Êtes-vous dans la course?
Participer à une compétition sportive n’est pas exclusif aux athlètes olympiques. Se dépasser physiquement, sur courte ou longue piste, peu importe la saison ou le sport, est la réalité d’un grand nombre de personnes qui se déplacent pour courser et du même coup pour voyager. Selon leur ampleur, certains événements sportifs engendrent des retombées économiques importantes; le marathon de Montréal a généré près de 10 millions CAD en septembre 2010. En ville comme en région, les événements sportifs peuvent attirer des centaines, voire des milliers, de sportifs et de partisans; un segment de marché à saisir sur son passage.
L’importance d’une offre touristique structurée et valorisée
Selon l’étude «Retombées socioéconomiques du tourisme sportif» publiée par Téoros et portant sur 14 marathons français, en fonction du nombre de coureurs, de l’implication des intervenants privés et publics ainsi que du budget de l’événement, les marathons engendrent des flux touristiques considérables. On évalue les retombées économiques de cette épreuve sportive à 16 millions EUR et on remarque que sur certains sites étudiés, elle peut devenir un véritable levier de développement touristique et économique.
La taille de l’événement et le nombre de participants ne sont pas garants de succès si aucune offre ou proposition concrète n’est planifiée. Les organisateurs qui considèrent la compétition comme un moyen de faire découvrir leur région multiplient leurs chances de provoquer des retombées positives. Ainsi, des courses de moindre envergure arrivent parfois à mieux optimiser le passage des athlètes lorsqu’elles encouragent les participants à visiter les environs, à profiter de forfaits spécialement conçus pour eux ou à contacter les offices de tourisme.
Le site Internet du Marathon d’Albi illustre l’intégration d’une offre claire et invitante réalisée avec la collaboration de l’office de tourisme d’Albi. Dès la page d’accueil, les coureurs sont invités non seulement à s’inscrire à la compétition, mais également à se prévaloir d’une formule comprenant l’hébergement, deux repas et une visite de musée. La course est ainsi mise en valeur tel un attrait touristique, ce qui permet de mieux valoriser le lieu dans son ensemble.
Source: marathondalbi.com
Les villes et les régions qui accueillent d’autres types de manifestations sportives peuvent également tirer profit de ces rassemblements lorsque les organisateurs intègrent une stratégie visant à offrir un éventail de services aux participants. Par exemple, au Québec, le Raid Extrême Bras du Nord, qui regroupe trois parcours pour les cyclistes de tous les niveaux, met bien en valeur la municipalité de Saint-Raymond et la région de Portneuf. Bien que le Raid ait lieu un samedi, les organisateurs prolongent l’événement en proposant une programmation musicale, des activités de plein air et des forfaits tout au long de la fin de semaine.
Source: raidbrasdunord.com
La démocratisation des compétitions sportives
Selon le dossier « Jogging, marathon, trail » de la revue Espaces, le marathon a commencé à se démocratiser vers le milieu des années 1990. Désormais, de plus en plus de gens connaissent une personne de leur entourage qui a réussi un tel exploit. Ces modèles permettent aux adeptes de la course d’envisager plus facilement de participer à une compétition sportive.
Le Web contribue également à cette démocratisation par l’entremise des témoignages sur les blogues, des portails consacrés au marathon et des réseaux sociaux. Aujourd’hui, participer à une compétition n’est pas uniquement réservé à l’élite sportive. Par défi ou par amour pour le sport, certaines personnes prendront part timidement à une première course alors que d’autres s’inscriront à un circuit complet. Pour favoriser les inscriptions de nouveaux individus, certains organisateurs mentionnent clairement à qui s’adresse leur événement. Par exemple, sur le site du marathon de ski d’Oka, on lit: «La deuxième édition se tiendra le 13 mars 2011 et est ouverte à monsieur et madame Tout-le-Monde, de 7 à 99 ans ainsi qu’aux sportifs chevronnés du Québec, du Canada et du Nord-est américain.»
