Ressources humaines – Le marché du travail en pleine mutation (récapitulatif 2000-2010)
Les avancées technologiques, les départs à la retraite d’une main-d’œuvre vieillissante et l’arrivée des générations Y et C sur le marché du travail entraînent une véritable révolution dans les milieux de travail: pénurie de main-d’œuvre, équipes de travail multigénérationnelles, multiculturelles et même virtuelles, recrutement sur le Web, impact des réseaux sociaux, automatisation des tâches, créations de nouvelles fonctions, innovation dans les modes de gestion, mise à niveau de la formation…
Des mondes en constante ébullition
- Cinq générations au travail, dont l’arrivée des Y et des C sur le marché de l’emploi. Ces jeunes de moins de 30 ans envahissent le marché du travail et remplacent les têtes grisonnantes qui se dirigent massivement vers la sortie. Par contre, certains baby-boomers et même des seniors reviennent peu à peu au travail afin d’obtenir un revenu d’appoint ou tout simplement pour mettre leur expérience à profit.
- Vieillissement de la main-d’œuvre. Malgré le poids des jeunes (30% des travailleurs de l’industrie sont âgés de 15 à 24 ans), la proportion d’employés de 55 ans et plus a augmenté de 50%, passant de 8,2% à 12,1%, tandis que celle des travailleurs de 25 à 34 ans a diminué, passant de 23,2% à 18,8%, de 1996 à 2006.
- Départs massifs à la retraite, d’où une diminution importante d’un bassin de savoir-faire et d’expertise.
- Dans le jeu de l’offre et de la demande, les rôles se sont inversés. C’est maintenant le travailleur qui a l’embarras du choix et non plus l’employeur.
- Il est révolu le temps où changer d’emploi était preuve d’instabilité; la loyauté des travailleurs envers l’entreprise s’est grandement amenuisée.
- Vive concurrence avec d’autres secteurs d’activité pour attirer la main-d’œuvre.
- Pénurie de main-d’œuvre annoncée depuis plusieurs années. Or, on commence à peine à s’y préparer.
- Taux de roulement élevé qui nuit à la compétitivité du secteur. En 2004, il se situe autour de 30%, toutes catégories d’emploi confondues. Quant à la catégorie hébergement et services de la restauration, son taux de roulement s’est accru d’année en année, passant de 44% en 2005 à 57% en 2008.
- Calendrier scolaire et saison touristique. Les jeunes travaillent de plus en plus pendant leurs études (49,2% en 1997 contre 64,2% en 2008) et sont de moins en moins disponibles pour pourvoir les emplois en période de vacances estivales. Rappelons que les emplois saisonniers comptent pour 29,1% des emplois de l’industrie touristique.
Des bouleversements dus au développement de la technologie
Bienvenue dans le marché de l’emploi 2.0!
On assiste à une explosion des outils de communication sur le Web. Ce phénomène veut dire plus d’endroits et de façons de livrer des messages aux employés potentiels. Les candidats ne se bousculent plus aux portes de l’employeur. Les petites annonces d’emplois des quotidiens n’ont plus la cote. Le CV classique sous format papier fait figure de dinosaure. Le recrutement 2.0 s’est installé dans les entreprises pour y rester. Un nombre grandissant d’entre elles inscrivent les postes à pourvoir sur divers portails d’emploi et se servent des réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter. Les candidats utilisent eux aussi les réseaux sociaux pour connaître les employeurs ou pour divulguer une appréciation à leur égard. C’est pourquoi les entreprises doivent soigner leur «cyberimage»! Comme tout va très vite dans le cyberespace, les sites et les outils de tous les types vont essaimer, se multiplier, évoluer, se muter… on ne saura plus où donner de la tête!
L’automatisation se répand à toutes les sphères d’activité
L’automatisation a progressé de façon inégale au gré des besoins et de l’évolution de la technologie en transformant certains emplois, en supprimant des tâches répétitives et en en modifiant d’autres. Aujourd’hui, ce phénomène irréversible a envahi l’ensemble des secteurs d’activité et des milieux de vie.
Ainsi, au cours de la dernière décennie, nous avons assisté à diverses formes d’automatisation dans de multiples domaines: accueil (p. ex. les bornes interactives), gestion (p. ex. les logiciels spécialisés), service (p. ex. les écrans tactiles), vente (p. ex. les sites Web), surveillance (p. ex. les caméras), sécurité (p. ex. les cartes magnétiques), contrôle des infrastructures (p. ex. les dispositifs de gestion du chauffage et de l’éclairage) et entretien (p. ex. les appareils électroménagers). Et l’accélération du développement technologique ne semble pas montrer des signes d’essoufflement.
Certains gestionnaires dans l’industrie touristique se demandent s’ils devraient privilégier cette avenue pour:
- pallier le manque de main-d’œuvre et de travailleurs qualifiés;
- remédier à la hausse du niveau de scolarité qui, par conséquent, réduit le nombre de personnes effectuant des tâches routinières ou exigeant peu de qualification;
- supprimer les tâches fastidieuses, assurer une meilleure qualité de vie au travail et permettre la requalification des employés.
Des emplois nouveau genre
L’agent Web infiltre Internet et son monde conversationnel en utilisant des réseaux sociaux (Facebook, LinkedIn), des blogues, le microblogage (Twitter), des téléphones intelligents, des messages SMS, de la génération de contenu (wiki, YouTube, FlickR), des fils RSS, des forums de discussion, des gadgets logiciels (widgets) et d’autres outils pour faire connaître l’entreprise et gérer sa réputation, mais surtout pour interagir et développer une relation avec le consommateur.
Nécessité de former les employés
Le décalage entre les connaissances acquises dans les institutions d’enseignement et les besoins de l’entreprise oblige les entreprises à fournir une formation supplémentaire aux employés. De plus, le rythme des développements technologiques et Internet bousculent les façons de faire dans toutes les sphères de l’industrie. Le monde de la formation prend de nouvelles formes et devient de plus en plus accessible : mentorat, accompagnement individuel en entreprise (coaching), formation à distance, formation en ligne, travail-études, école-entreprise, formation sur mesure, formation en entreprise, etc.
L’organisation du travail
L’arrivée des générations Y et C sur le marché du travail entraîne une véritable révolution dans les milieux de travail. Fini le 9 à 5 et le cubicule. Qualité de vie avant tout, carrière stimulante et plaisir définissent leur vision du travail. Le jeune travailleur souhaite œuvrer pour une entreprise dont les valeurs et la culture organisationnelle sont compatibles avec sa vision, ses valeurs, ses façons de concevoir le monde du travail dans lequel il veut évoluer. Rémunération et avantages sociaux à la carte, cheminement personnalisé et télétravail sont le credo de la nouvelle génération. Il faudra s’y adapter.
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