Comparatif des voyages outre-mer des Québécois et des Ontariens
Les Ontariens sont beaucoup plus enclins que les Québécois à effectuer des voyages internationaux. Cela étant dit, nous sommes en présence de deux marchés constitués de plusieurs segments qui eux-mêmes affichent des comportements de voyages différents les uns des autres. Nous avons choisi d’étudier les déplacements à l’étranger de ces deux marchés majeurs en fonction de deux critères, soit les groupes d’âge et la saison des voyages.
Les Ontariens sont plus «sorteux»
Selon Statistique Canada, les Québécois ont effectué plus de 4,8 millions de voyages d’une nuit ou plus à l’étranger en 2005, soit l’équivalent de 37,4 millions de nuitées. Les dépenses touristiques internationales des Québécois se chiffrent à 3,17 milliards de dollars, soit une augmentation de 16% depuis 2003. Le tableau 1 établit la répartition des voyages outre-mer des Ontariens et des Québécois en 2005.
Ces données confirment que, parmi les Canadiens, les Québécois sont les plus nombreux à ne pas voyager, particulièrement vers des destinations outre-mer. (Lire aussi: Un topo de la population canadienne qui ne voyage pas). Bien que la population de l’Ontario soit supérieure de 59% à celle du Québec, le nombre de ses voyages outre-mer est 137% plus élevé que celui des Québécois. Selon les données obtenues du Print Measurement Bureau (PMB), on constate que la propension des Ontariens à voyager à l’international (y compris aux États-Unis) est nettement plus forte que celle des Québécois, et ce, pour toutes les tranches d’âge (tableau 2), particulièrement à compter de 25 ans. Quant à eux, les Québécois de 25 à 34 ans affichent une faible tendance à voyager hors du Canada. En termes d’importance absolue, ce segment représente un volume de voyageurs à peine plus élevé que celui des seniors (16,7% contre 15,7%).
Les individus du groupe des 25-34 ans jouent le double rôle de jeune professionnel et de chef de nouvelle famille. Il s’avère difficile de départager l’incidence des voyages d’affaires par rapport aux voyages personnels (en solo, en couple ou en famille). On constate néanmoins que les jeunes gens d’affaires ontariens voyagent plus à l’extérieur du pays et que les jeunes familles ontariennes ont plus tendance à partir à l’étranger que celles du Québec. En jumelant les deux segments les plus importants, on constate que les 35-64 ans représentent plus de 55% des voyageurs québécois à l’étranger. Du côté du segment des seniors, on voit que le potentiel du marché ontarien est nettement supérieur: quelque 609 800 Ontariens âgés de 65 ans et plus ont fait un voyage international, comparativement à seulement 126 000 Québécois du même âge.
La proximité frontalière de plusieurs grandes villes américaines (notamment Buffalo et Détroit) ainsi que les meilleures dessertes aériennes, autant transfrontalières qu’internationales, peuvent en partie expliquer cette grande différence entre les deux provinces.
Le top 3 des destinations
Les voyageurs présentent des différences significatives en termes de destinations de prédilection selon leur segment d’âge (graphiques 1 et 2). Pour les Québécois, le top trois des lieux de vacances est généralement composé de la France, de la République dominicaine et de Cuba. Le groupe des 35-44 ans se distingue avec le Mexique en deuxième place. Les personnes âgées de plus de 65 ans ont quant à elles un faible pour l’Italie qui se classe bonne troisième.
Le topo est passablement différent chez nos voisins de l’Ontario. Ces derniers optent prioritairement pour des voyages du côté du Royaume-Uni ou du Mexique. Pour le reste on constate qu’il y a moins de constance en ce qui concerne les choix de chacun des segments d’âge. L’Italie intéresse les Ontariens comme les Québécois d’âge mûr (55 ans et plus), souvent accompagnés de leurs adolescents (12-19 ans). Les jeunes de moins de 25 ans se tournent avec plaisir vers la République dominicaine. Finalement, plusieurs familles (les groupes des 25-54 ans et des moins de 12 ans) apprécient grandement les plages de Cuba.Dans le groupe des 35-44 ans ayant fait un voyage outre-mer, un Québécois sur deux aura choisi le Sud et moins d’un Ontarien sur trois aura agi de la sorte.
Les Caraïbes ont la cote auprès des Québécois
Pour tous les segments d’âge parmi les Québécois, les destinations des Caraïbes enregistrent des gains importants en 2005 lorsque l’on compare avec l’année 2002 (graphique 3). Cette croissance est particulièrement marquée auprès des jeunes de moins de 20 ans et auprès des gens âgés de 45 à 64 ans, qui marquent tous une progression de plus de 100% du nombre de départs.
L’Amérique centrale et le Mexique sont en perte de vitesse auprès des jeunes Québécois de moins de 25 ans, alors que ces destinations intéressent maintenant davantage les segments des 25-44 ans et des 55-64 ans. On remarque aussi que l’Europe affiche une baisse du côté des 20-24 ans et des 35-44 ans, mais une hausse marquée chez les 12-19 ans et les 55-64 ans. À nouveau, on peut supposer qu’un nombre important de ces baby-boomers voyagent accompagnés de leurs enfants ou petits-enfants.
La France à la loupe
Comme la France représente la destination outre-mer la plus visitée par les Québécois, il est intéressant de regarder spécifiquement l’évolution du nombre de départs de 2002 à 2005, selon les différents segments d’âge (graphique 4). Ce sont les seniors (65 ans et plus) qui inscrivent la plus forte progression (+118%) au cours de cette période. Les groupes des 12-19 ans et des 35-44 ans représentent les segments en baisse. Dans le cas des 12-19 ans, on note au graphique 3 qu’il y a pourtant une croissance généralisée pour l’Europe comme destination de voyage. Ce segment délaisse ainsi la France pour se tourner massivement vers d’autres pays du Vieux Continent.
Les voyages vers les Caraïbes explosent au 3e trimestre
On constate que cinq fois plus de Québécois ont choisi de partir vers les Caraïbes au cours du troisième trimestre de 2005 par rapport à 2002 (graphique 5). Autre changement intéressant, de plus en plus de voyageurs choisissent les mois d’hiver pour visiter l’Europe. L’Amérique centrale et le Mexique récoltent pour leur part un fort gain (+245%) au cours du deuxième trimestre.
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Sources:
– Print Measurement Bureau, 2006.
– Statistique Canada. Enquête sur les voyages internationaux, 2005.
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