 2016 », février 2017.
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