Environnement artificiel
Le marché mondial du tourisme est extrêmement compétitif. Pour attirer des visiteurs ou bonifier leur offre touristique, certaines destinations sont prêtes à reproduire des attraits naturels ou à créer de toutes pièces des lieux qui transformeront à jamais leurs paysages. La chirurgie plastique n’est pas exclusive au corps humain, regardez autour de vous, savez-vous distinguer le vrai du faux?
Paysages géologiquement modifiés
Nombreux sont les territoires qui voient leurs paysages naturels se modifier au fil du temps. Bien que ce ne soit pas toutes les destinations qui regorgent de sites artificiels tels qu’à Dubaï (lire aussi : Dubaï, région de la démesure), depuis toujours, l’occupation humaine laisse des traces. Pensons par exemple aux Cascata delle Marmore, chutes créées par les Romains en 290 avant Jésus-Christ, ou aux Islas de los Uros, îles flottantes construites par les Uros sur le lac Titicaca au Pérou. Et plus près de chez nous, dans l’archipel d’Hochelaga, juste à côté de l’île Sainte-Hélène, n’avons-nous pas créé l’île Notre-Dame pour la tenue de l’Exposition universelle de 1967?
Véritable levier de développement touristique, le paysage contribue à l’attractivité des territoires. C’est pourquoi certaines destinations, parfois moins avantagées par la nature ou voulant devenir encore plus attrayantes pour les touristes, se tournent vers des options « artificielles », afin d’améliorer leur physionomie ou leurs attributs. Ainsi, on crée des chutes, des îles, des plages, des montagnes et des lacs; on simule le vent, la neige et même les vagues.
Prenons l’exemple de Boscombe en Angleterre, une station balnéaire située à proximité de Bournemouth. Celle-ci connaît un essor remarquable grâce, entre autres, au premier récif artificiel en Europe, le Boscombe SurfReef, qu’on a créé afin d’attirer les surfeurs en quête de la vague parfaite. Cette contribution artificielle a joué un rôle important dans la revitalisation de ce site qui, après avoir été délaissé durant plusieurs années, attire à nouveau les touristes en grand nombre. La vidéo suivante fait état du développement touristique qui a suivi la création du récif.
Source: bournemouth.co.uk
Des idées qui déjouent la nature
La nature est souvent comparée à un terrain de jeux. Il n’est donc pas surprenant de s’en inspirer pour créer des centres récréatifs ou des parcs thématiques. Les stations de ski, les parcs aquatiques et les centres de golf intérieurs en sont des exemples (lire aussi: Des équipements sportifs nouveau genre). Après les îles tropicales de Berlin (lire aussi: Prendre des vacances à Berlin ou sur une île tropicale? Et pourquoi pas les deux!), voici que les Émirats arabes unis créent le Ice Land Water Park, ayant pour thème le réchauffement climatique. Dans ce parc, on a intégré des pingouins et des glaciers à de nombreuses activités aquatiques.
Source: Icelandwaterpark.com
Le cabinet d’architecture américain Studio Shift a également conceptualisé un projet de parc aquatique, écologique cette fois, dans le comté de Miyi, en Chine. En plus de créer une série de bassins, d’infrastructures de service et d’espaces verts, il envisage de construire un lagon. Afin de respecter au maximum l’environnement, il prévoit faire usage de panneaux solaires, instaurer des toits végétalisés, traiter les sols par bioremédiation, utiliser l’eau provenant de la rivière Anning comme source primaire et faire appel à un système de récupération des eaux de pluie. On effectuera le traitement des eaux à l’aide d’une technologie avancée qui permettra de filtrer et de purifier cette ressource essentielle au site. Voici le lien pour en apprendre davantage sur le projet.
Source: inhabitat.com
Le milieu événementiel suit cette tendance en créant des attraits temporaires aux accents naturels, comme des jardins ou des plages en zone urbaine (lire aussi: Si le touriste ne va pas à la plage, faites venir la plage en ville!). Par exemple, en mai 2010, durant deux jours, les Champs-Élysées étaient recouverts de verdure pour célébrer la Journée mondiale de la biodiversité. Souligner le rapport entre l’homme et son environnement était au cœur de cette démarche. Baptisée Nature Capitale, cette œuvre de trois hectares, comprenant 150 espèces végétales, se «déplacera» vers d’autres métropoles au cours des prochaines années.
Source: naturecapitale.com
Des idées de toutes sortes émergent partout sur la planète, y compris au Québec. Par exemple, on trouve depuis 2009, au Centropolis de Laval, SkyVenture Montréal, un centre qui permet aux amateurs de sensations fortes de vivre l’expérience d’une chute libre, grâce à un simulateur qui propulse l’air à 175 km à l’heure. Cette fois, c’est le vent qu’on reproduit.
Source: skyventuremontreal.com
Le Centropolis de Laval est également le lieu choisi par Maeva Surf pour créer une nouvelle attraction qui permettra aux amateurs de surf de s’initier au flowboard, un sport de planche qui se pratique sur une vague artificielle de type FlowRider®. L’établissement est présentement en construction, mais permettra bientôt à ses adeptes de s’adonner à cette activité à l’intérieur et de profiter de la vague, même en hiver.
Grâce aux technologies, on arrive aujourd’hui à contrôler une multitude d’éléments naturels. Peu importe la situation géographique ou la saison, on se donne maintenant accès à tout. Mais jusqu’où ira-t-on? Est-ce que certaines régions tireraient avantage à créer des produits d’appel artificiels? Est-ce la voie à emprunter pour renouveler ou bonifier son offre? Bien que cette tendance défie certainement un autre courant, celui de l’authenticité, elle constitue néanmoins pour certaines destinations une avenue qui mérite d’être considérée.
Sources:
Bournemouth.co.uk
Icelandwaterpark.com
Skyventuremontreal.com
Naturecapitale.com
Inhabitat.com
Maevasurf.com
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