Source: 2vsm.com
En 2010, on constate un grand nombre d’événements qui battent des records en ce qui a trait à la participation. En voici quelques exemples:
- le Marathon de Montréal reçoit plus de 22 000 participants originaires d’une trentaine de pays, de 40 États américains et de 9 provinces canadiennes;
- le Marathon des Deux Rives de Québec bénéficie d’une hausse de 30% des inscriptions et attire près de 7000 coureurs;
- le Relais du lac Memphrémagog dans les Cantons-de-l’Est a dû afficher complet après avoir accepté la participation de 1300 coureurs;
- le Triathlon de Charlevoix connaît lui aussi une participation record grâce à 252 inscriptions, soit 100 de plus qu’en 2009.
Les participants se multiplient et les événements aussi. Pour diversifier leur offre, certains organisateurs thématisent leurs compétitions ou mettent l’accent sur le caractère unique de leur destination. Voici quelques exemples de marathons originaux:
- le Chocolate Race de Niagara;
- le Walt Disney World®Marathon de Floride;
- le Safari Marathon du Kenya.
Le fil d’arrivée
Lorsqu’une course bien organisée a lieu dans un cadre attrayant, certains athlètes choisissent d’y rester quelque temps ou d’y revenir ultérieurement pour l’explorer plus en profondeur. Ainsi, des régions peuvent profiter des effets immédiats de la course de même que des retombées à moyen et à long terme.
Les entreprises locales et les offices de tourisme qui établissent des partenariats avec les organisateurs de manifestations sportives pourraient bénéficier des retombées provenant de la montée en popularité de certaines activités. Selon l’ampleur de l’événement, ce sont non seulement les participants, mais aussi les partisans qui représentent des enjeux touristiques et économiques considérables. Alors pourquoi ne pas offrir à ce segment de marché quelques idées pour prolonger son séjour?
Sources:
– Bourgine, Jérôme. «La course autour du monde». L’Écho touristique, p. 28-29, 22 octobre 2010
– Canoe.ca. «Marathon de Montréal: des retombées de 10 M$», 3 septembre 2010.
– Delpeuch, Thomas. «Marathon de Paris, Oxygen Challenge. Des événements sportifs et touristiques». Revue Espaces, no 286, novembre 2010.
– Gagné, Yves. «Il y aura des coureurs à Lévis ce dimanche». Le peuple – Lévis, 26 août 2010.
– Lapeyronie, Bruno. «Retombées socio-économiques du tourisme sportif – Exemples des marathons en France». Téoros, vol. 28, no2, p. 37-44, 2009.
– Rancourt, Jean-Guy, «Le Relais du Memphrémagog victime de son succès», la Tribune, 16 septembre 2010.
Sites Internet:
– The chocolate race
– Triathlon Charlevoix
– Safaricom Marathon
– Walt Disney World®Marathon
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Super article! Mon frère a déjà fait en course cycliste amateure, une étape du Tour de France et plusieurs savent que je rêve de m’inscrire (et de réussir!) le Marathon de Disney… Mais à lire cet article, je crois que j’ajouterai à ma ‘to do list’ sportive le Chocolat marathon! Il faut aussi compter les épreuves sportives en équipe et je pense au 24 heures de Tremblant par exemple. Ces défis sportifs amateurs sont, pour moi, une autre excuse pour voyager! 🙂 Allez, on recommence l’entraînement!
Il y a aussi tous les tours guidés à la course qui peuvent être particulièrement intéressants pour les voyageurs. J’ai fait l’expérience du tour guidé à la couse à Amsterdam et à Paris et c’est une expérience à ne pas manquer. On peut découvrir une ville, ses principaux attraits et son histoire grâce à un guide touristique personnel et on peut en voir beaucoup en peu de temps avec la course. Selon moi, c’est une offre touristique qui sera en croissance au cours des prochaines années.